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EAN : 9782714499646
304 pages
Belfond (01/02/2024)
3.92/5   126 notes
Résumé :
Toujours plus sombre, toujours plus dérangeant, toujours plus culte ! Après La Leçon du mal, une nouvelle plongée horrifique et jubilatoire dans les méandres de la psyché humaine, avec en arrière-plan une vision acide de la société japonaise.
Dans le cabinet d’assurances où il travaille, Shinji Wakatsuki fait figure d’employé modèle. Méticuleux, rigoureux, il traque sans relâche les incohérences dans les avis de décès. Car Wakatsuki le sait : nombre d’assur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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Shinji Wakatsuki travaille au département du déblocage des fonds d'assurance vie d'une agence d'assurance de Kyoto. Il compulse des piles de formulaires de décès pour éventuellement débusquer des fraudes. Un jour, il se rend chez un client, Shigenori Komoda, qui a été très vague sur les raisons de son invitation. Ils entrent ensemble dans la maison, Komoda appelle son fils qui doit être rentré et ils tombent sur le corps pendu de l'enfant.

«  Wakatsuki tourna la tête et croisa son regard. Sur le visage jusqu'alors dénué d'expression de l'homme, la surprise s'affiche un instant, en même temps qu'il détournait brusquement les yeux. le malaise paralysant qu'éprouvait Wakatsuki fit place à la sidération.
L'homme ne regardait pas l'enfant.
Devant le corps de son propre fils, il se contenait de le regarder lui, pour épier ses réactions. Il n'y avait pas la moindre parcelle d'émotion à lire sur son visage.(...) On aurait dit que le temps s'était scindé en deux branches. D'un côté, Komoda, qui continuait de jouer une pièce de théâtre dans un monde inchangé, de l'autre l9'enfant, figé dans l'éternité. »

Choqué, Wakatsuki ne parvient pas à se sortir de la tête ( et nous non plus ) que la réaction du père face au suicide de son fils n'est pas « normale », d'autant que Komoda harcèle l'agence pour recevoir le montant de l'assurance vie qu'il avait souscrite au nom de son fils.

A partir de là, on se retrouve plonger dans ce que la psyché humaine a de plus sombre, accompagnant Wakatsuki dans le terrible engrenage dans lequel il se trouve piégé. Il y a des moments de terreur pure qui s'infiltre dans la tête du lecteur et hérisse ses poils. Les cauchemars récurrents du héros sont d'une rare puissance évocatrice, étirant le temps en quelques phrases effrayantes, avec une folie à la Horla qui monte crescendo tant Wakatsuki perd pied, obsédé par la conviction qu'il s'agit d'un meurtre maquillé en suicide, hanté par un drame intime qui resurgit de son enfance.

La Maison noire est en fait le premier roman de Yusuke Kishi, publié à rebours en France après le succès de la Leçon du mal. J'ai adoré ce dernier, du thriller jubilatoirement brutal et cynique, et j'ai trouvé La Maison noire réussi mais moins abouti. Disons qu'au mitan, il y a des faux- plats un poil bavards - et donc longuets - sur la psychopathie. Surtout, on devine assez vite les coutures avec des révélations qui arrivent à mon sens un peu trop tôt dans le récit. Autre bémol, l'épilogue est un peu facile.

Il n'empêche que ce roman m'a plu car l'auteur ose s'aventurer dans l'horrifique en assumant un final gore très visuel, à la limite du grotesque, vraiment très fort. Et puis, ce portrait sans concession de la société nippone interpelle. Nous sommes dans les années 1990, peu de temps après l'éclatement de la bulle financière spéculative. le Japon décrit est peu reluisant, en proie à une crise de moralité qui renverserait les valeurs traditionnelles.

Finalement, cette épidémie d'arnaques à l'assurance ou au frais d'hospitalisation, plus ou moins contrôlée par les yakuzas, glace presque plus que les épreuves singulières du héros, avec des individus prêts à tout par cupidité. Décidément, le vénéneux est partout dans ce roman.



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Un assureur pas vraiment rassuré

Les arnaques à l'assurance-vie n'ont plus de secret pour Wakatsuki. Les fraudeurs ne tarissent pourtant pas d'imagination pour obtenir un dédommagement.
Wakatsuki est un employé consciencieux et rien n'échappe à son esprit méthodique et rigoureux.
Un jour, un client un peu étrange lui demande de venir chez lui pour établir un constat. Sur place, il découvre avec stupeur un enfant de douze ans qui se balance au bout d'une corde au beau milieu de sa chambre.
Le comportement anormal de Komoda, le beau-père de l'enfant, interpelle Wakatsuki qui pense immédiatement à une mise en scène...

