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Citations sur Que crève le capitalisme (16)

Que crève le capitalisme, mes amis ! Que crève cette baudruche immonde, ce monstre stupide, cet ivrogne insatiable, ce meurtrier insensible, ce violeur impénitent, cette ganache ventripotente, ce concept délirant, cette histoire subclaquante, mais oui, qu'il crève, ce fatum puant, ce cauchemar de toxicomane, qu'il disparaisse, le capitalisme, corps malade éventré des plaies de la Terre, ver immonde qui ne survit que de l'anéantissement de la vie, tumeur métastatique, élixir trompeur des rêves impossibles, virus mortifère, gredin, chenapan, criminel, boudin gras et suintant, bulldozer métallique et sans pitié, cyber caché et pervers, qu'il crève, et que vivent les sans-abri, que dorment les sans-logis, que se rassasient les affamés, que coure le léopard, que transpire la jungle, que sourie la mère, que vive enfin le monde, que l'horizon s'éclaire, que la lumière revienne, que se lève un avenir qui ne serait pas de catastrophe, de chaos, d'étouffement, de lutte pour une survie misérable, que vive enfin l'humanité libérée des rets tentaculaires de l'argent qui veut décider de tout.
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La connaissance scientifique, et c’est logique, est toujours en retard sur la réalité des phénomènes qu’elle tente de décrire. 
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La classe capitaliste s’est arc-boutée, s’engageant dans la foulée de l’ébranlement financier de 2008-2009 sur un nouveau chemin de radicalisation du capitalisme, niant la nécessité du changement et montant les pièces d’un apartheid planétaire. Nous sommes arrivés à un moment de l’Histoire où c’est eux ou nous. Il ne s’agit plus de convaincre les dominants, mais de détruire leur système de domination. Il s’appelle le capitalisme, et le capitalisme doit s’effondrer si nous ne voulons pas que l’équilibre de la biosphère s’effondre, et si nous voulons préserver les chances d’une société humaine en paix et assurant la dignité de ses membres.
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Toute technologie numérique présentée comme devant simplifier la vie quotidienne est en fait un moyen supplémentaire de contrôler. 
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Le grand navigateur Bernard Moitessier a écrit ceci : le Monstre « est loin devant. Il n'a pas encore gagné cette course, mais si nous ne tentons pas le bord suicide, il la gagnera, c'est réglé d'avance. Et lorsqu'il l'aura gagnée, la planète sautera. Ou bien l'homme sera devenu un robot décérébré. Ou encore, ce sera les deux à la fois : l'homme robot téléguidé pullulera sur la Terre, et ensuite notre planète s'en débarrassera comme on se débarrasse de la vermine. Il restera quelques lamas au Tibet, quelques rescapés sur les montagnes et sur la mer, peut-être. Et tout le cycle sera à recommencer, le Monstre aura gagné, l'humanité aura perdu ».

Le « bord suicide » pour un navigateur à la voile, c'est tenter le tout pour le tout, prendre le plus grand risque pour échapper à la tempête qui s'annonce. Elle arrive et, quoi qu'on fasse, on est perdant. La solution, plutôt que de continuer à se préparer à encaisser et à perdre, c'est de virer et de prendre la route perpendiculaire pour aller chercher un autre vent, d'autres vagues. « Quand tu as déjà perdu la course, m'explique Patrice, mon ami marin, c'est paradoxalement la seule chance de renverser la situation : parier sur l'impossible. » Parions sur l'impossible.
Sortons du capitalisme.

Un oiseau entre par mégarde par la fenêtre de la pièce où j'écris et cherche désespérément son chemin - il finit par le trouver ! Nous aussi, enfermés dans la cave du capitalisme, nous battons des ailes en cherchant la sortie. Nous allons la trouver.

Ce sera lui ou nous.
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Nous ne sommes plus à l'abri. Et le spectre de l'"effondrement" taraude les sociétés opulentes, qui oublient que cette situation a déjà été subie par d'autres cultures : Mayas, Incas et Aztèques exterminés par les maladies apportées par les Européens au XVIème siècle, sociétés africaines déprimées par l'esclavage des Européens au XVIIème siècle et XVIIIème siècle, peuples premiers des Etats-Unis d'Amérique quasiment détruits par un génocide au XIXème siècle. Le monde s'effondre, écrivait Chinua Achebe en 1958, face à la "modernisation". Mais qui écoute un écrivain nigérian?
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La catastrophe a commencé

Il y aura des moments de calme, des périodes de pause, des îlots de sérénité. Il en existe toujours au milieu des catastrophes : le pays n'était pas uniformément à feu et à sang durant la guerre de Cent Ans, nombreux étaient les coins de France ou d'Allemagne où l'on pouvait vivre à peu près normalement durant la Première Guerre mondiale, tout comme en Angleterre durant la Seconde. Rien, au demeurant, n'est plus trompeur que ces moments de calme, si on ne les saisit pas comme des chances pour rassembler son énergie dans le but de se préparer à la tempête qui vient. Car elle viendra, et partout : si des accalmies seront fréquentes, aucun lieu ne sera épargné par la catastrophe qui a commencé à déployer ses terribles menaces.

