Je sais que le journal n'est pas arrivé ce matin non plus. Voilà plusieurs heures que jet net de me concentrer en attendant le livreur. Il passe peut-être à bicyclette ou en voiture. J'ai guetteuses le léger heurt contre la porte d'entrée, mais je n'ai rien entendu. Je descends au riz-de-chaussée et essaie d'allumer la télévision avec la télécommande. Rien ne se produit et le voyant rouge au-dessus de l'écran est éteint. Cette fois, je ne me donne même pas la peine de vérifier le fusible. Je sais qu'on nous a coupé le courant.
Je ne peux pas voir la route de chez moi, mais j'entends un drôle de remue-ménage. « Chou saar ?»* crient les voisins à leurs fenêtres. « deux hommes ont été tués », répondent des passants. « Ils leur ont tiré dessus.»
*Que se passe-t-il ?
J'étais le premier des trois frères à partir et je suis le premier à revenir. Rien n'a changé, excepté peut-être l'odeur qui me submerge. Je peux imaginer à présent le parfum de l'abandon.