Elle entendit la voix de Mac Chapman et le vit sortir à grands pas par une porte latérale. Il réprimanda le chien avec sévérité.
- Brutus. Silence. Couché !
Attirée par le vacarme, une femme coiffée d'une charlotte, un tablier noué autours de la taille, surgit sur le seuil de la porte d'entrée.
- Je suis désolée. Mais ne vous inquiétez pas, il aboie plus fort qu'il ne mord. Le chien aussi, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.
Mais son regard brillait de se voir ainsi porté aux nues par son invité.
"Mais d'abord dites-moi. Est-ce que votre haute considération s'étend à son frère ? Êtes-vous tous les deux…
Elle laissa la question en suspens, mais ses sourcils interrogateurs et sa pensée étaient clairs.
Les joues d'Abigail s'empourprèrent.
- Ah, Je… Non, nous nous sommes rencontrés très récemment.
- Mais vous l'admirez, suggéra Mrs Webb, une lueur amusée dans ses prunelles de ce bleu-vert si rare.
- Eh bien, oui, je suppose que oui. Mais… cela ne veut pas dire… Nous ne sommes pas… Il ne me fait pas la cour."
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Le temps incertain s'accordait parfaitement à son humeur morose. Le soleil ne brillait pas mais il ne pleuvait pas non plus. Une fine brume flottait dans l'air, comme un rideau de mousseline grise. De derrière les carreaux couverts de buée, son avenir lui semblait aussi flou que le paysage qui s'étendait sous ses yeux.
Un long moment, ils restèrent les yeux dans les yeux, leurs regards exprimant tout ce qu'ils ne pouvaient pas se dire : les déceptions du passé. Leurs rêves. Leurs excuses. Leurs espoirs pour le futur.
Cela ne l'avançait à rien. Elle était censée protéger son coeur pour l'empêcher de voler en éclats, se préparer à la déception qui l'attendait.
Elle laissa échapper un grognement de frustration et, avec un soupir, prit la résolution de faire preuve de plus de tenue.
- Je vous assure n'avoir vu aucun fantôme, Mrs Web. Et les seuls bruits que j'ai entendus sont ceux d'une vieille bâtisse que le temps et le fait d'avoir été laissée à l'abandon font gémir, rien d'autre.
Je l'espère, ajouta-t-elle en son for intérieur.
Ses prunelles bleu-gris scintillant à la lumière des chandelles, Mrs Webb murmura, songeuse:
- Ce ne sont pas les fantômes qui doivent vous inquiétez, Miss Foster, ce sont les vivants.
Je pense que toute personne mérite de comprendre suffisamment de mathématiques de base pour pouvoir gérer ses propres dépenses et savoir quand elle se fait escroquer. Pour être capable de lire le journal et rester informée de ce qui se passe dans le monde. Pour savoir écrire une lettre à un être aimé. Pour pouvoir lire la plus grande lettre d’amour de toutes : les Écritures sacrées soufflées par le Seigneur.
Si quelqu’un s’imagine être religieux sans mettre un frein à sa langue, il s’abuse lui-même et sa religion est vaine.