AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Damnés, tome 2 : Vertige (90)

Daniel prit la jeune fille par la main et l'emmena au bord de la falaise.

-Ou allons-nous? s'enquit-elle.

Daniel lui sourit et se redressa pour déployer ses ailes. Lentement, elles surgirent de ses épaules et se déplièrent dans le bruissemant léger d'un édredon que l'on dépose sur le lit.

Pour la première fois, Luce remarqua que le T-shirt de Daniel était percé de deux petites fentes presque invisibles par lesquelles les ailes pouvaient se glisser.

Tous ses vêtements avaient-ils subi ces retouches angéliques? Ou bien Daniel enfilait une tenue spéciale lorsqu'il avait l'intention de s'envolé?

Quoi qu'il en soit, Luce en resta sans voix.

Ses ailes étaient immenses, trois fois plus hautes que deux voiles blanches. Leur empleur captait la lumière des étoiles, dont l'éclat se reflétait, encore plus intense, dans un chatoiement irisé. Prés de son corps, les ailes étaient plus foncé et se teintaient de beige. Sur les bords, au contraire, elles étaient fines et luisantes, presque translucides aux extrémités.

Fascinéé, Luce les contempla longuement, cherchant à graver sa mémoire chacune de ses superbes plumes. Daniel était si éclatant qu'il avait de quoi éclipser le soleil. Sans ses yeux violets pétillait un sourire qui disait combien il se sentait bien, les ailes ainsi déployées. Aussi bien que Luce quand elle s'y enveloppait.

-Viens voler avec moi, murmura-t-il.

-Comment?

-On ne va pas se voir avant un petit moment, alors il faut que je te laisse un souvenir.

Luce l'embrassa avant qu 'il ne puisse en dire d'avantage. Elle glissa les bras autour de son cou et le serra le plus fort possible, dans l'espoir de marquer son esprit à son tour.

Son torse plaqué contre le dos de la jeune fille, la tête sur son épaule, Daniel déposa un chapelet de baisers le long de son cou. Le souffle court, elle attendit. Puis il fléchit les jambes et s'envola avec grâce au bord de la falaise.

Ils volaient!

Ils s'éloignèrent de la côte, par-dessus les vagues argentées qui déferlaient, en contrebas, et filèrent comme s'ils voulait rejoindre la lune. Les bras de Daniel protégeaient Luce de la force du vent et de la fraîcheur de l'océan. Dans la nuit était paisible, ils avaient l'impression d'être seuls au monde.

-On est au paradis, non? susurra-t-elle?

Daniel rit.

-J'aimerais bien! Un jour, bientôt, peut-être...
Commenter  J’apprécie          10
Soudain, une clameur s’éleva de l’assistance. Luce avait raté l’instant crucial. Francesca planta la pointe de son épée dans la poitrine de Steven, tout près du coeur, si bien que sa lame se courba. Ils demeurèrent tous deux immobiles, à se regarder dans les yeux. Cela faisait-il aussi partie du spectacle ?

— En plein coeur, déclara Steven.

— Comme si tu en avais un ! railla Francesca.

Ils semblaient avoir oublié que la terrasse était bondée d’élèves.
Commenter  J’apprécie          10
— Crevettes à la diable, annonça Molly en soulevant le couvercle de sa cocotte.

Luce huma le fumet épicé et aillé.

— Une recette familiale, précisa Molly, qui reposa le couvercle.

Elle bouscula presque Luce pour entrer dans la maison et faillit heurter Shelby au passage.

— Excuse-toi, dirent-elles en choeur en se toisant d’un air soupçonneux.

— Génial, commenta Gabbe en embrassant Luce. Molly vient de se faire une amie.
Commenter  J’apprécie          10
Quand elle émergea de la salle de bains, Shelby était en train de dévorer le petit-déjeuner que les filles avaient apporté. C'était très appétissant : viennoiseries, beignets aux pommes, muffins, roulés à la cannelle et trois sortes de jus de fruit. Jasmine lui tendit un énorme muffin au blé complet et une portion de fromage fondu :

- C'est bon pour le cerveau.

- C'est quoi, tout ça ? s'enquit Miles en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte.

Sa casquette de baseball lui masquait les yeux, ses cheveux châtains dépassaient sur les côtés et son sourire creusait ses fossettes. Dawn se mit aussitôt à glousser, uniquement parce que Miles était mignon. Elle était comme ça, Dawn.

Mais Miles ne parut pas s'en rendre compte. Entouré de filles, il était presque plus détendu que Luce elle-même. Peut-être avait-il une ribambelle de sœurs ou quelque chose dans ce goût-là. Il était différent des autres garçons de Shoreline, dont la décontraction semblait n'être qu'une façade. Miles, lui, était authentique.

- T'as pas de potes ? lui demanda Shelby, moins agacée qu'elle ne voulait en donner l'impression.

