AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de helhiv


J'aime les romans où il fait froid parce que ce dernier est souvent un personnage discret mais décisif. Il ne fait pas tout le charme des romans nordiques (dans certains il est absent d'ailleurs) mais il contribue à forger une identité et bien sûr des atmosphères. Tommi Kinnunen plonge quatre générations de Finlandais dans un vingtième siècle où leur froid pays se construit tout en étant piétiné par la guerre. Les personnages, eux, doivent vivre malgré L Histoire qui passe sur eux. Vivre c'est à dire participer mais aussi exister, être eux-mêmes. Pour Maria au caractère bien trempé, être une femme indépendante, déjà une féministe, à l'orée du XXe siècle, est une évidence. Pour sa fille Lahja, photographe, élevée sans père, mère elle aussi d'une enfant sans père, avoir un compagnon est un socle nécessaire et la mort de son mari Onni finira par l'aigrir. Ce mari Onni semble parfait si ce n'est que son bonheur est ailleurs, un ailleurs que sa famille et la société ne saurait accepter. le dernier narrateur du récit, Karina, la belle-fille de Lahja, agit comme un révélateur, après avoir partagé, au travers des disputes avec une Lahja toujours plus invivable, le destin d'une famille qui cherche son unité, sa cohérence comme si chaque génération rejetait la précédente et réciproquement.
Les récits des quatre personnages sont comme quatre calques qui se superposent (au lecteur d'ajuster la chronologie) pour former le portrait impressionniste de cette famille bancale dont les arrière-petits-enfants de Maria s'échapperont peut-être indemnes.
J'ai beaucoup aimé le début et la fin du livre alors que la partie centrale autour de Lahja, qui est pourtant le pivot de l'histoire, m'a paru plus longue, moins attachante. Tommi Kinnunen montre que, avec Sofi Oksanen, Laura Gustafsson, Riikka Pulkkinen, Emmi Itaranta et Johanna Sinisalo, le roman finlandais est en pleine forme !
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}