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Critique de olivierverstraeteRCV99FM


Tu aurais dû t'en aller
Daniel Kehlmann
Actes sud

Quand on fait de la fiction son métier, que vous soyez auteur de livres, de BD, de films, vous pouvez toujours être en quête d'inspiration pour votre prochaine création. Entretenir son imaginaire peut passer par différents moyens : son quotidien, ses lectures, l'actualité, ses rapports avec ses proches, tout peut-être sujet à fiction. Mais il n'est alors pas simple de faire le distinguo entre la réalité et la fiction. Alors, l'autrice ou l'auteur se met au vert , se sort de son quotidien, se coupe du monde pour se concentrer sur son écriture. Est-ce que ce dépaysement a un prix pour le scénariste? C'est ce que nous allons lire dans " tu aurais dû t'en aller" de Daniel Khelmann aux éditions Actes sud.
La page blanche, le pire ennemi pour le scénariste. La solution? Partir. Il part avec sa femme et sa fille dans une maison dans les montagnes allemandes en plein hiver. Belle maison moderne, accueillante... au début. Car très vite; l'ambiance s'alourdit, les rapports avec Susanna, son épouse, se tendaient. L'auteur commence à confondre réalité et fiction qu'il note systématiquement sur son carnet avec des injonctions dont il ne sait d'où elles viennent. Va-t'en ecrit-il. Quel sens a cette exclamation? Est-elle fictionnelle ou réelle?
Daniel Khelmann livre ici un court roman ou une longue nouvelle sur le thème de la réalité qui se confond avec la fiction. Jusque dans l'écriture où le lecteur navigue dans les écrits couchés dans le carnet du scénariste avec des références stylistiques faisant allusion à l'écriture scénaristique. Cela réussit dans la première partie du roman à plonger dans la tête du personnage principal, dans son processus créatif, un questionnement dans son rapport et ses difficultés avec sa conjointe. Malheureusement, l'intérêt d roman s'arrête là car la montée crescendo vers ce que l'on pouvait projeter dans le pire et l'horreur n'arrive pas. Peut-être que je suis un peu biaisé par les bons souvenirs de lecteurs de Shining ou, dans un autre style, Lovecraft et son affaire Charles Dexter Ward. Je n'ai pas compris où m'emmener Daniel Khelmann dans cette histoire. Il a peut-etre manqué un peu de développement pour réussir son roman et ce qu'il sous-tend, à savoir cette errance du scénariste face à sa création, dans un contexte qui se veut surnaturel et fantastique. Une conclusion alors s'impose en guise de clin d'oeil à l'auteur c'est de lui suggérer un autre titre qui serait : tu aurais dû développer".
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