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Critique de Sachenka


Avec Les arpenteurs du monde, Daniel Kehlmann s'attaque à deux géants de la science, Karl Friedrich Gauss et Alexander von Humboldt. Une biographie, en quelque sorte. Assez romancée (quoiqu'il n'y ait pas vraiment de romance ici), plutôt cocasse, mais tout de même instructif. le mathématicien et le géographe naturaliste ont vécu au tournant du XIXe siècle et ont influencé leur discipline respective. On peu même dire qu'ils ont grandement contribué à bâtir notre connaissance du monde, qu'ils sont les arpenteur du monde. Jeu de mots ? Oui et non, les deux hommes ont réellement travaillé à titre d'arpenteur au cours de leur vie. le hasard, des fois…

Cette incroyable coïncidence suffisait-elle à forcer l'union des trames narratives de ces deux êtres d'exception ? Je me le demande encore. Gauss et Humboldt sont comme comètes du savoir dont les trajectoires se sont croisées à un moment tardif, vers la fin de leur vie. Ils ont très peu travaillé ensemble et, même après leur rencontre, se sont peu vus. Ils ont tout aussi peu correspondu l'un avec l'autre. (Personnellement, j'aurais davantage compris une narration partagée entre Humboldt et Bonpland, son collaborateur/assistant.) Mais bon, mettre en parralèlle les deux Allemands était un exercice intéressant, ça a permis de mettre en relief certains éléments de leur existence.

Avec Les Arpenteurs du monde, j'ai beaucoup appris. Gauss m'était totalement inconnu. Pareillement pour ce pauvre Bonpland, collaborateur de Humboldt, lequel lui a volé la vedette. Quand à ce dernier, je connaissais les grandes lignes de son histoire, ses expéditions en Amérique du Sud, quelques uns de ses travaux en géographie, botanique, zoologie, etc. Un grand savant de son temps mais dont je savais tout de même peu.

Toutefois, si j'ai beaucoup appris, je ne peux pas affirmer que le roman de Kehlmann m'ait donné envie d'en découvrir plus à leur sujet. Et c'est en grande partie dû au style de l'auteur. Parfois, j'avais l'impression qu'il mettait en vedette des caricatures des scientifiques en question. Oui, Gauss pouvait être pantouflard, vieillard entêté, mais à ce point ? Se cacher dans son lit à la simple idée de voyager de Göttingen à Berlin ? Se cramponner à tous les obejts au passage ? Ridicule. Quand à Humboldt, obnubilé par la science, faisant abstraction de tout le reste. le parfait stéréotype du savant qui, totalement préoccupé par un calcul complexe ou l'observation d'un phénomène étrange, ne remarquerait pas que le monde s'écroule autour de lui. Complaitement étranger aux passions (et aux émotions ?) humaines. Je ne peux m'empêcher de croire qu'ils méritaient mieux. Ils devaient bien avoir quelques qualités… Et, dans le cas où Kehlmann a bien cerné leur personnalité (il est visiblement mieux renseigné que moi !), sa façon ironique de les présenter ne les mettait pas du tout en valeur. D'un autre côté, peut-être ce ton humoristique permet de mieux faire passer ces personnages et le propos de l'histoire ? Il est vrai que leurs aventures aux multiples rebondissements n'est pas l'idée que je me faisais au départ de ces scientifiques (que j'imaginais sérieux) et que le tout semble assez bien collé à l'esprit de l'époque.

Dans tous les cas, Kehlmann se reprend un peu vers la fin, ajoutant un peu d'humanité à ces deux hommes, qui ont tant fait pour la science et l'avancement de la compréhension de notre monde. Au final, Les arpenteurs du monde, c'était une lecture agréable et facile. Et je dis cela positiviement, rendre accessible l'existence et les travaux de chercheurs aurait pu rébarbatif. Ce n'est pas une vive recommandation mais ce livre pourrait en intéresser plus d'un et vaut tout de même le détour.
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