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Citations sur La 6e extinction (17)

La tolérance thermique peut être coûteuse. Et nous n'avons pas vu, depuis des millions d'années, des températures comme celles que l'on prévoit. Alors la question est la suivante : les plantes et les animaux ont-ils retenu, durant cet énorme intervalle de temps, ces caractéristiques potentiellement coûteuses (sachant que durant l'intervalle de temps en question, des radiations évolutives entières sont apparues puis ont disparu chez les mammifères) ?
Si oui, nous pourrions avoir une agréable surprise. Mais qu'en sera-t-il si la réponse est non ?
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Soutenir que l'épisode actuel de d'extinction pourrait être évité si les gens faisaient plus attention ou s'ils voulaient faire davantage de sacrifices n'est pas expressément faux. [...] En fait, il n'est pas très important que les gens fassent ou ne fassent pas attention. Ce qui compte, c'est que l'humanité change le monde. 313
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Les commencements, dit-on, sont souvent nébuleux. C’est le cas dans la présente histoire […].
(p. 7)
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L’idée d’extinction est peut-être la première notion scientifique à laquelle les enfants d’aujourd’hui se trouvent confrontés. On donne à des bébés d’un an des figurines en forme de dinosaures, et les enfants de deux ans comprennent, plus ou moins intuitivement, que ces petites bêtes en plastique représentent en fait de très gros animaux. Ils portent encore des couches que, déjà, ils sont capables d’expliquer qu’il y a fort longtemps ont vécu d’innombrables sortes de dinosaures et qu’ils ont tous péri. Mes propres fils, alors qu’ils étaient tout juste en âge de marcher, jouaient des heures entières avec une série de dinosaures qu’ils disposaient sur un tableau en plastique représentant une forêt du Jurassique ou du Crétacé. Le paysage comportait aussi un volcan crachant de la lave qui émettait, lorsqu’on appuyait dessus, un rugissement merveilleusement terrifiant. On pourrait croire que pour l’être humain, l’idée d’extinction semble aller de soi. Et pourtant, il n’en est rien.
Aristote a écrit son Histoire des animaux en 10 volumes sans jamais envisager la possibilité que les animaux aient réellement une histoire. L’Histoire naturelle, de Pline l’Ancien, comprend des descriptions d’animaux réels et d’autres mythiques, mais n’aborde jamais le thème des espèces disparues. Cette idée n’a pas davantage été avancée durant le Moyen Âge ou la Renaissance, époques où le terme « fossile » désignait toute chose extraite du sol (un sens qui survit aujourd’hui dans l’expression « combustibles fossiles »). À l’époque des Lumières, l’idée dominante était que chaque espèce constitue un maillon au sein d’une grande « chaîne de l’être », laquelle ne peut être brisée.
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Lorsque Lyell regardait (avec ses yeux de myope, il est vrai) les affleurements rocheux de la campagne britannique, ou bien les strates du Bassin parisien, ou encore les îles volcaniques voisines de Naples, il n’y voyait nulle preuve de cataclysmes. C’était même tout le contraire : il pensait qu’il n’était pas scientifique (ou, comme il le disait, « pas philosophique ») d’imaginer que les changements dans le monde s’étaient effectués jadis en raison d’autres causes que celles agissant à son époque, ou s’étaient produits à des vitesses différentes de celles qu’il pouvait observer. Selon Lyell, tous les traits des paysages résultaient de processus très graduels opérant sur d’innombrables millénaires : il s’agissait de phénomènes tels que la sédimentation, l’érosion ou le volcanisme, lesquels étaient tous encore facilement observables. Pour des générations d’étudiants en géologie, la thèse de Lyell serait résumée par la phrase : « Le présent est la clé du passé. »
Selon Lyell, l’extinction elle aussi se produisait à une vitesse très lente : si lente que, à tout moment, en tout lieu, il n’était pas surprenant qu’elle passe inaperçue. Lorsque les données fossiles semblaient suggérer qu’à divers moments les espèces avaient péri en masse, cela indiquait seulement que ces archives n’étaient pas fiables. Même la thèse selon laquelle l’histoire des êtres vivants avait une direction (d’abord les reptiles, puis les mammifères) était erronée : c’était une déduction incorrecte de plus, fondée sur des données imparfaites.
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À la fin de l’Ordovicien, il y a quelque 444 millions d’années, les océans se sont vidés, et environ 85 % des espèces marines se sont éteintes. Pendant longtemps, on a considéré cet épisode comme l’une de ces pseudo-catastrophes qui démontraient juste à quel point on ne pouvait pas faire confiance aux archives fossiles. De nos jours, on la regarde comme la première des cinq grandes extinctions, et on pense qu’elle s’est déroulée en deux brèves phases extrêmement meurtrières.
Bien que ses victimes ne bénéficient pas de la même fascination que celle exercée par l’extinction de la fin du Crétacé, cette première grande extinction a, elle aussi, marqué un tournant dans l’histoire des êtres vivants, un moment durant lequel les règles du jeu ont soudainement basculé, et dont les conséquences seront à jamais perceptibles.
Ceux des animaux et des plantes qui ont survécu à l’extinction de l’Ordovicien « ont ensuite conduit au monde moderne », a remarqué le paléontologue britannique Richard Fortey. « Si la liste des survivants avait été un peu différente, le monde d’aujourd’hui serait lui aussi différent ».
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