D'après lui, les crimes liés aux assurances étaient très typiques des psychopathes.
Aux yeux de Wakatsuki, certains arguments pour soutenir cette théorie ne manquaient pas de bon sens. A la différence d'un crime opportuniste ou passionnel, le crime aux assurances demandait d'élaborer froidement un plan minitieux, de conserver l'intention de tuer sur une période longue, de dissimuler ses projets à son entourage...
De plus, ces crimes devaient obligatoirement prendre pour cible des personnes de la famille même du criminel...
Le plus grand danger pour la société, ce ne sont pas ceux qui souffrent de troubles mentaux évidents, mais bien eux, ceux qui voient le monde à l'aune de leur propre noirceur.
Ceux qui vivaient en se repaissant d'autrui possédaient, tels des prédateurs, la faculté de sentir la faiblesse chez leurs victimes.
Il laissa sa phrase en suspens et fut pris d’une sourde quinte de toux. Wakatsuki le contourna et vit Shigenori Komoda, assis dans son lit médicalisé.
Ses yeux étaient troubles, comme si une membrane les recouvrait. Impossible de savoir s’il avait perçu l’arrivée des agents d’assurances. Sa peau avait perdu toute coloration ainsi que le lustre qu’on lui voyait lorsqu’il venait à l’agence. On aurait dit une forme humanoïde en papier, dénuée de la moindre étincelle de vie.
Le regard de Wakatsuki fut aspiré par la vision des bras bandés de l’homme.
Tous deux coupés net, à mi-chemin entre le poignet et le coude.
Ce sentiment de culpabilité, loin de s'amenuiser, était resté latent, comme des braises pour toujours incandescentes au fond de son ventre.
Un avenir aux potentiels infinis s'était effacé à jamais. Où donc allait cette énergie vitale lorsqu' elle était évincée d'un corps qui perdait la vie ? Flottait -elle, pleine de rancoeur, dans les limbes pour l'éternité ?
l’amour parental constitue la base de toutes les relations humaines.
La frontière entre personnalité hors du commun et maladie mentale est floue.
lorsqu’une rumeur était lancée, elle s’ancrait dans la mémoire des gens, acquérait le statut de vérité.
Le plus grand danger pour la société, ce ne sont pas ceux qui souffrent de troubles mentaux évidents, mais bien eux, ceux qui voient le monde à l'aune de leur propre noirceur.