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Critique de Sachenka


Troisième roman (autobiographique) de Jack Kerouac, le représentant de la Beat Generation. Autant annoncer tout de suite que ce fut une amère déception. Sur la route m'avait déplu, Les clochards célestes m'avait réconcilié avec l'auteur, Big Sur m'a à nouveau brouillé avec lui. Pourtant, le début était prometteur. Jack Duluoz (le double de l'auteur) vit difficilement sa célébrité nouvelle. Un ami lui propose de se retirer un certain temps à l'écart, dans la nature, et il accepte, question de retrouver la communion avec lui-même et son environnement. Cet aspect mystique de l'auteur me plait. Il se rend donc à l'endroit en question : Big Sur, sur la côte californienne. L'évocation de la nature m'a impressionnée. J'y suis moi-même allé il y a quelques années, le lire était comme y retourner en pensée. C'était tellement ça : l'océan, le brouillard, les paysages impressionnants et majestueux.

La suite, même si elle est un peu sombre (insomnie, folie, cauchemars, alcool et dépression), m'a tout de même intrigué. Ce n'est pas quelque chose qui me rebute (Huysmans, sors de ce corps !) sauf si de tels passages s'étirent, s'étirent et s'étirent et deviennent un cercle infernal lourd et difficile à supporter. Et malheureusement c'est un peu ce qui se passe ici. du moins, mon désenchantement m'a empêcher de voir ce qu'il y avait d'intéressant et dont je suis certainement passé à côté.

Où est passé l'émerveillement devant la nature ? Devant la beauté humaine, sa poésie, sa jeunesse, sa vigueur ? Je comprends un peu les désillusions de Jack Duluoz (et, à travers lui, Jack Kerouac lui-même) mais il passe son temps à dénigrer ses contemporains comme Monsanto ou bien Cody devenu un père de famille respectable, il fait des folies avec ses « amis » même s'il sait qu'il les regrettera quelques jours plus tard. Les grandes beuveries, je suis passé à autre chose il y a longtemps.

Kerouac aurait dû être aussi critique de lui-même. Après des aventures désastreuses sur la côte ouest, il répète son exploit de « Sur la route » et commet un énième bouquin où il ne se passe rien de spécial. Pourquoi l'écrire dans un livre alors ? Pour vendre ? Se faire de l'argent ? Ça me semble assez hypocriteinusité et difficile à croire puisqu'il reprochait à plusieurs leur matérialisme. C'est surtout incroyablement triste. Ceci dit, au final, je ne retire de Big Sur que ce qui m'a plu, interpelé : les évocations des lieux visités lors de mon voyage en Californie, Monterrey, San Francisco, l'océan Pacifique toujours présent, qui nous envoie ses vagues et son air marin…
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