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Critique de le_Bison


Avant de démarrer un nouveau Kawabata, je me pose toujours cette question futile : « est-ce que ses livres n'ont pas un peu vieilli ? ». Je me souviens de mon tout premier livre japonais, je l'avais acheté dans une boutique d'occasion et de vieux livres, juste avant de faire zazen dans le dojo à 50 m de là. C'était « Les Belles Endormies ». A l'époque, j'étais donc jeune et beau. Or moi, j'ai vieilli donc pourquoi qu'il n'en serait pas de même pour « La danseuse d'Izu ». Ainsi pour répondre à cette première interrogation, je te dis clairement : « Non. »

Avant de me plonger dans la lecture d'un nouveau Kawabata, j'ai donc cette grande attente. Cet auteur m'a fait découvrir la littérature japonaise. Sans lui, il n'y aurait pas eu dans ma bibliothèque des romans de Haruki Murakami. Et sans lui, peut-être même que Haruki Murakami n'aurait jamais écrit. Car, je vois bien ce dernier en digne successeur de Kawabata. Une prose très poétique, très imagée, qui n'hésite pas à marquer des silences entre les mots. L'écriture est fluide mais prend son temps, elle regarde, elle observe, elle imagine. Alors, je te le redis clairement : « Oui. Je continuerai à lire du Yasunari Kawabata, je n'en suis qu'à la moitié de son répertoire ».

« La danseuse d'Izu » regroupe 5 textes, courtes nouvelles d'une trentaine de pages chacune. Une partie a été écrite dans les années 30, l'autre juste après la fin de la guerre. Elles parlent de ce Japon d'après-guerre, de ce retour de soldats déchirés et désoeuvrés. Elles évoquent le monde des arts avec cette danseuse d'Izu, de ces geishas en kimono aux motifs si colorés et à la peau si blanche et parfumée. Elles côtoient le monde des morts, le monde des fleurs, la beauté et le silence. Elles m'immiscent au bouddhisme, elles partent à la rencontre des âmes défuntes. Je garde notamment en tête la nouvelle « Élégie » qui traite de façon si poétique de la transmission et de la métempsycose. A propos de métempsycose, si tu veux en découvrir plus, tout en restant dans le roman, regardes du coté d'Hitonari Tsuji. Ce dernier n'a pas la réputation, ni même le répertoire, d'un Murakami, mais il m'apparait comme un auteur essentiel de la littérature japonaise contemporaine.

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Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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