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« Je suis devenue écrivain par désespoir, de sorte que quand j'appris que mon frère était mourant, j'étais familiarisée avec l'acte qui me sauverait : j'écrirais à son sujet. »

Jamaica Kincaid se raconte. Son frère, sa mère, la fratrie et les relations entre toutes ces personnes sont très touchantes, voire brûlantes. Elle a une écriture très particulière, lancinante presque hypnotique. Difficile au début de s'adapter à son rythme, empli de répétitions, comme si de se redire lui permettait d'avancer par petits pas car il est des choses si lourdes à dire qu'il faut s'y reprendre à plusieurs fois pour les sortir de soi.
Les relations avec sa mère ont été très difficiles. Une femme forte qui s'aime dans la lutte.

« Un jour qu'elle se plaignait à moi de sa santé, je lui dis en plaisantant, ''Oh, maman, tu nous enterreras tous'' ; elle répliqua, ''Tu crois'', et elle rit, mais je ne ris pas, je ne pouvais pas rire, j'étais – je suis – un des ''nous''. »

Elle découvre après des années où elle est restée loin d'Antigua que son frère est gravement malade. Elle retourne le voir et découvre à nouveau la pauvreté et le rejet des maladies ''honteuses'', les dispensaires où les médicaments font défaut et les malades sont gangrénés. Elle y retrouve sa mère, toujours prête à soutenir un enfant malade, la mère nourricière. Elle tente une reprise de dialogue avec son frère, mais après tant d'années d'absence, le connait-elle ? « avec ses ombres finissant par l'emporter sur la clarté, de telle sorte que pour finir, quiconque voudrait le connaître devrait s'appuyer sur cela, des ombres. »

Un livre assez difficile qui donne une vision de la vie à Antigua et nous fait entrer dans une famille où le drame couve. Jamaica Kincaid au détour d'une phrase livre du lourd, un effet choc. Personnellement, la description des émotions entre elle et sa mère ont été très bouleversantes.

« J'aime les gens dont je suis issue et je n'aime pas les gens dont je suis issue, et je ne sais pas vraiment ce que cela signifie de le dire, sinon qu'une telle chose, pas d'amour maintenant et beaucoup d'amour maintenant, ces sentiments ne sont pas permanents »
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"Mon frère" est un récit autobiographique où l'auteure revient sur une douloureuse épreuve ; celle liée à la mort de son frère des suites du sida à Antigua.
Elle y était revenue, peu avant des Etats-Unis lui rendre visite alors qu'il agonisait, dans un climat social inconséquent. Il est donc question de regrets, que ces retrouvailles interviennent en de si tristes circonstances, et après vingt ans d'absence. Vingt ans de non-dits et de secrets avec les siens dont sa mère.

Aussi, cette disparition déclenchera une série de questionnements intérieurs sur les évolutions de son pays natal, son enfance, sa famille de naissance et celle qu'elle a fondée.
Les traducteurs ont manifestement voulu préserver le langage parlé antiguayen , d'où les tournures syntaxiques particulières. L'ensemble est néanmoins poignant et instructif sur les dysfonctionnements d'une famille dans cette petite île des Antilles.
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Roman autobiographique, l'auteure nous parle de la mort d'un de ses frères, le plus jeune atteint du sida . Elle nous raconte bien plus que cela, la déchéance physique, le manque de soins , Antigua est une île pauvre, mais aussi le rapport social à la sexualité , les "besoins" des hommes, l'homosexualité, l'interdit de sexualité pour les femmes. Elle raconte tout autant la relation entre son île, les habitudes et la pauvreté et plus que tout elle relate combien sa relation à sa mère est compliquée.

Je n'ai pas exactement compris pourquoi le lien mère-fille était autant distendu mais il l'est et il colore son attachement à son île natale d'amertume.

