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Citations sur Les revenants (71)

Mrs Polson se retourna vers le tableau, sur lequel elle avait écrit une citation extraite de La Montagne magique de Thomas Mann :
« Ce que nous nommons le deuil est peut-être moins le chagrin de ne pouvoir rappeler nos morts à nous que celui de ne pouvoir nous résoudre à le faire. »
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Voilà un livre qui me laisse un gout profond dans le coeur et dans l'âme. Je l'ai lu, il y a plus de 7 mois et je garde l'atmosphère qu'il suggère encrée en moi. Beau livre.
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Sa voix lui sembla celle de quelqu'un d'autre. La voix d'une narratrice. La voix détachée d'une conteuse. Une narratrice omnisciente, une narratrice qui aurait connu depuis le début l'ensemble des faits, mais aurait choisi de ne les révéler qu'au compte-goutte.
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Nous ne faisons jamais rien de physiquement dangereux, dit-elle. Mais, tu comprends, on ne peut se sentir vraiment un groupe sans quelques rituels et quelques traditions. Et aussi des secrets. Si ce n'est pas au moins un petit peu dangereux, rien ne justifie de garder le secret (...)
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(...) Si bien que l'université pouvait affirmer qu'elle ne négligeait pas ses jeunes gens - leur santé mentale, leur sécurité - même si tout le monde savait que, sur un campus de cette taille, l'institution n'accordait pas la moindre attention à la santé mentale ni à la sécurité des individus.
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Or ces petites humiliations vous remettaient tout en mémoire.
La crasse d'être humain, d'être une femme, d'être vivant, de vivre dans un corps, la honte de voir tout cela déballé devant des filles plus jolies, plus soignées, meilleures.
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De plus, Mira constatait qu'à l'époque actuelle des étudiants qui étaient peut-être légèrement déprimés (combien de jeunes gens intelligents de vingt ans ne l'étaient pas?) se voyaient prescrire par leur médecin de famille des médicaments qui les mettaient dans un état d'insensibilité apathique ou d'excitation frénétique.
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Shelly resta quelques instants à les contempler, ainsi étendus à ses pieds. Elle avait le sentiment d'être tombée par hasard sur quelque chose de très secret, sur elle ne savait quel symbole onirique, un arcane du subconscient subitement révélé, quelque rite sacré nullement destiné à des yeux humains, mais auquel elle eut été mystérieusement conviée.
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[...] ... L'année précédente, en automne, [Mira et son mari] avaient pris une baby-sitter pour aller voir l'exposition "Body Worlds" présentée au musée d'Histoire naturelle de la ville.

Des corps morts.

La spécialité de Mira [= elle enseigne à l'Université sur les rituels et la culture de la Mort à travers les civilisations].

C'est la raison pour laquelle Clark [= l'époux de Mira] avait eu l'idée de prendre des billets. Un cadeau d'anniversaire. "Tout à fait ton rayon", avait-il dit en les agitant en l'air.

Sauf qu'il ne s'agissait pas de corps morts historiques. De corps morts folkloriques. Ils n'avaient rien à voir avec le type d'embaumements primitifs qu'étudiait Mira. Au lieu de cela, il s'agissait de cadavres disséqués et soumis à une technique appelée plastination, puis présentés, désossés et retournés, au public. Un mort était juché sur un cheval mort, tenant dans une main son cerveau et, dans l'autre, celui du cheval. Un autre lançait en l'air un ballon de basket, tous ses muscles bien visibles, rouges et filandreux. Il y avait un cadavre alangui devant un poste de télévision, et un autre agenouillé comme en prière, qui avait littéralement le coeur sur la main. Le pire, qui hanta Mira pendant des semaines, était le spectacle d'une femme enceinte allongée sur le côté comme une pin-up en double-page - plus rien sinon les os, le tissu musculaire et le réseau sanguin, mais avec toujours le foetus flottant sinistrement dans l'utérus.

Peut-être cela tenait-il à ce que, spécialiste d'anthropologie culturelle, elle n'avait jamais éprouvé le moindre intérêt pour la biologie ou la physiologie. Toujours est-il que, se tenant ce jours-là dans la file mouvante des visiteurs du musée d'Histoire naturelle défilant d'un pas traînant devant cette mère et son enfant (qui avait à la fois l'air non né et non mort), Mira fut subitement prise du désir de savoir comment cette femme était morte. La brochure qui leur avait été remise en échange des billets précisait que les personnes qui avaient fait don de leur corps pour l'exposition avaient exigé l'anonymat, ayant agi dans l'intérêt de la science, et que la révélation de détails pratiques - concernant leur âge, leur race, leur nationalité, la date et les circonstances de leur décès - aurait brouillé les pistes et affaibli le message de l'exposition, qui était de donner à voir le corps humain dans tout ce qu'il avait de merveilleux.

Foutaises, avait pensé Mira. La seule chose importante en l'occurrence était l'identité de cette femme et ce qu'elle avait fait le jour de sa mort. Se savait-elle sur le point de mourir ? Avait-elle traîné des semaines ou bien avait-elle tout simplement oublié en regardant de traverser ? Avait-elle été égorgée par un mari soupçonnant que le bébé n'était pas de lui ? Avait-elle été lapidée à mort dans quelque recoin sinistre de la planète suite à un délit présumé - peut-être avait-elle fricoté avec un homme d'une autre religion ou bien vendu à l'épouse de ce dernier un livre que les femmes n'ont pas le droit de lire ?

- "Ils ont été exécutés," lui souffla Clark à l'oreille alors qu'ils faisaient la queue pour voir la défunte madone, comme s'il tenait la nouvelle de quelqu'un qui avait menacé de le tuer, lui aussi, s'il l'ébruitait. "Tout au moins les hommes. Ca se voit. Ce sont tous des Asiatiques. Ils sont plus petits que les Américains. Des repris de justice chinois." ... [...]
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Craig, pour sa part, se sentait tout brûlant. Peut-être était-il souffrant. (...) Il trouvait que Shelly Lockes avait l'air un peu congestionnée, elle aussi. (...) "Vous étiez sur place le soir de l'accident ? lui demanda-t-il. Le soir où elle est morte ?"

Elle promena un regard alentour, comme si la question s'adressait à quelqu'un d'autre. Mais toutes les personnes présentes la dévisageaient, elle. Elle s'éclaircit la gorge, y porta la main, puis se ramena une mèche de cheveux -derrière l'oreille et se mit à regarder ses bottines.

Combien de fois Craig avait-il vu Nicole se ramener ainsi une mèche derrière l'oreille tout en réfléchissant avant de parler ? Cette femme aurait pu être Nicole, si Nicole avait vécu suffisamment longtemps. (...) Elle s'humecta les lèvres, se les mordit, puis déclara : "Elle n'était pas morte."
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