Maintenant qu'elle connaissait un peu mieux sa camarade, Luce commençait à trouver l'humour corrosif de Shelby presque charmant.

- Bien sûr que si, répondit Miles en entrant dans la chambre. Mais pas du genre à se pointer avec un petit déjeuner.

Il prit un roulé à la cannelle dans le sac en papier et mordit avidement dedans.

- Tu es jolie, Luce, commenta-t-il la bouche pleine.

Luce rougit, Dawn retrouva son sérieux et Shelby se mit à toussoter.

- La honte ! railla-t-elle.
Commenter  J’apprécie          10
Luce ouvrit le forum de discussion pour voir si Roland était connecté. Cela devait servir à s'envoyer des questions, mais celle que Luce avait envie de poser à Roland n'entrait pas dans le cadre du cours. [...]

Roland n'était pas en ligne. Seul Miles était connecté. Un cahier portant son nom apparut à l'écran.

"Coucou !"

Il était assis juste à côté d'elle. Luce l'entendait même ricaner. C'était mignon, sa façon de s'éclater avec ses propres vannes débiles. Exactement le genre de complicité potache qu'elle aurait adoré avoir avec Daniel. Dommage qu'il fasse la tête en permanence. Et encore faudrait-il qu'il soit là...

Elle répondit à Miles : "Il fait beau, chez toi ?"

"De plus en plus", tapa-t-il sans perdre le sourire. "Qu'est-ce que tu as fait, hier soir ? Je suis passé chez toi pour te proposer de dîner avec moi."

Luce se tourna vers Miles et le fixa. Ses yeux d'un bleu intense étaient si sincères qu'elle eut envie de lui raconter les événements. Il avait été si merveilleux, l'autre jour, lorsqu'il l'avait écoutée lui parler de Sword & Cross... Mais pas question de lui répondre par écran interposé.
Commenter  J’apprécie          10
Elle allait cliquer sur "Répondre" quand une fenêtre orange se mit à clignoter en bas de l'écran. Miles était connecté et voulait chatter avec elle.

Miles (8:08) : Salut, Miss Luce.

Miles (8:09) : Je meurs de faim. Tu es aussi affamée que moi, au réveil ?

Miles (8:15) : On prend un petit-déj ? Je passe te chercher dans ta chambre dans 5 mn ?

Luce consulta son réveil : 8h21. Quelqu'un frappa à la porte avec vigueur. Elle était encore en pyjama et avait une mine effroyable, mais elle ouvrit quand même. [...]

Miles ne portait pas sa casquette des Dodgers, de sorte que, pour une fois, elle vit ses yeux. Ils étaient d'un bleu très intense de ciel d'été. Ses cheveux mouillés dégoulinaient sur son T-shirt blanc. La gorge nouée, Luce ne put s'empêcher de l'imaginer sous la douche. Il lui adressa un large sourire étincelant, qui lui creusa une fossette dans la joue. Le Californien dans toute sa splendeur. À sa grande surprise, Luce trouva le spectacle fort plaisant.

- Salut, dit-elle en cachant maladroitement son pyjama. Je viens juste de lire tes messages. C'est d'accord pour le petit-déj, mais je ne suis pas encore habillée.

- Pas de problème, je t'attends.

Miles s'adossa au mur du couloir. Son estomac se mit à gargouiller furieusement. Il croisa les bras dans l'espoir que Luce n'entende rien.

- Je me dépêche ! promit-elle en riant, avant de refermer la porte.
Commenter  J’apprécie          10
Lilith jeta son épée à terre, arracha son masque et foudroya Luce du regard avant de se précipiter vers les vestiaires. Les autres s'étaient levés et entouraient Luce. Dawn et Jasmine l'étreignirent avec affection. Shelby lui donna une tape dans la main. Miles attendait patiemment en retrait, mais, quand vint son tour, à sa grande surprise, il la souleva de terre et l'enlaça longuement.

Elle le serra contre elle, se rappelant sa gêne, un peu plus tôt, lorsqu'elle s'était approchée de lui, après son combat, et que Dawn l'avait précédée. Pourtant, à cet instant-là Luce était simplement heureuse d'être contre lui, à savourer son soutien sincère.

- Il faudra que tu me donnes des leçons d'escrime ! dit-il en riant.
Commenter  J’apprécie          10
- Écoutez, les filles, déclara Miles, vous ne voulez quand même pas que je déboule dans des toilettes pour femmes ?

Luce balaya de nouveau le toit du regard. Il n'y avait pas d'autre moyen d'entrer dans le bâtiment.

- Si quelqu'un te voit, tu n'auras qu'à faire comme si tu t'étais trompé de porte.

- Ou bien comme si vous étiez tous les deux en train de fricoter dans une cabine, suggéra Shelby. Quoi ? On est à Vegas, non ?

- Allons-y.