Des centaines de livres, de rapports, d'études racontent – souvent avec talent, toujours en s'appuyant sur des références scientifiques indiscutables – la catastrophe et ses conséquences envisageables : sécheresses, inondations, feux de forêt, montée des eaux, pandémies, invasions de nuisibles, érosion des sols, stress hydrique, tout cela entraînant déficits agricoles, famines, déstabilisation des États, mortalités dues à la chaleur, migrations de centaines de millions de personnes, chaos, guerres. Je ne détaillerai pas ici ce que j'ai aussi décrit dans d'autres livres et qui finit par former un fond de culture commune ahurissant par l'hébétude dans laquelle il nous plonge.

Mais il faut repérer deux choses nouvelles au milieu de cette avalanche d'informations. D'abord, le processus de destruction s'est accéléré à tel point qu'en quelques décennies ce qui était objet de débat est devenu une réalité sensible en tout point de la planète. J'observe comme journaliste scientifique la crise écologique depuis trois décennies. Autour de 1990, l'alerte écologique avait été relancée depuis quelques années (à partir des pluies acides en 1983, des accidents de Bhopal en 1984 et de Tchernobyl en 1986, de la déplétion de la couche d'ozone connue en 1988, du premier rapport du GIEC sur le climat en 1990). Cependant, le doute restait grand tant sur le changement climatique qu'à propos de la biodiversité, dont le concept n'avait été posé par les biologistes qu'en 19862. Si l'on savait que la destruction des espèces et des milieux naturels était en cours, les scientifiques avaient du mal à évaluer les taux d'extinction des espèces (le concept d'espèce étant lui-même disputé), et former une vision globale des milliers de situations particulières était difficile. Quant au changement climatique, il restait incertain, comme le reconnaissait le GIEC deux ans après son rapport de 1990 : la réaction de la température moyenne à la surface du globe au doublement du CO2 (gaz carbonique ou dioxyde de carbone) ne dépasserait « probablement pas » la fourchette de 1,5 oc à 4,5°C, écrivait-il ; il y avait « de nombreuses incertitudes dans [leurs] prédictions », particulièrement en ce qui concerne « le calendrier, 1'ampleur et les effets régionaux » ; la hausse de la température depuis cent ans « est de même magnitude que la variabilité naturelle du climat » ; la détection sans équivoque de l'accroissement de l'effet de serre « n'est pas probable avant une décennie voire plus ».

Les climatosceptiques, le plus souvent financés par les compagnies pétrolières, se sont engouffrés dans cette hésitation pour entretenir le doute et créer la confusion dans l'opinion publique. C'est tout à l'honneur des scientifiques d'avoir avancé avec prudence pour asseoir leurs conclusions avec le plus grand degré possible de certitude. Mais il a fallu des années pour parvenir au fait indiscutable que la sixième crise d'extinction des espèces s'amorce et que le changement climatique est lui aussi pleinement engagé. La connaissance scientifique, et c'est logique, est toujours en retard sur la réalité des phénomènes qu'elle tente de décrire. L'ennui, le gros ennui, est que la lente marche pour refermer peu à peu les interrogations a permis aux conservateurs de maintenir un statu quo destructeur. Si bien qu'en à peine trente ans réchauffement, recul de la diversité de la vie et pollution des écosystèmes ont atteint des niveaux effrayants.