Yûsuke Kishi nous convie à entrer dans "La maison noire", une maison lugubre et nauséabonde qui nous plonge dans une atmosphère malsaine à souhait,
un brouillard noir et opaque qui nous empêche de trouver la sortie.
Une maison qui s'apparente à un champignon vénéneux, véritable concentré de noirceur humaine où la morale défunte et mutilée macère dans ses entrailles.
L'auteur dénonce, dans ce roman qui précède "La leçon du mal", les dérives d'une société japonaise où l'appât du gain consume à petit feu les valeurs morales et le sens de la justice.
Même si la fin reste prévisible, le climat délétère et anxiogène qui se dégage de cette sombre histoire est un pur délice de noirceur.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour la découverte de ce petit bijou de noirceur.
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Aujourd'hui prenez vos billets d'avion, on s'envole pour le Japon ! Ne vous réjouissez pas trop vite, nous allons rendre visite à Wakatsuki qui travaille dans un cabinet d'assurances !

Saviez-vous que certaines personnes essaient de tromper les assurances pour toucher des primes ? Pour certains foyers qui sont dans la misère, un contrat d'assurance peut devenir assez juteux ! Bon, il faut parfois sacrifier un doigt, ou un mari, mais après tout le sacrifice en vaut la chandelle, tout dépend du contrat souscrit ! Alors, Wakatsuki est là pour vérifier les contrats et traquer les fraudeurs !

Un jour, il est appelé sur place par un certain Komoda pour vérifier un contrat, et il découvre le cadavre d'un gamin de douze ans, mort par pendaison ! Quel choc ! Toutefois, Wakatsuki se doute qu'il y a un problème et qu'il ne s'agit pas d'un suicide mais d'un homicide ; mais ce n'est qu'un intuition et maintenant il faut le prouver ! En attendant que la police fasse l'enquête d'usage, Komoda le père de l'enfant vient tous les jours dans l'espoir de toucher sa prime, parfois relayé par son épouse. Vous trouvez cela ignoble ? Eh bien dites vous que c'est la partie la plus édulcorée de l'affaire, la suite va crescendo…

En France, un client qui vient vous harceler chaque jour, vous lui montrez la porte et vous l'enjoignez plus ou moins aimablement de « dégager ! » ; mais nous sommes au Japon, où la politesse est la règle. Alors, chaque jour, le quémandeur va être reçu avec la plus grande courtoisie et les formules de politesse d'usage.

Je m'arrête ici, il me semble important de laisser au lecteur le plaisir des découvertes macabres et de l'ignominie !

Yûsuke KISHI nous a concocté une histoire aux petits oignons ! On commence gentiment avec quelques dossiers d'assurances où les fraudeurs sont des petits joueurs par rapport à la suite. Il y a quelques parties philosophiques très intéressantes, et le passé de Wakatsuki nous est dévoilé peu à peu. La réelle performance est de faire monter la tension, sans s'acharner à faire des descriptions des scènes d'horreur, c'est expliqué sans s'appesantir et pourtant on a vraiment l'impression d'y être !

Bref, c'est un roman qui montre la noirceur de l'âme humaine et les dérives des contrats d'assurances ; la société japonaise est pas mal égratignée. Une recette qui marche bien : une histoire bien ficelée, un soupçon de sarcasme, une lichette de romance, un poil d'horreur…

À lire confortablement installé(e) sur un futon, en dégustant des sushis accompagnés de Saké, après avoir vérifié vos contrats d'assurances. Bonne lecture !
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Yûsuke Kishi possède l'art de captiver le lecteur en quelques phrases. Pourtant, quoi de moins sexy qu'une entreprise qui vend et gère des contrats d'assurance, et de moins attractif qu'un agent policé et consciencieux ? Cependant très vite on imagine bien que son job est potentiellement délicat. Comment repérer les arnaques à l'assurance-vie, les limites parfois ténues entre suicide et meurtre, surtout lorsque la police ne met pas toute son énergie pour distinguer le vrai du faux !

Il y a eu ce coup de fil énigmatique d'une femme, vite oublié. Puis un drame atroce qui hantera les nuits de Shinji, et l'entrainera dans une aventure très périlleuse.

C'est absolument magique. On est immédiatement pris dans cette histoire sordide que le contraste fort entre la conscience professionnelle et la droiture de Shinji et la noirceur de ceux qui tentent de profiter d'un système faillible.
Comme dans La leçon du mal, l'intrigue se déroule selon un crescendo addictif, faisant de cette lecture une priorité !

On adhérera ou pas aux théories environnementales proposées pour expliquer la montée du mal sur la planète, elles ont au moins le mérite d'exister !


Un excellent moment de lecture, vite dévoré, et qui va hisser l'auteur dans mon top dix d'auteurs à suivre.

Merci à Negalley et aux éditions Belfond.

