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Critique de isajulia


Gros coup de coeur !
Quand A la grâce des hommes m'a été proposé dans le cadre d'une opération Masse Critique privilège, je ne pensait pas faire une si magnifique découverte. Ce roman qui se déroule dans l'Islande du XIXème siècle met en scène Agnes Magnùsdottir, servante de son état et condamnée à mort pour le meurtre de son amant. Ce pays froid et austère est dépourvu de prison. Pour purger sa peine en attendant la mort, la captive est envoyée dans une famille de fermiers qui la rejette dès son arrivée, horrifiés par le crime qu'elle a commis et les bruits qui courent sur son compte. La seule personne qui accepte d'adresser la parole à la meurtrière est le révérend Toti qui a été choisi pour lui montrer le chemin de la rédemption. Se condamnant au silence dans un premier temps, Agnès va révéler peu à peu plusieurs facettes de sa personnalité. Femme intelligente sachant lire et écrire, dotée d'une capacité d'analyse supérieure à la moyenne, c'est au moment où elle va commencer à raconter son histoire que l'entourage qui la pointe du doigt va comprendre que la vérité que l'on croit connaître n'est pas toujours exacte...

Voilà une lecture qui m'a carrément rétamée, à tel point que l'inspiration pour en écrire la chronique s'est envolée, ayant du mal dans un premier temps à mettre des mots sur les sentiments qui m'ont habitée au fil des pages tant ils étaient puissants. Hannah Kent nous a dépeint une fresque vivante et vibrante de l'Islande pourtant ce n'est pas l'action qui prime dans l'intrigue mais suivre le quotidien de cette femme, dernière condamnée à mort dans son pays, est bouleversant, j'en ai pleuré! Lire un tel récit fait office de piqûre de rappel sur l'injustice qui règne et a toujours régné quand une personne veut aller au-delà de sa condition initiale, les accusateurs ne cherchent jamais à savoir les faits réels et condamnent des pauvres âmes à mourir pour l'exemple. Je pense que c'est ce qui m'a chamboulée c'est de savoir qu'Agnes a certes été la dernière femme à connaître une telle sentence dans son pays mais de nos jours, combien y a-t-il d'Agnès qui connaissent le même sort à travers le monde? Mickbu, dans son excellente critique nous a interpellés sur ce sujet et je rejoins parfaitement son avis. C'est cette vision du roman qui a contribué à me le faire adorer, j'avais beau avoir le coeur retourné au fur et à mesure que j'avançais dans la lecture, il fallait que je sache jusqu'où la connerie des hommes pouvait aller et une fois de plus, j'ai eu la certitude qu'elle n'avait pas de limite et allait jusqu'à enlever des vies gratuitement simplement parce que la différence d'état d'esprit fait peur et n'a pas sa place dans la société.
Dès sa réception, j'ai dévoré le livre en trois jours, on ne peut pas rester insensible devant un tel récit et quasiment un mois et demi après l'avoir fini, le souvenir de cette lecture est encore bien présent comme si je l'avais achevé hier. L'auteure nous a pondu un véritable bijou, cruel, réaliste alors je vous conseille vraiment de le lire, chacun y trouvera un petit quelque chose dedans qui le touchera.
A lire!
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