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Critique de Jackylebook


Pour un premier roman, c'est vraiment une belle réussite. Soufiane Khaloua nous questionne sur le déracinement et le devoir de mémoire auprès des descendants. Né en 1992, l'auteur est né dans l'Aisne et ce problème, je pense, doit être autobiographique car, lui-même, coupé de ses racines. A noter la belle couverture où figure la Renault 12 qui scellera le sort de notre héros et narrateur Amir.
Donc le père d'Amir, Ali, a quitté son pays, le Maroc, au début des années 60. Amir est donc né en France. Notre histoire relate le premier voyage, depuis 6 ans, au pays ; Amir est âgé alors de 19 ans. Outre les retrouvailles familiales, ce voyage est induit par une affaire de succession à régler et surtout le mariage de Farah, fille adoptive de sa soeur Zahra et de Sayad son mari.
Amir est impatient et anxieux de retrouver cette famille, qu'il connait imparfaitement, à sa dernière venue il avait 13 ans. Mais il a conservé un souvenir émerveillé de son cousin, Haroun, garçon téméraire et fantasque, né le même jour que lui et qu'il considère comme son quasi frère. Pour la compréhension Farah et Haroun sont les enfants du frère de Sayad, décédé, et adoptés par le couple.
Sur le chemin du domicile familial, Amir, rencontre une belle jeune femme Fayrouz qui le subjugue totalement. Les retrouvailles sont mitigées pour notre héros, sa tante Zahra a perdu la tête et Sayad est, désormais, vieux et très faible. Mais surtout Haroun, qu'Amir se faisait une fête de retrouver, est parti du domicile de puis 3 ans. Amir apprendra qu'il vit désormais une vie dissolue, devenu trabendo (trafiquant entre Maroc et Algérie).
Le mariage de Farah se prépare, elle va épouser Ayoub, mais l'affaire s'annonce compliquée, car Farah est issue du clan Ayami et son futur époux du clan rival les Hokbani. Il faut dire que la scène se passe dans la Vallée des Lazhars, un microcosme, véritable pays dans le pays, délaissée de toutes administrations étatiques. Les deux tribus font la loi sur ce territoire, vallée séparée par une route que ces clans ennemis se sont entendus tout de même à construire, seul lieu commun avec le cimetière.
Arrive le jour du mariage où oh miracle ! Haroun arrive, accompagné, d'un ami algérien Messi. Amir est au comble du bonheur de le retrouver, surtout que Fayrouz, la divine apparition est présente et finalement soeur du prétendant de Farah. Mais la haine entre les deux clans, toujours prête à sourdre, se matérialise suite à un affront qu'un membre du clan Hokbani fera à Farah. Haroun ne pourra résister et agressera le malotru et s'enfuira non s'en avoir embrassé Fayrouz sur la bouche, bravade ou amour caché ?
Bien vite, Amir apprend qu'il existe, entre son cousin et Fayrouz, une idylle cachée, car Haroun n'est pas très fréquentable, c'est un peu le fils maudit. Et cela trouble profondément Amir car il envisage un avenir et pourquoi pas un mariage avec la belle.
Quel dénouement à cette histoire ? Je vous engage à le découvrir car ce roman est formidable, envoutant. Soutenue par une belle plume qui transcrit la difficulté d'Amir à se situer moitie français, moitié marocain et à faire comprendre ses sentiments parlant un arabe rudimentaire.
Auteur très prometteur.
Merci aux Editions Agullo de m'avoir permis cette formidable lecture.
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