Stephen Hawking, la fille d'Arkas et moi

- Papa ? Je vais me coucher.
- Ah bon ? Quelle heure est-il ?
- Vingt-deux heures passées.
- Déjà ! Et dire qu'il y a cinq minutes encore il était 16 heures...
p11

Arkas se trouve dans la Grande Ourse, [...]
Ses sept étoiles les plus proches sont situées entre quatre-vingts et deux cent cinquante années-lumière du Système solaire.
Je fis un rapide calcul dans ma tête : d'après ce que j'avais lu dans le livre d'Hawking, une année-lumière équivalait à dix mille milliards de kilomètres. Donc on allait devoir se taper entre huit cent mille milliards et 2.5 billiards² de bornes pour faire la route ?!

² Un billiard égale un million de milliards.
p104

En s'effondrant sur lui-même, un trou noir dégage une force de gravité si puissante qu'il aspire tout ce qui se trouve à proximité, comme un siphon géant. D'après les lois qui gouvernent notre Univers, rien ne peut donc sortir d'un trou noir. Toute chose qui y pénètre serait perdue, tout cesserait d'exister et les lois de la science ne pourraient plus s'appliquer. Or n'est-ce pas paradoxal de vouloir expliquer l'Univers en le dotant d'une origine et d'une fin inexplicables ? Depuis quelques années, je me suis attelé à trouver une solution à ce paradoxe. Quand quelque chose est englouti par un trou noir, que devient-il ? Où va-t-il ? Est-il vraiment perdu ? Est-ce vraiment la fin ? Tout est-il parti de rien ?
p34

Le salut vint de nos scientifiques: ils développèrent de nouvelles technologies à partir des domaines les plus pointus de la science, de la médecine et de l'informatique. [...] Je comprenais à présent pourquoi Danaé avait eu les larmes aux yeux en évoquant le sort réservé à la Terre lorsque le Soleil s'éteindrait. Le présent d'Arkas ressemblait de façon troublante au futur terrestre.

Nous savons maintenant que l'Univers a bien eu un commencement, connu sous le nom de "big bang". Mais aura-t-il une fin? Et si oui, laquelle? Y aura-t-il un "big crunch" ou grand effondrement, une expansion indéfinie? Cela fait encore débat. Mes recherches se sont donc ensuite orientées sur les trous noirs. Pourquoi? Parce que ces objets célestes sont des images, en miniatures, du devenir de notre Univers. En s'effondrant sur eux-mêmes, les trous noirs montrent ce qui pourrait se passer à la fin du monde. Ils sont des fins du monde. Il est donc fascinant de les étudier.

Il y a celui-ci aussi, il est plus accessible, c'est d'ailleurs Stephen Hawking qui l'a écrit pour vulgariser notre science. Je fixai pendant quelques secondes le petit livre qu'il me tendait, intitulé Une brève histoire du temps, puis fit un pas en arrière.