Aujourd'hui, avec le recul, j'ai l'impression que je devais sans cesse me répéter cela pour mieux m'en convaincre : Juliane, tu vas bien, tu t'en es sortie ! Tu vas tout à fait bien ! Comme si je voulais qu'au moins on ne se fasse plus de souci pour moi, au milieu de tous ces gens dans le chagrin et l'affliction.
Cela a -t-il encore un sens d'aller plus loin? oui, me dis-je de toutes mes forces, tu dois continuer. Continuer. Continuer. Si tu restes ici, tu mourras.
Je m'habituerai à lire mon histoire déclinée en versions toujours aussi surprenantes, à voir de parfaits étrangers savoir beaucoup mieux que moi ce qui m'est arrivé.
Comme c'est souvent le cas avec les rumeurs, les versions les plus folles ont fini par circuler à propos de mon prétendu accident aux Etats-Unis. Tantôt je suis morte dans un accident de voiture, tantôt c'est à bicyclette. Les gens défendent ces histoires avec un acharnement incroyable. Même en me voyant devant eux, certains préfèrent encore croire les récits des journalistes plutôt que l'évidence.
Cette fois, c'est la fin! Ma mère a dit cela d'une voix calme, presque inexpressive