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Citations sur Epépé (58)

Les alphabets en général contiennent moins de voyelles que de consonnes, les voyelles doivent donc apparaître plus souvent.
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A proprement parler, n’importe quel habitant de la ville serait en mesure de lui enseigner sa langue, les mots, les règles au fur et à mesure, à condition de lui consacrer suffisamment de temps et de patience. Mais c’est précisément cela qui manque le plus chez les gens d’ici, un peu de courtoisie, de serviabilité, de disponibilité dans leur hâte immodérée et leur éternelle bousculade, quelqu’un qui l’écouterait demander ce dont il a besoin, qui une fois au moins daignerait témoigner de l’intérêt pour ses gesticulations de sourd-muet. Jamais personne n’a pris le temps pour cela depuis son arrivée, personne ne lui a permis de nouer une quelconque relation humaine.
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Au self-service il va prendre un thé.

Pendant qu'il ingurgite la boisson un peu trop sucrée,
il prend conscience avec frayeur qu'à l'instant,
en commandant son petit déjeuner
il s'est à peine aperçu qu'il devait faire la queue pour tout,
il en a pour ainsi dire pris l'habitude.

Pourtant c'est précisément l'aspect des choses
auquel il ne doit absolument pas s'habituer,
il le ressent très fortement et très fermement,
il en a des palpitations.

L'enregistrer, ne serait-ce que machinalement, dans ses neurones,
c'est déjà une façon de l'accepter, d'abandonner le combat,
autrement dit de quitter son unique espérance :
il est différent des gens de cet endroit,
un étranger venu d'ailleurs ne faisant pas partie de ce monde,
on ne pourra de toute évidence pas le retenir ici.
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Il recommence donc, comme les autres fois, à essayer de communiquer en diverses langues, allemand, hollandais, polonais, portugais, et même turc et perse, et aussi en grec ancien, mais l’autre n’accroche pas, il l’interrompt :
— Chérédérébé todidi hodové guruburu pratch… Antapratch, vara lédébédimé karitchaprati…
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Selon l’estimation des scientifiques le nombre de langues parlées sur la terre s’élève à près de trois mille.
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Toute sa vie Budaï a habité des villes, c'est pour lui l'unique cadre supportable de l'existence, du travail, de ses habitudes, de ses loisirs, les grandes métropoles du monde l'ont toujours attiré. Bien que les dimensions, ici, lui fassent horreur et constituent pratiquement une prison pour lui, il ne peut pas nier l'immense beauté de cette ville. De là, d'en haut, il peut presque dire qu'il l'aime.
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Le soir tombe ;
le ciel se teint presque perceptiblement de couleurs d'encre.

Il est pourtant difficile de déterminer s'il s'agit de nuages
pollués de fumée et de suie
ou d'une pesante menace de pluie par-dessus les toits.

La ville s'étale sur un terrain plat et ses limites dépassent l'horizon,
où qu'il se tourne, il n'en voit pas les bords.

Des maisons, des pâtés de maisons,
des rues, des places, des tours, des quartiers anciens et modernes,
des immeubles vérolés et battus par les tempêtes et les orages
et des gratte-ciel de marbre flambant neufs,
des avenues et des ruelles,
des usines, des ateliers alignés, des gazomètres,
et la bâtisse large et difforme des abattoirs, il la reconnaît de loin.

Et des cheminées, des cheminées partout où porte son regard,
autant de longs cous de l'hydre ainsi érigés,
elles vomissent vers le ciel des fumées blanches, noires, jaunes ou mauves.

Le vent les accroche, les mixe en noeuds malpropres,
en pourchasse également les lambeaux autour de son poste de garde ;
c'est un vent froid et agressif,
il assiège la coupole en grondant à en faire soupirer et craquer la structure,
le sommet oscille de façon sensible.

Le vent arrive à traverser la cage vitrée qui abrite Budaï,
il grelotte de froid mais il reste,
il n'arrive pas à se libérer de cette image envoûtante.
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Tant qu’il n’arrivera pas à vaincre sa modestie pusillanime, sa crainte d’importuner, il n’arrivera jamais à partir d’ici, ni même à donner de ses nouvelles afin que quelqu’un puisse lui porter secours. Il doit livrer combat lui-même, il n’y a pas d’autre issue. Il doit se transformer des pieds à la tête, c’est l’unique façon de recouvrer son ancienne, sa véritable vie, sa personnalité.
Dans son emportement il donne un tel coup de poing sur la table de nuit que la vitre se fend et le blesse à la main. Le saignement est assez fort, il se panse d’abord avec son mouchoir, puis avec une serviette, mais le sang traverse encore : il hait, il hait, il hait cette ville qui le blesse et le fait saigner partout, qui le contraint à se violer lui-même, qui s’accroche à lui, qui le harponne, qui ne le lâche pas, qui le retient prisonnier.
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Tant qu’il n’arrivera pas à vaincre sa modestie pusillanime, sa crainte d’importuner, il n’arrivera jamais à partir d’ici, ni même à donner de ses nouvelles afin que quelqu’un puisse lui porter secours. Il doit livrer combat contre lui-même, il n’y a pas d’autre issue.
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Ce sont les soirs qui lui font le plus peur : sa chambre lui semble une cellule de prison.
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