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Critique de cookie31


Une chose est sûre, Barbara Kingsolver sait raconter une histoire, mille histoires, et n'a pas volé son Prix Pulitzer pour « On m'appelle Demon Copperhead ».

J'ai été happée dès la première ligne : « Déjà, je me suis mis au monde tout seul. Ils étaient trois ou quatre à assister à l'événement, et ils m'ont toujours accordé une chose : c'est moi qui ai dû me taper le plus dur, vu que ma mère était, disons, hors du coup ». Quelle histoire que celle de ce jeune garçon, Damon, ou Demon, qui raconte son histoire d'enfance et d'adolescence cabossée dans une Amérique profonde abandonnée par les pouvoirs publics, ravagée par la drogue, la pauvreté, l'ignorance. On est témoin, tout le long de l'histoire, des dégâts causés par la drogue et les médicaments tristement célèbres tels que l'Oxycontin, le Fentanyl, à une population rurale américaine démunie et laissée pour compte par l'Etat, les médecins, les services sociaux, l'administration.

N'allez pas penser que c'est un roman misérabiliste, triste et aux destins terribles à la Zola. Dramatique, oui, mais aussi une histoire de résilience, de mains tendues. Malgré la lente descente aux enfers de Demon et de nombreux autres personnages, c'est un roman lumineux, sensible, très fort, avec des personnages marquants, aux personnalités attachantes. C'est surtout un roman terriblement bien écrit (mention spéciale à la traductrice !), à travers la voix gouailleuse de Demon qui se raconte.
Dans le tragique, de l'humour aussi, et dans les situations désespérées, des petites lumières qui s'éclairent ici et là pour sortir Demon de l'abîme dans laquelle il plonge trop souvent. le dessin, pour lequel il a un don, est sa bouée de survie tout le long de son histoire. Quelques personnages secondaires, placés ici et là sur la route de Demon, sont lumineux et indispensables à différents moments de sa vie pour l'aider et le secourir. Ça rend le roman moins noir, et l'histoire de Demon inoubliable.

J'ai adoré ce livre, c'est un gros coup de coeur de ce début d'année.
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