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Critique de kielosa



L'auteur est un écrivain et journaliste israélo-arabe de confession musulmane et écrivant en Hébreu. Sayed Kashua est né en 1975 à Tira, au nord de Tel Aviv (30 km) et de Jérusalem (85 km), qui a fait des études de philo et de sociologie à l'université hébraïque de Jérusalem, avant de partir vivre aux États-Unis avec son épouse Najat et leurs 3 enfants.

Selon Wikipédia, Kashua a écrit des éditoriaux satiriques en Hébreu pour le journal Haaretz (= le Pays) et pour un hebdomadaire local de Jérusalem (Ha'ir). Dans un style humoristique et ironique, Kashua traite des problèmes que rencontrent les Arabes d'Israël, pris entre deux mondes.

Le sitcom "Avoda Aravil" (= travail arabe), largement autobiographique et reflétant la situation dans ce pays est un parfait exemple de son oeuvre, qui a été diffusé à la télévision israélienne (Channel 2), malgré de nombreux dialogues en Arabe et des sous-titres en Ivrit (Hébreu moderne).
Son roman "La deuxième personne" lui a valu un franc succès et plusieurs prix littéraires, notamment le Prix Bernstein 2011 et le Prix des lecteurs du Var, l'année après.

"Les modifications" est une oeuvre dans une très large mesure autobiographique. À tel point qu'il n'est pas toujours très clair de savoir ce qui relève du romanesque et ce qui est authentique. Pour être honnête, je dois admettre que cela m'a gêné légèrement.

Depuis 14 ans le le héros de l'histoire s'est installé avec son épouse en Illinois, où elle a un job à l'université comme psychologue diplômée, lorsqu'il apprend que son père est gravement malade, a été hospitalisé et risque de mourir. Pour lui, le signal d'un retour rapide en Israël et Tira. Et en même temps un retour sur son passé et sa relation, somme toute bizarre, avec sa femme, prénommée Palestine par ses parents, car née un 30 mars. Un conflit à la suite d'une confiscation de terre avait entraîné une grève générale et des combats au cours desquels 6 Arabes furent abattus par la police. Cet événement dramatique a eu lieu le 30 mars 1976 et représente ainsi "la naissance d'une certaine revendication nationale des Palestiniens d'Israël". Note du traducteur de l'ouvrage, Jean-Luc Allouche, qui a réalisé dans l'ensemble un beau travail.

N'empêche que ce prénom sonne étrange dans des phrases telles que : "Palestine boit du café au lait, évite le café américain" (page 61). En s'installant en Illinois, elle en a profité pour troquer ce prénom sur ses papiers officiels pour Foula, une fleur comme le jasmin. Leur fille aînée est devenue Yasmine par la même occasion, comme prénom tout à fait acceptable tant en Arabe qu'en Hébreu.

Notre héros a trouvé une combine assez originale pour gagner des sous. Il laisse des gens raconter leur vie sur bande magnéto, récit qu'il arrange un peu en l'embellissant par de propres beaux souvenirs, et en faisant un bouquin d'un nombre de pages et pour un prix fixés de commun accord d'avance. Un ouvrage de 100 pages et à peu près 15.000 mots pour 10.000 shekels (environ 2500 euros ). Il a réussi a en préparer une trentaine en 4 ans dont les mémoires d'un ancien député arabe du parlement israélien.

Les sujets abordés par Sayed Kashua dans les 250 pages de son oeuvre sont : la relation entre père et fils d'une part et celles entre femme et mari d'autre part, une comparaison des conditions de vie en Illinois, États-Unis, Jérusalem et Tira et, bien entendu, la coexistence parfois délicate entre Arabes et Juifs en l'État d'Israël.
Il est incontestable que la vie des Arabes y est loin d'être simple.

Pour les Israéliens arabes, la situation n'a que peu de chances de s'améliorer avec les élections du 9 avril dernier qui ont permis à l'inévitable Benyamin Netanyahou son meilleur score : 36 sièges à la Knesset (parlement) et ce n'est évidemment pas sur Trump et son conseiller de beau-fils, Jared Kushner (le mari de sa fille Ivanka), autoproclamé expert du moyen-orient et Israël, qu'il faudra compter. le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, en 2018, est une des prouesses de ce Metternich de notre temps !
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