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Critique de jeandubus


Rêves de garçons
C'est Céline Leroy qui traduit cette fois et ne cherche pas à coller littéralement au texte (« rêves » semble effectivement mieux que paradis ) et ne s'embarrasse pas à traduire l'intraduisible (« cheerleader » par exemple)

Bien traduit donc, ce court roman n'en reste pas moins une éblouissante pirouette dont le rétablissement final n'est pas, comme le prétend la 4° de couv', un feu d'artifice (même si, vers la fin, un feu d'artifice est réellement tiré) mais une subtile métaphore qui conduit à une délectation évidente mixée d'une certaine frustration tant l'image est forte.

« Ce que je ne vois pas n'existe pas » dit la femme dans « la voix humaine » de Jean Cocteau et nous ne voyons pas non plus ce qui est pourtant flagrant. On ne cherche même pas à expliquer l'absence d'un fait qui devrait normalement se matérialiser, on la nie.
Et lorsqu'enfin, très simplement, la vérité sort d'une bouche (presque) innocente on se sent maté par cette auteure virtuose.

Bien plus qu'une chronique « corrosive » (sic) de la jeunesse américaine, Rêves de garçons (les deux mots sont au pluriel) est une petite mécanique diabolique qui rappelle Polansky (celui de Rosemary's baby) ou Patricia Highsmith (je ne sais pas pourquoi, mais je pense à elle), avec en permanence ces petits décalages qui semblent anodins, des répétitions à intervalles irréguliers qui nous font signe et qu'on néglige, une écriture souple et précise qui nous conduit tout droit là où Laura Kasischke veut nous conduire pour ne plus pouvoir revenir en arrière. C'est trop tard.
Magnifique.
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