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Critique de LeScribouillard


Il n'y a pas que Wilma qui a son badge "Novice policier" : moi aussi je viens de l'avoir grâce aux livres de ce genre que j'ai rangés dedans. le problème c'est que Babelio y a classé tout et n'importe quoi, comme "Chroniques du bout du monde". Je ne pensais pas que c'était possible de faire pire que le petit malin qui avait classé "L'Incal" sous l'étiquette "littérature française"... *sanglots*
Oui, mais pour Wilma, c'est plus important : d'abord parce que ça la sort des corvées qu'elle doit supporter chez la pire vieille rombière de l'Île de Cooper, ensuite parce que la directrice de l'orphelinat risque de la récupérer si elle ne les fait pas correctement. Mais saperlipopette, voilà qu'on trouve des cadavres au coeur gelés, avec une histoire de diamant inestimable par-dessus le marché...
L'idée de transformer le policier adulte en transplantant ses codes dans de la littérature pour enfants et de préférence féminine avait du bon. Mais on n'accouche pas d'un polar rose de n'importe quelle manière. Lemony Snicket lui-même a tenté une expérience similaire sans jamais y parvenir complètement ; reste bien sûr la série de bouquins qui m'avait l'air d'avoir très, très influencé celle-là, et que je n'ai même pas été fichu de ne vous retrouver ne serait-ce que le titre.
D'un côté on aurait pu choisir la voie de l'humour noir. de l'autre il y avait cette idée de créer une parodie légère de la société victorienne absurde mais sans second degré. Un parti délibérément pris ici avec toutes sortes de personnages que certains qualifieront de hauts en couleur quand d'autres trouveront qu'ils sont juste ridicules. Aucun ne brille pour sa psychologie, pas plus la pauvre victime spéléologue que le détective Theodore P. Lebon, gentleman détective, et surtout pas l'inspecteur Lecitron, dont la bêtise éclatante en fait un parfait faire-valoir.
D'un autre côté, ce parti pris avait du bon. Tous les enfants n'aimeront pas les Orphelins Baudelaire, et on a ici une initiation en douceur au policier, avec quelques clichés du roman de gare resservis ici non sans une jolie autodérision. de l'infâme et ignoble Barbu d'Anvers et ses châtiments inventifs (d'où chapitre savoureux) à la bourrelle d'enfants que constitue la directrice de l'orphelinat, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Enfin, il y a l'intrigue, qui n'est pas bâclée par le reste, riche en suspense sans jamais en faire trop vu le jeune âge des lecteurs, dont je ne retire qu'un seul bémol : il n'y avait qu'un seul suspect, donc c'était plutôt facile. Pourtant, les choses sont destinées à se complexifier un peu dans les tomes suivants...
Soyons honnêtes, ce n'est pas l'humour anglais le plus fin que vous trouverez ici : mais ça reste un livre très recommandable, avec en filigrane une enquête de plus grande ampleur de Wilma sur sa famille perdue et quelques scènes rocambolesques pour les amateurs. Ça n'a pas dû être facile de mélanger une telle noirceur avec une histoire aussi posée.
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