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Critique de michel.carlier15


Les apparences sont parfois trompeuses : Pierre et Séverine Sérizy forment un couple idéal : Séverine est d'une beauté renversante et Pierre un médecin extrêmement bien noté à l'hôpital , vénéré par les étudiants en médecine .
Ils s'aiment d'un amour unique et sans restrictions .
Mais il y a une ombre au tableau , l'amour et le plaisir ne font pas toujours bon ménage , en dépit de son amour pour Pierre , Séverine n'éprouve guère que froideur dans le lit conjugal .
Renseignée par l'une de ses amies , elle apprend l'existence d'une maison de rendez-vous , rue Virène (nous sommes à Paris) , où des femmes de milieux aisés se donnent pour de l'argent à toutes sortes d'hommes , plutôt fortunés .
Elle se trouve un joli pseudo pour ce lieu de débauche : elle devient "belle de jour" , comme cette fleur qui ne fleurit que dans la journée .
Malgré de fortes réticences , elle finit par devenir une "cliente" régulière de cette maison . Elle a besoin d'être salie , de se sentir souillée pour trouver le plaisir , "une joie bestiale" , qu'elle ne trouve pas dans le lit conjugal .
Il faut dire à sa décharge qu'elle a été victime d'attouchements dans son enfance dans la maison de ses parents , on en est informés dès le début du roman . D'où cette double personnalité : "belle de jour" l'après-midi pour des amants de passage , et épouse vertueuse d'un homme qu'elle aime et qu'elle vénère , la nuit .
Mais cette double vie ne peut durer indéfiniment , l'épouse affleure sous l'écorce de la femme de petite vertu . Malheureusement , c'est Pierre qui va faire les frais de cette scission , les hommes qui fréquentent la maison de la rue de Virène ne sont pas tous des bourgeois friqués , il y a aussi des malfrats et des braqueurs de banques .
Ce roman décrit bien la dissociation entre le coeur et le corps , entre le sentiment amoureux et le plaisir charnel . La morale de cette histoire est que l'on ne peut pas toujours concilier les deux .
Ce qui m'a beaucoup plu dans ce texte , c'est l'utilisation du passé simple et de l'imparfait du subjonctif , qui sont hélas complètement passés à la trappe dans tous les medias et le roman contemporain .
Il y a également le côté carte postale du passé avec un Paris qui n'existe plus , et toutes ces maisons de rendez-vous qui n'appartiennent plus guère qu'à L Histoire .
Je ne connaissais guère de Joseph Kessel que "le lion" et "les cavaliers" , deux romans qui n'ont rien à voir avec cette oeuvre de 1928 , que je découvre maintenant , et que j'apprécie énormément . Pour ceux qui n'ont que le film de Bunuel en tête , oubliez-le , le roman n'a presque rien à voir avec le scénario du film sorti en 1967 !
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