Autre élément nouveau et crucial, les dégâts macroécologiques affectent les pays riches, alors que jusqu'à récemment ils se manifestaient surtout dans les pays du Sud. Qui était réellement concerné en Europe ou en Amérique du Nord quand les Pygmées du Cameroun ou les Yanomami au Brésil constataient la destruction des forêts où ils vivaient, quand les Philippins ou les Guatémaltèques voyaient leur économie meurtrie pour plusieurs années par des cyclones, quand les Pakistanais étouffaient par une chaleur de 45°C ? Cependant, depuis le coup de gong de l'ouragan Katrina qui a balayé La Nouvelle-Orléans en 2005, le souffle oppressant de la catastrophe atteint les rivages prospères. En Californie, avec des feux monstrueux à répétition, l'exception devient d'une banale normalité. En 2019, l'Australie a éprouvé pendant des mois des incendies de forêt au goût d'apocalypse. En 2020, un virus venu de la forêt profonde et disparue a plongé le monde dans la stupeur et la paralysie. Nous ne sommes plus à l'abri. Et le spectre de l'« effondrement » taraude les sociétés opulentes, qui oublient que cette situation a déjà été subie par d'autres cultures : Mayas, Incas et Aztèques exterminés par les maladies apportées par les Européens au XVIe siècle, sociétés africaines déprimées par l'esclavage des Européens au XVIIe et XVIIIe siècle, peuples premiers des États-Unis d'Amérique quasiment détruits par un génocide au XIXe siècle. Le monde s'effondre, écrivait Chinua Achebe en 1958, face à la « modernisation ». Mais qui écoute un écrivain nigérian ?
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Il faut insinuer la divergence, le dissensus, l’échappée, l’imaginaire, l’impensé, ruisselant comme l’eau patiente entre les pierres disjointes pour en dissoudre le mortier, poussant comme une herbe folle entre les blocs de béton pour les écarter, jusqu’à ce que des arbres vigoureux fassent chuter la construction inutile dans son arrogance d’un autre temps. Si le techno-capitalisme a été la réponse au coup de semonce de la crise de 2008-2009, il ne suffira pas à soigner les blessures infligées par la crise de 2020. Élargissons les lézardes, avant qu’il ne mute en techno-despotisme. La lézarde principale du capitalisme est la question écologique. Si elle est traitée sérieusement, elle bloque l’accumulation du capital et la formation du profit. Si elle n’est pas traitée, elle menace la pérennité du système par le coût des catastrophes diverses et le chaos social qu’elle entraînera.
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Le coeur du capitalisme se résume à un mot : money ! 
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Mais il faut repérer deux choses nouvelles au milieu de cette avalanche d’informations. D’abord, le processus de destruction s’est accéléré à tel point qu’en quelques décennies ce qui était objet de débat est devenu une réalité sensible en tout lieu de la planète. J’observe comme journaliste scientifique la crise écologique depuis trois décennies. Autour de 1990, l’alerte écologique avait été relancée depuis quelques années (à partir des pluies acides en 1983, des accidents de Bhopal en 1984 et de Tchernobyl en 1986, de la déplétion de la couche d’ozone connue en 1988, du premier rapport du Giec sur le climat en 1990). Cependant, le doute restait grand tant sur le changement climatique qu’à propos de la biodiversité, dont le concept n’avait été posé par les biologistes qu’en 1986. Si l’on savait que la destruction des espèces et des milieux naturels était en cours, les scientifiques avaient du mal à évaluer les taux d’extinction des espèces (le concept d’espèce était lui-même disputé), et former une vision globale des milliers de situations particulières était difficile. Quant au changement climatique, il restait incertain, comme le reconnaissait le Giec deux ans après son rapport de 1990 : la réaction de la température moyenne à la surface du globe au doublement du CO2 (gaz carbonique ou dioxude de carbone) ne dépasserait « probablement pas » la fourchette de 1,5 °C à 4,5 °C, écrivait-il ; il y avait « de nombreuses incertitudes dans [leurs] prédictions, particulièrement en ce qui concerne « le calendrier, l’ampleur et les effets régionaux » ; la hausse de la température depuis cent ans « est de même magnitude que la variabilité naturelle du climat » ; la détection sans équivoque de l’accroissement de l’effet de serre « n’est pas probable avant une décennie voire plus ».
Les climato-sceptiques, le plus souvent financés par les compagnies pétrolières, se sont engouffrés dans cette hésitation pour entretenir le doute et créer la confusion dans l’opinion publique. C’est tout à l’honneur des scientifiques d’avoir avancé avec prudence pour asseoir leurs conclusions avec le plus grand degré possible de certitude. Mais il a fallu des années pour parvenir au fait indiscutable que la sixième crise d’extinction des espèces s’amorce et que le changement climatique est lui aussi pleinement engagé. La connaissance scientifique, et c’est logique, est toujours en retard sur la réalité des phénomènes qu’elle tente de décrire. L’ennui, le gros ennui, est que la lente marche pour refermer peu à peu les interrogations a permis aux conservateurs de maintenir un statu quo destructeur. Si bien qu’en à peine trente ans réchauffement, recul de la diversité de la vie et pollution des écosystèmes ont atteint des niveaux effrayants.
Autre élément nouveau et crucial, les dégâts macro-écologiques affectent les pays riches, alors que jusqu’à récemment ils se manifestaient surtout dans les pays du Sud. Qui était réellement concerné en Europe ou en Amérique du Nord quand les Pygmées du Cameroun ou les Yanomami au Brésil constataient la destruction des forêts où ils vivaient, quand les Philippins ou les Guatémaltèques voyaient leur économie meurtrie pour plusieurs années par des cyclones, quand les Pakistanais étouffaient par une chaleur de 45 °C ? Cependant, depuis le coup de gong de l’ouragan Katrina qui a balayé La Nouvelle-Orléans en 2005, le souffle oppressant de la catastrophe atteint les rivages prospères. En Californie, avec des feux monstrueux à répétition, l’exception devient d’une banale normalité. En 2019, l’Australie a éprouvé pendant des mois des incendies de forêt au goût d’apocalypse. En 2020, un virus venu de la forêt profonde et disparue a plongé le monde dans la stupeur et la paralysie. Nous ne sommes plus à l’abri. Et le spectre de l' »effondrement » taraude les sociétés opulentes, qui oublient que cette situation a déjà été subie par d’autres cultures : Mayas, Incas et Aztèques exterminés par les maladies apportées par les Européens au XVIe siècle, sociétés africaines déprimées par l’esclavage des Européens aux XVIIe et XVIIIe siècles, peuples premiers des États-Unis d’Amérique quasiment détruits par un génocide au XIXe siècle. Le monde s’effondre, écrivait Chinua Achebe en 1958, face à la « modernisation ». Mais qui écoute un écrivain nigérian ?
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