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Saviez-vous que des camps d'internement américains avaient été mis en place pour enfermer la communauté nippo-américaine après l'attaque de Pearl Harbor ?
Moi non.
J'ai été effarée de l'apprendre dans le cadre d'un roman et non en cours d'histoire.
Kiefer nous livre son témoignage de ce moment méconnu d'histoire ayant tissé des liens avec la famille Takahashi qui a vécu le racisme, l'enfermement, la perte de ses biens, de ses amis, de leurs vies durant le deuxième guerre mondiale.
A cela s'ajoute l'histoire de l'auteur et ses démons du Vietnam, de sa propre famille et de cette famille nippone qui étaient liées d'amitié au coeur d'un village californien.
Une intrigue, une quête, une enquête, ce roman est un grand moment de lecture qui mérite d'être mis en lumière dans les bibliothèques.
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Entre hommage tendre et dénonciation pleine de finesse, ce roman rappelle à nous des éclats du passé, de l'Histoire américaine. Il mêle la vie de deux vétérans, l'un Nippo-Américain, Ray, qui devra subir le revers de Pearl Harbor, l'autre, John, hanté à jamais par le feu et la fureur lâchés par les Phantoms au Vietnam. Leurs existences se percutent, et John émerge de ses cauchemars chimiques en se plongeant dans les secrets des Takahashi et en écrivant sur le destin de Ray qui a brièvement (et fatalement) croisé celui de sa famille éloigné (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/02/fantomes-christian-kiefer/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Lors des conflits mondiaux, les ressortissants des pays belligérants qui habitent dans le pays qui en conflit avec celui de leurs origines, sont souvent amenés à en baver, à se faire regarder de travers, à subir des violences.

Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les États-Unis sont en conflit, entre autre, avec le Japon. Pearl Harbor a été bombardé et les Américains d'origine japonaise furent internés dans des camps.

C'est ce qui est arrivé à la famille Takahashi : internement dans le camp de de Tule Lake et tous leurs anciens amis les ont reniés. Ils sont punis pour un crime qu'ils n'ont pas commis et lâchés par les amis, ce qui fait une double peine.

Le roman avait bien commencé, avec le retour du fils, Ray Takahashi, dans son ancienne maison, celle que sa famille occupait (elle habite maintenant à Oakland), près de la ferme des Wilson. Il revient d'Europe où il a participé au conflit. C'est un vétéran.

Lâché par tout le monde, il disparaît et c'est à ce moment-là que le narrateur, John Frazier, commence son enquête, nous parlant du récit que nous tenons entre les mains. Notre narrateur est revenu de la Guerre du Vietnam, traumatisé, comme beaucoup.

Mme Wilson, la femme qui a chassé Ray à son retour, engage Frazier pour qu'il retrouve la mère de Ray. C'est une demande qui lui coûte...

Hélas, le récit sur la peur des autres (des Japonais dans ce cas-ci) devient vite redondant, poussif et je me suis détachée de ce récit au bout de quelques chapitres.

Les chapitres ne suivent pas dans une chronologie classique, ils se mélangent et si d'habitude cela ne me dérange pas, mon manque de passion pour le récit a été torpillée par ces mélanges. Il aurait fallu être plus attentive et j'avais perdu ma concentration.

