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Critique de Krout


Loin des hauts lieux touristiques plusieurs fois visités, permettez que je m'égare à Kyoto. Vous croyez à un livre étranger sur un restaurant étranger pour peu à peu vous apercevoir lire un livre étrange sur un étrange restaurant. Est-ce seulement un restaurant ce très discret bureau d'enquêteurs culinaires dont l'adresse se transmet de bouche à oreille ? Et les clients entendent-ils à la base manger ? Même s'ils finiront à le faire avec délectation, ils semblent bien plus à la recherche d'un temps perdu, d'un fugace instant lumineux aujourd'hui éteint, d'une saveur leur ayant échappé qu'ils ne savent retrouver.


Six histoires comme les faces d'un dé lancé par le destin se déroulent sous un rituel immuable, rien ne paraît en surface troubler le quotidien de ce père et sa fille reconvertis dans cette étrange profession de réssusciteurs de recettes oubliées. Nos histoires se répètent invariablement à quelques petits détails près les rendant uniques et savoureuses. Dans ce monde étrange qui ne m'est pas totalement étranger, l'auteur ne semble pas écrire. Mais que pointe-t-il m'encourageant à observer avec émotion la branche d'un cerisier, si ce ne sont les fleurs elles-mêmes alors ce doit être le souffle printanier qui les anime en les caressant.


Me voilà à décortiquer un livre qui ne mange pas de pain en guise d'invitation à communier, peut-être simplement parce que ce sont les croquettes aux crevettes de mon oncle lors de ses retours d'Espagne dont je n'ai jamais trouvé l'égal, et que ce roman étranger me ramène par bien des détours à ce tout aussi étrange roman bien belge le jour du chien de Caroline Lamarche pour lequel ma chronique pointait du doigt : parlent-ils seulement du chien ?


Ainsi sommes-nous égaux jouets du destin à vouloir retrouver ce souffle printanier impossible à oublier ; j'ai passé de saké bons moments à lire à petites doses mais sans modération.
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