AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de filippo


Certains romans de Yasmina Khadra traitent, sous couvert de romans, de situations actuelles géopolitiques (Algérie, Irak, Afghanistan, Territoires Occupés, …), d'autres sont plus historiques. « Les anges meurent de nos blessures » est de ceux là.
Nous sommes en Algérie (euh non, officiellement c'est un département français à cette époque !) dans les années 1920 – 1930. Les Algériens (araberbères, comme les spécifie Yasmina Khadra) ne sont pas chez eux. Même pas la condition de citoyen français, juste celle d'exploité et de méprisé. C'est pour l'essentiel de la masse, surtout en zone rurale, la misère la plus noire. C'est le cas de Turambo (abréviation tirée du nom duquel on qualifiait son village : Arthur Rimbaud !) que nous allons suivre depuis son état de petit garçon qui va se retrouver avec sa famille (moins son père qui va très vite abandonner tout le monde) déraciné du village, dévasté par une crue d'orage.
Il vient donc avec mère, oncle, tante, grossir les rangs de ceux qui s'agglutinent dans les bidonvilles aux limites des villes. Pas plus de chance de s'en sortir à vrai dire. Turambo va faire un apprentissage de cireur de chaussures, avec le succès économique qu'on peut attendre d'une telle … promotion !
Mais le tournant de sa vie se produira lorsque, lors d'une bagarre, il est repéré par un colon gérant une salle de boxe. C'est que notre Turambo a une gauche dévastatrice. Hélas, son mental n'est pas à la hauteur de sa gauche et, au fur et à mesure qu'il va gravir des échelons dans le monde professionnel de la boxe, il va se révéler incapable de prendre des décisions ou d'effectuer des choix qui lui permettraient, peut-être, de réellement s'élever de sa condition.
Il va s'élever très haut sur le plan sportif, suscitant même l'intérêt – et une intervention fugitive dans ce roman – de Ferhat Abbas pour l'inciter à conquérir le titre de Champion d'Afrique du Nord afin de montrer au monde que les indigènes aussi existent.
Mais les choses ne vont pas du tout se passer ainsi et même les histoires d'amour de Turambo seront malheureuses. La fin est un raccourci accéléré que j'ai trouvé par trop rapide mais qui démontre combien peu d'espoir pouvaient avoir les colonisés.
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}