Au temps pour moi. Une déception, j'ai foiré cette lecture.
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Épisode méconnu de l'histoire d'outre-Atlantique : la ségrégation de la communauté japonaise exilée sur le territoire américain, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Une ségrégation portée à la fois par le peuple mais également orchestrée par les institutions de l'oncle Sam.
Un roman fort intéressant et parfaitement bien écrit.
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J'entends parler de Christian Kiefer depuis la parution de son premier roman, Les animaux, en 2017, mais je n'avais jamais pris le temps de m'y plonger. Je découvre enfin cet auteur, grâce à son deuxième roman, Fantômes et je dois dire que c'est une excellente découverte !
Fantômes est un récit en deux temps. Il y a d'abord la vie de Ray Takahashi en 1945 et son retour en Californie après la guerre ; il n'y a personne pour l'accueillir, et apprend que sa famille a été expulsée et loge maintenant dans un camp... Ray veut désespérément comprendre pourquoi leurs anciens amis ont coupés les ponts avec eux. Il y a ensuite la vie de John Frazier en 1969, et qui revient également de la guerre – celle du Vietnam pour lui. Il est hanté par la guerre, flirte dangereusement avec l'alcool, et tenter de se reconstruire en écrivant un roman.
John Frazier va entendre parler de la disparition de Ray Takahashi lorsqu'il emmène sa tante, Evelyn Wilson, voir Kiriko Takahashi. Pour situer plus précisément, Evelyn Wilson et Homer Wilson sont les anciens voisins de la famille Takahashi, et ceux qui leur ont tournés le dos... Les Wilson sont propriétaires de terres fruitières, et engagent régulièrement des personnes pour les aider. de son côté, Hiro Takahashi – le père de Ray – est un ouvrier agricole qui s'est retrouvé embauché par Homer Wilson ; les deux hommes sont devenus amis, leurs enfants ont grandis ensemble. En mai 1942, les Takahashi sont forcés de rejoindre le camp d'internement de Tule Lake, et y resteront jusqu'à la fin de la guerre. Donc, en suivant sa tante qui veut parler avec Kiriko Takahashi, John Frazier va se retrouver pris dans un amas de secrets, de non-dits et de drames. Pourquoi Evelyn veut-elle parler à Kiriko après tant d'années ? Qu'est-il advenu de Ray, rentré vivant de la guerre mais dont la famille était persuadée qu'il était mort ?
Avec Fantômes, Christian Kiefer nous entraîne dans la vie de deux hommes brisés par la guerre. Ray Takahashi doit en plus faire face à la trahison de personnes qu'il appréciait et respectait, le tout dans une atmosphère de racisme envers les Japonais – même les Japonais vivant en Amérique depuis plusieurs générations et ce qui a contribué à créer des endroits comme les camps de Tule Lake. Et du côté de John Frazier, il porte le poids d'une erreur terrible commise pendant la guerre du Vietnam, une incapacité à reprendre une vie « normale ». Pour lui, heureusement qu'il peut compter sur le soutien et l'amour de sa grand-mère, alors que Ray était seul en rentrant de la guerre...
Fantômes est un roman très dur, surtout pour les différents aspects historiques : Christian Kiefer va aborder le sujet de deux guerres (la Seconde Guerre Mondiale et le Vietnam), ainsi que l'internement des Nippo-américains.
Si la 2ème Guerre Mondiale et la guerre du Vietnam sont des sujets historiques malheureusement connus, je trouve que cet éloignement et enfermement des civils ressortissants japonais et américains d'origine japonaise n'est peut-être pas autant « représentés ». Au cours des cours du collège et du lycée, je me souviens que le sujet a été mentionné – mais de façon très rapide. Et dans les romans que j'ai pu lire, ou les films et séries que j'ai pu voir, je peux compter sur le doigts d'une main ceux qui abordent ce sujet. Mais il est vrai qu'il doit exister des essais et documentaires plus complets : il faudra que j'approfondisse ce sujet car, après tout, c'est en s'informant sur de tels sujets qu'on peut éviter que cela se reproduise. Espérons-le ! Car l'internement des Nippo-américains concerne environ 120 000 civils, qui ont dû quitter leurs maisons, travail, et environnement familier pour se retrouver entassés dans des centres de relogement éloignés, précaires, et souvent insalubres. Outre ces camps, les mesures discriminatoires comptent également des couvre-feu, le blocage des comptes bancaires, et le tout dans une atmosphère raciste et insultante. Et tout cela en se basant sur l'origine des personnes, peu importe depuis combien de temps ces personnes habitaient aux États-Unis...
Christian Kiefer campe des personnages émouvants, sensibles et très touchants – à quelques exceptions près, comme Evelyn Wilson que j'aurais bien secouée comme un prunier à quelques occasions ! Ray et John sont particulièrement frappants et bouleversants, des personnages qui vont me rester longtemps en mémoire.
Donc, je vous conseille VIVEMENT de lire Fantômes ! Je vais pour ma part me lancer très prochainement dans une lecture de Les animaux.
Lien : http://chezlechatducheshire...
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En 1969, âgé de vingt-et-un ans, John Frazier écrit le premier chapitre d'un roman qu'il n'achèvera qu'en 1983. Il lui a fallu attendre le décès de celle qu'il appelle sa tante, Evelyn Wilson pour oser le terminer et pour connaître les éléments manquants de son récit. Son texte concerne Ray Takahashi, un soldat américain, d'origine japonaise, dont le destin est lié à sa famille éloignée. John s'est emparé de cette histoire, après son retour de la guerre du Vietnam. Il essaie de survivre aux souvenirs de son rôle déterminant, dans des attaques de civils. Pour tenter d'éteindre le bruit des bombardements qui explosent dans sa tête, ce que les drogues et l'alcool ne parviennent pas, il essaie de percer le secret qui entoure un autre combattant : Ray. En réalité, cette mission s'est imposée à lui, lorsque sa tante lui a demandé de la conduire chez Kimiko Takahashi.


