L'auteur nous montre une image sordide de l'Ethiopie et de l'Empereur Haïlé Selassié, un monde féodal, corrompu, arbitraire. Bien sûr que beaucoup de choses sont vraies, mais réduire son règne à ceci est très injuste. N'oublions pas la diatribe prononcée par l'Empereur à la Société des Nations suite à l'invasion italienne, c'est bien Haïlé Selassié qui a donné une dimension internationale à son pays. D'accord il a terminé sa vie entouré de conseillers hypocrites et malsains, c'est sans doute la principale chose qu'on peut lui reprocher.
Dans "
La vie que j'ai choisie",
Wilfred Thesiger, qui a vécu de nombreuses années en Ethiopie, nous présente l'empereur sous un tout autre point de vue, le décrivant comme quelqu'un d'intelligent, de très humain, qui a appelé la population à renoncer à toute vengeance suite à la libération du pays en 1941 par exemple.
Lorsqu'il a été arrêté, l'Empereur a dit « Si cette révolution est pour le bien du pays, alors je suis en faveur de la révolution. »
J'ai vécu en Ethiopie, et j'ai vu l'image qu'avaient les gens de Haïlé Selassié, comment il était encore l'objet de vénération presque 10 ans après sa mort. J'ai du mal à croire que ça aurait été encore le cas s'il était tel que Kapuscinski le décrit, et je préfère de loin lire ce qu'en dit
Thesiger.
Commenter  J’apprécie         00