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Critique de Nastasia-B


Mahakapi, le Singe Roi appartient à l'excellente et regrettée série des Petits Contes de Sagesse d'Albin Michel Jeunesse qui n'est malheureusement plus éditée. Il s'agit d'un album issu et adapté d'un conte traditionnel de l'Inde bouddhiste.

Comme les autres opus de la collection, c'est une histoire qui se prête particulièrement à des interprétations philosophiques. Ici, il y est question de gaspillage et de surexploitation des ressources de l'environnement, ce qui tendrait à prouver que loin d'être une préoccupation exclusivement actuelle, cette thématique est au coeur de ce qui fut les modes de vies traditionnels, aussi bien en Europe qu'en Asie.

Le XIXème et surtout le XXème siècle nous ont un peu déconnecté de ses préoccupations pourtant cruciale pour la survie à long terme et qui refont surface de nos jours, bien obligés que nous sommes de nous apercevoir des dégâts et des altérations durables causées à notre environnement.

On est au coeur de cette problématique avec le modèle actuel de la société de (sur)consommation qu'il faudra peut-être, tôt ou tard, remettre sérieusement en question car nous ne disposons à l'heure actuelle que d'une seule planète et pas vraiment de plan B en cas d'échouage global.

Ici, on aborde le thème par une voie d'accès très facile pour les enfants, celle du gaspillage d'une ressource alimentaire. Presque tous les enfants actuels l'ont déjà expérimenté en jetant qui une pomme, qui une compote ou un quelconque autre goûter, le tout à peine entamé (voire pas entamé du tout, mesdames et messieurs les parents d'élèves, soyez en conscients, si vous ne me croyez pas, venez jeter un petit coup d'oeil dans les poubelles des cours d'école).

Mahakapi est le chef d'une troupe de singe qui exploite raisonnablement son environnement, et en particulier un énorme manguier, à l'époque où personne d'autre qu'eux ne sait encore que les mangues sont un délicieux fruit comestible. Seulement voilà, la troupe ne compte pas que des individus raisonnables, en particulier le propre cousin de Mahakapi, Déva, aussi jaloux et envieux qu'il est simple d'esprit.

Déva enjoint donc tout un chacun à exploiter les mangues comme bon lui semble, pour son seul plaisir, sans se soucier de laisser traîner sous l'arbre les restes des fruits délaissés. Ce type de comportement de récolte ne tarde pas à faire des émules, malgré les vives récriminations de Mahakapi qui estime que les fruits abandonnés ne tarderont pas à attirer la pire bête qui soit : l'homme.

Et il a vu clair le sage roi Mahakapi car effectivement, un homme ne tarde pas à découvrir le manguier des singes. Qu'en adviendra-t-il, c'est ce que je vous laisse le plaisir de découvrir.

Personnellement, j'ai vraiment bien aimé le texte de Patrice Favaro. Je suis en revanche nettement plus mesurée sur les illustrations de Muriel Kerba qui ne m'ont pas particulièrement convaincues. Mais tout ceci est affaire de goût, et ce n'est d'ailleurs qu'un avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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