C'est un texte un peu étrange, pudique et impudique, emprunt de tristesse et de violence sous jacente, dérangeant mais pas désagréable.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Kincaid apprend que son petit frère est mourant, victime du sida, à l'hôpital St. John's. Elle retourne alors à Antigua, l'île de son enfance. Elle y retrouve sa mère avec qui elle entretient des relations difficiles, douloureuses. Une mère qui n'est tendre et aimante que lorsque l'objet de son amour est vulnérable, dépendant. Kincaid a quitté l'île à l'âge de 16 ans, elle est maintenant mariée, a des enfants. Elle redécouvre Antigua dépourvu de tout, cette île qui tombe littéralement en morceau, un peu à l'image de son frère. Elle se souvient de la passion qu'entretenait son frère pour le jardinage, des conversations emplies de reproches avec sa mère, en forme de rancune mutuelle. La mère qu'elle est devenue passe au crible la mère qui l'a élevée. Avec beaucoup de franchise et d'humilité, l'auteur décrit et dénonce les conditions de vie sur l'île et la corruption qui la ronge. Entre culpabilité et impuissance, elle tente de soigner ce frère inconscient et dépendant de la gent féminine. Elle décrit les relations familiales, les dysfonctionnements, dans une psychanalyse littéraire parfois un peu alambiquée et répétitive, sans véritables repères ni chapitres. C'est un livre un peu maladroit à mon goût, mais j'ai apprécié la modestie de l'auteure, à la limite du masochisme, mais d'une jolie sensibilité.
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Et bien aucune critique sur ce livre et comment ! ¨Peu de chose à dire, le style est très particulier, alors se pose la question ! est ce voulu ? ou est-ce la traduction plus que passable ?
Aucun plaisir donc pour la lecture, des répétitions à tout va, la construction alors là on se demande aussi à quoi elle s'amuse.
L'histoire porte sur un sujet sensible : la perte d'un proche, mais l'auteur n'a pas su me toucher et pourtant je suis une hypersensible. Aucun sentiments dans ce roman qui est autobiographique. Malgré tout, l'auteur qui est donc la soeur de jeune malade, donne de son temps, de son argent pour soulager son frère qu'elle a très peu connu. Mais il n'y a pas d'amour dans tout ça. La mère et la fille ne s'aiment pas non plus. Pas d'attachement familial.
Donc très peu d'intérêt pour ce livre si ce n'est qu'on apprend comment dans des pays pauvres dépourvus de moyens médicaux, les premiers malades reconnus du SIDA ont été pris en charge. En fait, ils étaient admis à l'hôpital dans l'isolement sans soin ou presque. Les patients devaient se procurer leur traitement qu'on ne trouvait pas sur l'île, et même pour des médicaments plus basiques c'était à la famille de les fournir. On comprend mieux pourquoi les gens mourraient rapidement du SIDA alors qu'il existait déjà un traitement qui retardait la fin. On comprend aussi pourquoi le SIDA s'est répandu à la vitesse de la lumière, puisque "ce frère" même en ayant connaissance de sa séropositivité ne se privait pas de rapports non protégés, bravo l'égoïsme et l'inconscience de ces gens pourtant informés je préfère le préciser au passage. Ce garçon savait et pourtant il ne s'est pas abstenu sous prétexte que lui aussi on lui a fait un sale coup !
Ce livre est morbide au possible, le style plus que déplaisant et je me demande si je suis passée à côté de quelque chose sachant qu'il a obtenu le prix Femina étranger ! C'est pourtant l'un des prix que j'apprécie et bien je ne recommande pas ce livre car j'ai le sentiment d'avoir perdu mon temps au détriment des livres bien meilleurs qui m'attendent.
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Une lecture indéfinissable... que j'ai aimée par certains côtés comme entendre parler d'Antigua, des (ex) Antilles Britanniques, et puis un je-ne-sais-quoi d'émouvant dans ces pensées si souffrantes de Jamaica Kincaid, peut-être l'authenticité, mais il y a cette écriture à laquelle il faut se faire, qui par moments est étouffante, en déséquilibre au milieu des répétitions qui créent un rythme autant qu'un ennui, et dans un sujet douloureux (le sida, la mort, la famille défectueuse).
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Bon.
En faisant fi de toutes ces répétitions.
En faisant fi de ces parenthèses aux informations encore répétitives et qui ne servent à rien ; elles ne donnent même pas du rythme au texte.
Lorsque Kincaid s'attache à l'histoire de cette mort.
Lorsque Kincaid s'attache à l'existence que fut celle de son frère à Antigua.
Lorsque qu'elle nous décrit le côté terrible, tragique des ravages de la maladie, alors là une parcelle de lumière survient;
cette lumière qui transporte le lecteur dans la pauvre chambre de ce malade;
cette lumière qui nous offre l'odeur du corps qui meurt;
cette lumière qui nous fait pleurer devant ce qui reste de la vie.
Cette lumière ne naît pas assez souvent de tous ces mots...
J'aurais aimé être inondée de lumière.
Et pleurer avec Jamaica Kincaid ce frère disparu.
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Autant le dire tout de suite : je n'ai pas accroché au style.
J'apprends à la fin du livre que cette auteure écrit vraiment comme cela, avec de nombreuses redondances, répétitions....Et ce n'est pas mon truc.
J'ai eu le sentiment de tourner en ronde. L'histoire est belle, cette déclaration d'amour à ce frère au destin gâché, mais le style, vraiment...Je l'ai fini un peu laborieusement.
Dommage....
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Une oeuvre difficile , d'une part en raison du sujet ( la mort et son inéluctabilité), d'autre part en raison du style d'écriture accumulant phrases très longues et répétitions volontaires. On se sent pris comme sur un manège qui n'arrête pas de tourner, passer et repasser comme la narratrice devant les mêmes personnes, à chaque tour les mêmes et pourtant différentes.
Une auteure à relire dans un autre roman !
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J'ai eu du mal avec le style de l'auteure, autant l'écriture que la forme, les paragraphes de plusieurs pages sont difficiles à apprécier selon moi. L'écriture n'est pas non plus très fluide, ce n'est pas comme dans un journal où l'on peut se permettre d'être un peu moins bon mais le format fait que ça se lit vite, ici c'est long, c'est très long même. le sujet est très intéressant en revanche, ou plutôt les sujets car cela parle du deuil de son frère, du sida, de sa famille, d'elle-même au milieu de tout cela, c'est ce qui m'a fait tenir jusqu'à la fin.
Même si je n'ai pas aimé le style, le récit reste touchant, la vie difficile à Antigua passe un peu au second plan, j'aurais aimé connaître un peu mieux cette île pendant ma lecture mais comme ce n'est pas le sujet, je n'en tiens pas compte à l'auteure.

En bref, j'ai moyennement aimé ma lecture, le style m'as bloqué, mais le sujet vaut le détour.
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