Alors que leurs époux étaient proches, les deux femmes ne l'étaient pas. Hiro Takahashi travaillait pour Homer Wilson, lorsque sa famille et lui, comme d'autres Japonais, ont été expulsés et enfermés au camp de Tule Lake. Ces faits se sont produits après l'attaque de Pearl Harbor, en 1941. Un racisme antijaponais a été alimenté par les interventions radiophoniques du Président des Etats-Unis. La dernière fois que Kimiko a vu son fils, Ray, c'est lors de son départ pour l'Europe, aux côtés des Alliés. A son retour des Vosges, en France, il n'a pas rejoint ses parents. Amoureux d'Helen Wilson, c'est à sa porte qu'il est allé frapper. Hélas, l'accueil n'a pas été celui qu'il espérait. Depuis cet été 1945, il a disparu.


Les Fantômes sont nombreux dans ce roman : ceux de la Première Guerre mondiale, ceux de celle du Vietnam, les compatriotes des soldats et ceux qu'ils ont combattus. Pour les mères, il s'agit de la perte de leurs enfants, que ce soit par la mort, l'absence de réponses ou la rupture des relations. Les fantômes s'expriment, également, à travers les actes, les remords, les regrets et la responsabilité. Ce sont ces portes qui se referment, ces mots qui ne sont pas prononcés ou ceux qui sont dits, de manière incomplète mais suggestive. Ils se cachent dans les béquilles chimiques et dans les cauchemars, ils sont les démons intérieurs et ils se taisent dans les secrets. Ils prennent, aussi, la forme matérielle des avions, les Phantoms, que John Frazier guidait, lors des frappes.


Fondé sur des faits réels, Fantômes relate l'ostracisme dont ont été frappés des dizaines de milliers de Nippo-Américains, pendant la Guerre du Pacifique. Symboles d'une peur […]


La suite sur mon blog...


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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John Frazier est un jeune homme américain de retour du Vietnam. Il séjourne chez sa grand-mère où ses cauchemars ne le lâchent pas. Il croise sa « tante » qui va lui demander un service : la conduire à 2 heures et demi de route de là pour rencontrer une ancienne voisine.
Écrivain en devenir, il va trouver le sujet de son roman dans les échanges des deux femmes : les camps Nippo-Américains dans lesquels les Américains d'origine japonaise ont été parqués après l'attaque de Pearl Harbor.
Le narrateur transcende la grande histoire par le malheureux destin d'un jeune homme qui avait à peu près son âge et qui devient le symbole d'une Amérique déchirée, désespérément corrompue par le racisme.
C'est un grand roman.
Le récit est présenté comme une enquête et nous avançons au même rythme que le narrateur. Il partage ses doutes, ses souvenirs personnels, ses pensées les plus intimes.
Le tour de force de l'auteur est donc de nous raconter l'histoire d'un écrivain qui écrit sur un autre jeune homme qui a disparu 25 ans auparavant et qui est lié à sa famille.
Le style est très beau, il entraîne le lecteur dans la conscience et les réflexions du narrateur, faisant chemin avec lui. Les sentiments sont fortement exprimés : la peur, la haine, le désespoir, etc.
Je suis enchantée par cette lecture, cette double rencontre avec un auteur qui a su me toucher.
≠PicaboRiverBookClub
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Christian Kieffer a suffisamment confiance en son talent et en l'intelligence de ses lecteurs pour proposer une structure narrative complexe sur 3 périodes ( 1945, 1963 et 1983) sans derouler sa trame chapitre après chapitre, mais en injectant des éléments du passé dans le récit-enquête du narrateur. Et le tout est parfaitement limpide et palpitant.
Il revient ainsi sur le sort réservé aux Nippo-Americains internés dans des camps après l'attaque de Pearl Harbor puisque soupçonnés d'être un danger pour les États-Unis.

