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Citations sur Un mauvais garçon (42)

La brume se dissipe, cède la place à un bleu intense et durable et, tel un pelvis, la lune sombre vers la base de Ganga. Je pose les mains dans l'herbe, sens la terre sous mes pieds, vois les aigles monter en flèche vers le ciel, entends les insectes plus bas.
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Je me penche sur mon enfance comme depuis la berge lointaine d'une rivière au débit rapide, au-dessus de laquelle il serait impossible de jeter un pont.
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La ville m'est proche à présent, je pense la connaître. Millions de vies, de coeurs, de poumons, de bras qui s'agitent et vous poignardent, mendient, matraquent, implorent, prient, gencives contre dents, dents contre chair, langues pendantes, frotti-frotta des corps dans l'obscurité, ivresse, déliquescence, ourlets dépenaillés, points trop lâches, chèvres, poulets, un grand cri, ces odeurs, la poussière rouge et le diesel dans mes narines et ma bouche. Je crois connaître tout ça. Puis cette certitude se dissipe.
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En cette soirée de mousson, le ciel renferme toute l'électricité de l'univers. Dehors, l'orage se prépare très lentement, il n'éclatera pas avant plusieurs heures. Et les muezzins lancent leur appel à la prière, de minaret en minaret, c'est une éruption de foi accompagnée au loin par la plainte chevrotante d'un train.
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Quand je l'ai rencontré, il était déjà irrécupérable. Je ne le savais pas à l'époque, mais il était déjà irrécupérable. Parce qu'il ne s'arrêtait jamais, que, du jour de sa naissance, il n'avait jamais cessé de foncer, de brûler tous ses vaisseaux, de couper tous les ponts. Chaos tissé de joie, la joie de Shiva, mordant le sein de sa mère, folie innée.
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Il y a un hôpital à proximité. On entend les cris des patients le matin, et ce raclement de gorge qui est l'hymne indien.
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Un an plus tard, du coucher du soleil à son lever, quand toute la poussière est retombée, je reprends de l'acide dans l'Himalaya où les étoiles voisinent dans le ciel avec Shiva tandis que Parvati me tient compagnie dans sa vallée. Shiva et Parvati, qui tous deux fendent la nuit dans des chariots gros comme les étoiles des jeux de points à relier.
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Quelqu'un n'ayant pas vécu à Delhi ne peut imaginer à quel point il y fait froid l'hiver. Autrefois, le soleil brillait, mais cette époque-là n'est plus. A la place, il y a la grisaille de la pollution et de méchants nuages de brouillard glacé, pareils à ces boules de coton avec lesquels on essuie une nuque crasseuse, qui se coulent dans les bâtiments et s'accrochent à la ville sur un ciel infiniment glacial.
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Crépusculaire. Delhi se déploie lentement, de nouveau le soleil plonge derrière la terre, se baigne dans la Yamuna putréfiée, s'y noie. Les temples surgissent, les mosquées, le bourdonnement de voix mâles, les mélopées funèbres des diverses confessions, les appels adjurant le soleil de réapparaître, les chauves-souris, les oiseaux, les sonorités appuyées des tambourins et, par-dessus tel balcon, ce drap qu'on secoue au-dessus de la rue.
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Au-delà de Delhi Gate, obscurité dévorante, faisceaux lumineux des phares écartelés à travers le pare-brise rayé. Gémissement des bus monstrueux qui naviguent entre les files. A l’horizon, des usines maculent de fumée noire le ciel de plus en plus sombre. Puis, en franchissant la Yamuna enténébrée, scène pastorale démente dans la rivière en contrebas, avec des huttes moyenâgeuses au milieu des roseaux.
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