304 pages 1er février Belfond
Traduction : Diane Durocher
#YusukeKishi #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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A Kyoto, Shinji Wakatsuki travaille pour une compagnie d'assurances. C'est lui qui est chargé de dédommager les victimes d'accident ou les bénéficiaires d'une assurance-vie. Chaque jour, des dizaines de dossiers s'entassent sur le bureau de cet employé consciencieux, entraîné à débusquer les fraudeurs, les gens prêts aux pires extrémités pour toucher le pactole. Entre mutilations volontaires, hospitalisations sous de faux prétextes et arnaques en tout genre, le jeune homme pense avoir vu le pire, et pourtant…
Quand un client l'invite à passer le voir dans sa maison d'Arashiyama, un quartier chic de la ville, c'est pour découvrir que le fils de la famille s'est pendu. Shinji pense immédiatement à une mise en scène mais pour la police, l'enfant s'est bel et bien suicidé. Il décide alors de mener sa propre enquête, malgré la pression que son client exerce en venant quotidiennement à l'agence pour réclamer son argent. Angoissé mais déterminé à faire la lumière sur cette sordide affaire, l'assureur va faire l'expérience de la noirceur de l'âme humaine.

Ceux qui pensaient que travailler dans un cabinet d'assurances était routinier, tranquille, voire ennuyeux vont être drôlement secoués par ce roman noir, très noir de Yûsuke Kishi. L'auteur aime le sang, le gore, le trash. Il l'a déjà prouvé avec La leçon du mal, il récidive avec cette maison noire. Et si le livre débute lentement, la tension monte crescendo et on angoisse au côté de ce pauvre Shinji, harcelé par un homme vénal qu'il soupçonne d'être un tueur d'enfant.
Maître d'un genre qui oscille sans cesse entre noirceur et grand guignol, cette fois il reste sur la ligne de crête sans tomber dans le ridicule. Cependant, il ne faut pas être trop sensible pour pouvoir supporter ses descriptions très réalistes des exactions de son redoutable meurtrier.
Par ailleurs, Kishi n'oublie jamais de décrire la société japonaise dans ce qu'elle a de moins reluisant. Ici, il met l'accent sur la malhonnêteté de ses concitoyens et l'omniprésence des yakuzas, bien loin des valeurs traditionnelles d'une société policée.
Horrifique et très stressant ! Une réussite.

Merci à Babelio et aux éditions Belfond.
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critiques presse (2)
Marianne_
12 mars 2024
Le dernier roman traduit de Yûsuke Kishi est insoutenable. Est-ce une raison pour ne pas le lire ? Bien au contraire ! Amateurs d'horreur, ce livre est pour vous.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Lexpress
29 janvier 2024
Yûsuke Kishi livre un polar vénéneux et cauchemardesque sur les dérives de la société nippone. Hors norme, étrange et addictif.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
D'après lui, les crimes liés aux assurances étaient très typiques des psychopathes.
Aux yeux de Wakatsuki, certains arguments pour soutenir cette théorie ne manquaient pas de bon sens. A la différence d'un crime opportuniste ou passionnel, le crime aux assurances demandait d'élaborer froidement un plan minitieux, de conserver l'intention de tuer sur une période longue, de dissimuler ses projets à son entourage...
De plus, ces crimes devaient obligatoirement prendre pour cible des personnes de la famille même du criminel...
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Il laissa sa phrase en suspens et fut pris d’une sourde quinte de toux. Wakatsuki le contourna et vit Shigenori Komoda, assis dans son lit médicalisé.
Ses yeux étaient troubles, comme si une membrane les recouvrait. Impossible de savoir s’il avait perçu l’arrivée des agents d’assurances. Sa peau avait perdu toute coloration ainsi que le lustre qu’on lui voyait lorsqu’il venait à l’agence. On aurait dit une forme humanoïde en papier, dénuée de la moindre étincelle de vie.
Le regard de Wakatsuki fut aspiré par la vision des bras bandés de l’homme.
Tous deux coupés net, à mi-chemin entre le poignet et le coude.
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Le plus grand danger pour la société, ce ne sont pas ceux qui souffrent de troubles mentaux évidents, mais bien eux, ceux qui voient le monde à l'aune de leur propre noirceur.
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Le quartier était plutôt huppé, avec ses demeures anciennes et ses voitures luxueuses dont la carrosserie rutilante attirait le regard à travers les palissades en bambou. Photocopie d’un plan en main, il gravit un virage en côte et là, en face d’une demeure entourée de hautes haies vives, il découvrit une maison noire, à moitié pourrie.
Son cœur cogna dans sa poitrine.
C’était bien l’adresse indiquée. Le bâtiment, en état de délabrement avancé, trônait au beau milieu d’un terrain plutôt étendu. A travers le grillage noir, une nuée de chiots jappaient dans sa direction.
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Ceux qui vivaient en se repaissant d'autrui possédaient, tels des prédateurs, la faculté de sentir la faiblesse chez leurs victimes.
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Video de Yûsuke Kishi (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yûsuke Kishi
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