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Critique de miriam


Cette lecture est d'une actualité criante. Pas seulement parce que ce livre vient de sortir en Français. Surtout à cause de ce qui se passe à Gaza.

Le titre est ambigu, le  mot "ghetto" fait penser à  Varsovie. Ce n'est pas anodin, ni fortuit :  le héros du roman joue avec cette ambiguïté.  le ghetto du livre est celui de Lod. Evidemment, Lod évoque l'aéroport, j'ignorais qu'en 1949 un ghetto fut mis en place pour parquer les Palestiniens. J'ignore beaucoup de choses en ce qui concerne la guerre d'Indépendance d'Israël, et encore plus sur la Nakba. La version officielle serait que les Palestiniens  auraient fui pour revenir avec les armées  arabes victorieuses.

Noter que ce livre est un roman et  pas un témoignage historique. L'auteur prend d'ailleurs des précautions vis à vis des historiens. le narrateur était un nourrisson en 1949 qui ne peut que rapporter les paroles qu'il a entendues plus tard, paroles qui se contredisent parfois. Cependant, le contexte historique est très documenté et cite de nombreux auteurs israéliens comme Yizhar, Tom Seguev, Ilan Pappé ainsi que les auteurs palestiniens, Edward Saïd ou Mahmoud Darwich, pour les plus connus.

C'est un roman très riche qui intègre différents thèmes en cahiers séparés. Comme d'autres romans libanais(j'ai lu l'an passé Hakawati de Rabih Alameddine) l'auteur cherche les origines de la littérature arabe dans la poésie médiévale. L'évocation du poète dans le coffre est présentée comme un conte.

"En effet, la poésie n'est pas uniquement le registre des Arabes, elle est aussi le réservoir de leurs contes sans lequel il n'y a pas d'histoires, et sans celles-ci, la poésie rétrécit et s'anéantit..."

C'est un conte mais  aussi une critique littéraire : Adam, le narrateur,  est un universitaire israélien spécialisé dans la littérature arabe. Il cite Taha Hussein  discutant les rapports de la langue à la poésie anté-islamique et au Coran.

Dans les chapitres suivant, Adam renonce au conte,: il rédige ses mémoires:

"je ne suis entré dans aucun coffre comme mon cher poète, mais je constate maintenant que j'ai vécu toute ma vie dans le coffre de la peur et que pour en sortir, il me fallait le briser, non seulement l'écrire..."

Adam, arabe israélien,est un personnage complexe. Son manuscrit relate la quête de son identité et raconte l'histoire du ghetto de Lod.

"Et j'avais réussi. j'étais un israélien comme les autres. Je n'avais pas dissimulé mon identité palestinienne, mais je l'avis remisée dans les ghetto où je suis né. J'ai été le fils du ghetto qui m'a accordé l'immunité de Varsovie - mais c'est une autre histoire..."

Je ne vous raconte pas les aventures de l'enfant, à vous de les lire...

C'est un livre passionnant qui donne envie de lire  les auteurs qu'il cite ainsi que les Portes du Soleil du même auteur. J'ai téléchargé Khirbet Khizeh et je me suis empressée de le relire (en anglais puisque il est disponible en version numérique, cela ne va pas me faciliter le travail pour les citations). Et j'ai fait toute une liste des autr
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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