Le voyage d'une seconde
1er roman de Kiahara Nour
2017, Georges, 80 ans, paraplégique, va passer de vie à trépas
Ses yeux se ferment, ses proches sont là à ses côtés, mais point de tunnel, point de lumière blanche... Il réouvre les yeux... et se retrouve dans son salon, en 2015, en parfaite santé
29200 jours pour un voyage d'une seconde à travers le temps s'ensuivra avec comme unique objectif, retrouver le Fugace, un célèbre serial killer qui a tué sa fille Tyana en 1988; et peut-être l'occasion pour Georges de changer le cours des choses
Ce qui pourrait apparaître de prime abord pour un Musso ou un Lévy de plus ( point de polémiques merci ) se révèle à mon sens beaucoup plus brillant
Point de happy end à l'américaine, point de "et si tout était à refaire", ici la colère et la frustration se muent au fil du temps qui défile à l'envers en acceptation, en résilience, en mélancolie, en nostalgie
Non, ici, rien ne se refait, on vit avec ses blessures dans l'âme, on essaie de les comprendre, de modifier les sentiments des uns pour les autres, car il y a beaucoup d'amour dans ce beau récit, on essaie de comprendre l'inéluctable et au bout du chemin, on essaie de pardonner et peut-être de tendre une main vers une éventuelle rédemption ...
C'est un très bon 1er roman: aucun faux pas dans le récit ( qui je me répète se déroule à l'envers, bel exercice dans le genre ), aucun temps mort, pas de répétition, tout est logique
À part quelques fautes de conjugaison ( en version ebooks peut-être corrigées sur la version brochée ) et quelques coquilles ( erreur de prénom ) dont je me contrefiche, l'histoire est captivante
Une fin comme on les aime, sombre et réaliste et une auteure qui nous prend à brûle-pourpoint à la toute fin du roman...
C'est malicieux, touchant, bienveillant
Je vous laisse la découvrir, moi je l'apprécie déjà...