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Critique de aa67


aa67
07 septembre 2023
Une projection de la vie aux States en 2045, enfin celle vue par Douglas Kennedy.

L'auteur je l'avais complètement abandonné depuis près de deux décennies. En lisant la quatrième de couv. je m'étais dit que cela pouvait être amusant de voir ce que cet américain si adoré des français, pouvait imaginer pour notre futur. Il situe certes son roman aux Etats-Unis, mais sa proposition peut s'extrapoler à l'échelle planétaire. Il a voulu sortir de ses romans d'observation civilisationnelle qu'il écrivait depuis bien longtemps.

Le plus simple est de situer l'époque, les lieux et les personnages qui nous sont présentés dès le début de roman. Les lecteurs pourront plus vite se faire une idée des thèmes de fonds et savoir si la lecture va les intéresser ou les divertir.

La narratrice, l'agent Samantha Stengel, est flic à New York mais dans un système qui a complètement changé par rapport au fonctionnement actuel de notre police. Effectivement, les States sortent d'une nouvelle guerre de sécession qui a complètement rebattu les cartes des géographiques. Les villes sont parfois cloisonnées en territoires telle Minnéapolis coupée en deux zones : une zone controlée par le CU et l'autre une Zone Neutre (un peu comme Berlin en son temps, dans les années 60).
On vit avec des puces implantées qui ont bien entendu des avantages mais aussi des inconvénients que les utilisateurs contournent autant que faire se peut. Juste un exemple sympa avec cette solution des brouilleurs d'ondes émises à partir de la puce introduite sous la peau des personnes ; ces brouilleurs sont mis au fond des salières de quelques restaurants sympas qui jouent le jeu du contournement afin que le Bureau qui contrôle tout ne sache pas que tel client a mangé ses points cholestérol, et ainsi de suite. le Martini existe étonnamment encore … ouf ! Au moins un truc où on se sent encore un peu sur terre ferme :-)
La narratrice, née en 2002, a vingt ans lorsque Trump est à la présidence et que le covid plante ses crocs pendant plus de deux ans. Elle a 43 ans lorsque débute le roman.
La première scène est celle de punition infligée à Maxime, une jeune indic de l'agent Stengel, humoriste transsexuelle, archétype même de la Juive new-yorkaise, qui a osé plaisanter en public au sujet du Christ en osant disant que celui-ci aurait joyeusement renoncé à son pénis. La sentence n'est rien moins que l'exécution pure et dure de cette jeune humoriste.

L'Amérique est culturellement, existentiellement divisée : il y a ce qu'on pourrait nommer les conservateurs, religieux, géographiquement au centre du pays et les progressistes, plus éduqués, se retrouvant plutôt en bordures côtières. Les progressistes surveillent tout et en permanence. Les conservateurs ne vivent qu'au travers de la croix (des crucifix).
La division actuelle du pays, qui obnubile Douglas Kennedy et on le comprend sincèrement, est démultipliée dans ce roman qui se veut plus sombre encore que l'actuelle situation, plus dystopique.

Et voilà l'environnement planté afin que Douglas Kennedy puisse faire évoluer ses personnages dans des aventures que j'aurais plutôt envie d'appeler des péripéties … ou peut-être tout simplement des opinions, une idéologie d'auteur.

L'écriture est fluide, rien à redire.
Bon divertissement mais rien de plus.
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