La nuit des béguines

Paris 1310-1314 : la ville, ses odeurs, son atmosphère, ses bruits, ses petits métiers et le béguinage proche du quartier actuel du Marais, presque hors les murs. Une ville dans la ville, un espace clos, des femmes solidaires au statut particulier : ni nonnes, ni mariées, ni soumises à la loi séculière ni à la loi des cloîtres, des femmes libres, qui travaillent, circulent et surtout pensent librement. C'est trop pour l'Eglise en ce début de XIVeme siècle où toute foi qu'elle ne contrôle pas directement est susceptible d'être condamnée. le Roi Philippe le Bel a fait condamner les Templiers contre l'avis de l'Eglise. Il pourrait en échange ne plus protéger les béguines placées sous la protection de son ancêtre Louis IX, Saint-Louis.
Ysabel recueille Maheut la fugitive, une jeune fille rebelle, mariée de force recherchée par le frère franciscain Humbert. Ade jeune veuve de 25 ans, lettrée se réfugie au béguinage, refusant de se remarier. Des femmes fortes, rebelles dont la situation est fragilisée par la mort sur le bûcher de Marguerite Porete, béguine de Valenciennes, autrice d'un livre interdit par l'Eglise qui propose aux laîcs de discuter directement avec Dieu, sans intermédiaire. "Le miroir des âmes simples et anéanties" , recueil brûlé et interdit, sert de fil conducteur du roman.
Un roman historique très documenté, des personnages hauts en couleur, une ville vivante et une touche policière dans l'intrigue.