Un peu gêné, Miles passa par la lucarne, les jambes en avant, et descendit jusqu'à ce que ses pieds frôlent le marbre de la coiffeuse.

- Donne un coup de main à Luce ! lui cria Shelby.

Miles alla d'abord verrouiller la porte, puis tendit les bras pour attraper Luce. La jeune fille tenta d'imiter son mouvement souple, mais ses bras se mirent à trembler tandis qu'elle franchissait l'ouverture. Elle ne voyait pas grand-chose, mais les mains puissantes de Miles se posèrent sur sa taille plus vite qu'elle ne s'y attendait.

- Tu peux lâcher, dit-il.

Elle s'exécuta, puis il la déposa avec grâce, les doigts écartés sur sa cage thoracique. Seul un fin T-shirt noir les séparait de sa peau. Il la tenait toujours enlacée quand elle toucha le sol. Elle voulut le remercier, mais elle se ravisa.

Elle se dégagea trop vite de son emprise en s'excusant vaguement de lui avoir marché sur les pieds. Un peu nerveux, ils s'approchèrent de la coiffeuse et fixèrent le mur pour ne pas se regarder dans les yeux.

Cela n'aurait pas dû se produire. Miles n'était qu'un ami.

- Hé ! Personne n'a l'intention de m'aider ?

Les pieds de Shelby gigotaient dans le vide. Miles l'attrapa par la ceinture pour la faire descendre. Il la relâcha bien plus vite que Luce, détail qui n'échappa pas à cette dernière.
Commenter  J’apprécie          10
Miles avait troqué sa casquette des Dodgers et son sweat-shirt contre un pantalon en tweed marron et une chemise orange vif. Un choix quelque peu audacieux, mais il avait de l'allure.

- Hé !

Il lui fit signe de la main, tenant de l'autre une pile d'assiettes sales. Il ne semblait guère se formaliser de sa tâche. Il souriait, très à l'aise, et bavardait avec les convives en débarrassant leurs couverts.

En voyant Luce approcher, il posa ses assiettes et l'étreignit longuement.

- Ça va ? s'enquit-il en penchant la tête de côté, de sorte que ses cheveux châtains lui tombèrent sur les yeux.

- Tu as une sale tête, reprit-il. Enfin, je veux dire, tu es super, vraiment, j'adore ta robe, et ta coiffure aussi. Mais tu sembles un peu... - il fronça les sourcils - démoralisée.

- C'est bizarre, répondit la jeune fille en martelant la pelouse de la pointe de sa chaussure à haut talon, parce que je ne me suis jamais sentie aussi bien.

- Vraiment ? fit Miles.

Son visage s'illumina face à ce qu'il prenait pour un compliment, mais sa joie fut de courte durée :

- Ça doit être pénible d'être consignée. Francesca et Steven exagèrent de te garder sous la main toute la soirée...

- Je sais.

- Ne te retourne pas tout de suite, je suis sûr qu'ils nous épient. Génial, ma grand-tante Ginger...

- Je viens d'avoir le plaisir de la rencontrer, dit Luce en riant. Elle veut te voir.

- Tu m'étonnes. Ne va pas croire que tous les membres de ma famille sont comme elle. Quand tu feras la connaissance du reste du clan, pour Thanksgiving...

Thanksgiving avec Miles, Luce avait complètement oublié.

- Oh, fit-il en voyant sa mine déconfite. Tu ne crois quand même pas que Frankie et Steven vont t'obliger à rester ici ?

- Ils ont dit "jusqu'à nouvel ordre", non ? répondit la jeune fille, désabusée.

- C'est donc ça qui te mine...

Il posa une main sur son épaule nue. La jeune fille avait regretté d'avoir choisi cette robe sans manches, mais le contact des doigts de Miles sur sa peau... - rien à voir avec les caresses de Daniel, qui étaient électrisantes, magiques - lui apporta un certain réconfort.

Miles s'approcha et se pencha vers elle :

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle plongea son regard dans ses yeux bleu foncé. Il n'avait pas ôté la main de son épaule. Luce entrouvrit les lèvres, pour dire la vérité, du moins ce qu'elle en savait, prête à tout avouer.
Commenter  J’apprécie          10
Ils s'installèrent côte à côte sur le lit de Luce. Elle ne savait où poser les mains. Aurait-elle l'air naturel si elle les gardait sur ses genoux ? Si elle les disposait sur les côtés, effleureraient-elles le bout des doigts de Miles ? Du coin de l’œil, elle voyait la poitrine du garçon se soulever au rythme de sa respiration. Elle l'entendit se gratter la nuque. Et, quand il enleva sa casquette, elle sentit le parfum d'un shampoing aux agrumes.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (1533) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les Amants de la Littérature

    Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

    Hercule Poirot & Miss Marple
    Pyrame & Thisbé
    Roméo & Juliette
    Sherlock Holmes & John Watson

    10 questions
    5270 lecteurs ont répondu
    Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}