C'est le cas de la famille Takahashi qui a été expulsée de sa ferme, alors même qu'elle vivait en parfaite harmonie avec les habitants de la ville. Victime d'un racisme latent qui n'attendait qu'une occasion pour s'exprimer !
De retour après la guerre en Europe, Ray, qui venait retrouver son amour de jeunesse, essaie de comprendre ce revirement et finit par disparaître.
En même temps, revenu saccagé de la guerre du Vietnam et rongé par la culpabilité, le narrateur se retrouve embarqué dans cette histoire par sa tante qui fut proche de la famille Takahashi et qui cache de lourds secrets.
Il faudra attendre 1983 et la mort des principaux intéressés pour que la vérité soit dévoilée et que les fantômes du passé s'évanouissent.
Un très beau roman sur la culpabilité et les secrets.
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Ce livre débute par deux histoires, celle de Ray, soldat américain d'origine japonaise et qui s'engage dans la deuxième guerre mondiale; et celle de John, soldat américain d'origine européenne, qui s'engage pour la guerre du Vietnam. Parallèle étonnant. En recherchant la trace de Ray, John retrace l'histoire des camps nippo-américains. Après m'être un peu perdue au début de ce livre, j'ai finalement aimé la manière utilisée par l'auteur pour aborder ce thème. À son retour de la guerre Ray revient vers son quartier, sa famille n'habite plus la maison de son enfance, il ne retrouve pas ses amis et les parents refusent tout contact avec lui. Il va errer, on perd sa trace. L'auteur, par la plume de John Frazier, met admirablement en scène la stigmatisation subie par la communauté nippo-américaine pendant et après le deuxième conflit mondial. Il y a une belle amitié entre deux hommes, de lourds secrets de famille révélés trop tard, nous sommes pris dans l'atmosphère délétère de cette époque. Très prenant. Tension qui va crescendo. Belle construction. Ce livre est à placer en miroir à ceux de Julie Otseka, sur le même thème.
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1945, Ray Takahashi revient de la guerre, il a combattu aux côtés des alliés, lui l'américain d'origine japonaise. Il retourne dans la ville où sa famille et lui vivaient avant leur expulsion pour le camp de Tule Lake, on s'étonne de sa présence ici, on l'ignore ou on s'en inquiète. En tout cas, il ne passe pas inaperçu. Seulement voilà, un jour, il disparait et plus personne n'a de nouvelles.

1969, John Frazier revient de la guerre du Viet-Nam, hanté par ses fantômes, il cherche à s'en sortir par l'écriture mais finalement, il s'intéressera au destin de Ray dont il écrira l'histoire, celle que nous lisons…

Christian Kiefer met en lumière un fait mal connu de l'Histoire : le sort des américains d'origine japonaise pendant la seconde guerre mondiale. Je ne savais pas qu'on les avait parqués dans des camps. Je ne savais pas qu'on leur vouait une telle haine. Mais cela ne m'étonne guère. C'est simplement que je n'avais jamais pris le temps d'y réfléchir. On est au lendemain du bombardement de Pearl Harbour, les japonais sont les ennemis numéro 1.

Décidément, les américains ont fort à faire avec leur Histoire, avec leur manière de traiter leurs minorités, de la maltraitance des Indiens que l'on parquera dans des réserves, à l'esclavage des Noirs qui auront bien du mal à survivre dans un milieu hostile et raciste, aux japonais parqués eux aussi pendant la seconde guerre mondiale…

Ce roman a une construction qui le rend captivant. Mené comme une enquête, il nous révèlera les tenants et les aboutissants de cette énigme, au compte-gouttes, au fur et à mesure des révélations des uns et des autres. le lecteur s'intéresse aussi bien au narrateur qui se débat avec ses démons, qu'au destin du jeune japonais. C'est un livre sur le poids des secrets, des secrets bien lourds et bien pesants qui paralysent la vie de ceux qui les portent et de ceux qui les ignorent.

J'ai vraiment trouvé ce texte brillant, intelligent, dense. Christian Kiefer à travers ces destins croisés parvient à nous livrer un texte d'une grande émotion, il ne mise pas sur les rebondissements à outrance mais sur la profondeur des sentiments humains. le poids de la culpabilité est analysé avec finesse, c'est celle d'un soldat qui a permis le massacre de femmes et d'enfants au Viet-Nam, c'est celle aussi de cette femme qui a caché la vérité… C'est un roman extrêmement documenté qui met aussi l'accent sur le poids de la peur et ses conséquences sur tout une société.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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