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Critique de gonewiththegreen


Quel choc ! Cela va être difficile de transcrire tout ce que ce livre a suscité . Il s'agît d'une dizaine de nouvelles centrées sur la guerre en Irak et plus particulièrement , le retour d'expérience de marines. Ils ont été affectés à la logistique, à la propagande, au service mortuaire, à l'artillerie, à l'infanterie. Ils sont prêtres, seconde classe, commandant. Ils sont blancs, noirs, arabes. Ils sont mutilés, dévastés psychologiquement . Ils attendent la mort, poursuivent leurs études , ne comprennent plus leur femme, boivent. Mais tous ont été changés.

C'est un livre absolument remarquable car le point de vue l'auteur est neutre quand à l'utilité de la guerre, de cette guerre en Irak. Il n'est pas là pour nous dire "c'est bien " ou "c'est mal". Il est là pour rétablir des vérités .Même si elles sont dures à entendre.
Philip Klay est un vétéran d'Irak et cela se ressent.Rien n'est fortuit. La réaction d'un marine à son premier mort, l'attente de la confirmation de la mort à travers une lunette thermique, cela ne s'invente pas.
Que dire de l'étude de la guerre sans arme ? La distribution de tenue de base ball aux petits Irakiens, ou la propagande diffusée dans les villes assiégées.
On rencontre des marines d'une humanité absolue, venus chasser les insurgés mais protéger la population civile. On trouve aussi des commandants venus pour tuer, entrainant tout le régiment derrière eux avec toutes les conséquences physiques et mentales imaginables.
On croise des soldats qui s'évertuent à apprendre l'apiculture aux veuves irakiennes et d'autres qui provoquent pour mieux attaquer.
Lorsque les marines sont de retour aux USA, on est dans du plus classique . L'incompréhension du monde , l'alcool , la dépression , l'isolement.Mais également ceux qui s'appuient sur leur statut de vétéran pour s'élever socialement.
L'armée US n'en sort pas grandie, ni salie d'ailleurs. Je l'ai trouvée plus humaine que ce que je pensais.
Comme d'habitude, la religion fout le bordel . Là, c'est entre chiites et sunnites. Si l'on comptait sur une année les morts liés à la religion, la Covid ne serait en effet qu'une gripette insignifiante. Ce problème local est , comme le reste, montré avec beaucoup de recul, sans position péremptoire.
C'est le livre le plus fort que j'ai pu lire sur la guerre "moderne", mais je ne suis pas un expert. Ce livre a reçu le prix du meilleur livre américain 2014, ça ne veut rien dire mais quand même ...
je vous le conseille bien évidemment.
J'en profite pour présenter mes voeux à ceux qui lirait ces quatre lignes insignifiantes. Je vous souhaite, comme je le fais à mes élèves , d'être heureux. Démerdez vous comme vous voulez mais soyez heureux.
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