Les Presque Soeurs

L'autrice fouille la mémoire de sa famille pour retrouver la trace de ses aïeuls durant la seconde guerre mondiale. Famille de juifs venue de Pologne, si les parents sont vite liquidés par les nazis, les enfants subissent le parcours imposé par la France de Vichy. Les camps dans le Loiret , les foyers à Paris. Et toute l'abomination qui va avec.

Il y a des livres qu'on ne rencontre pas et celui là en fait partie. J'en ai presque honte , vu la gravité du sujet, mais c'est comme ça.

L'histoire est d'une tristesse sans nom, le sort de ces enfants irrespirable mais je n'étais pas venu lire un documentaire . alors , comme cela nous est arrivé à tous, je m'empare de la technique éculée de la diagonale qui est censé me faire gagner du temps, me faire aller à l'essentiel de l'essentiel mais qui en contrepartie me sort du plaisir de la lecture .
Bien sûr, la chronologie de la rafle jusqu' au foyer parisien en passant par le Loiret est intéressante , la quête de ses racines par l'autrice aussi , mais voilà, parfois cela ne fonctionne pas.

A la sortie , je repars avec un lien entre la Chine et Montargis , ce qui ne devait pas être le but de l'autrice :).

J'aurais aimé aimer ce livre. J'aurais aimé le lire avec passion. J'aurais aimé ne pas écrire ce qui suit. Tout est digne et respectable dans le roman de Chloé Korman. Elle-même est digne et respectable. le propos est digne et respectable. Les recherches, le voyage initiatique réalisé par l'auteure sont louables. L'horreur vécue par ces enfants juifs ballotés et exterminés sous l'occupation doit être racontée. Elle doit être connue. Elle doit être transmise. C'est un devoir de mémoire. Mais un roman n'est pas un documentaire. Il n'est pas un carnet de route. Et c'est bien là que le bât blesse. J'espère que tous les lecteurs n'auront pas la même impression que moi, ce sentiment d'ennui qui enfle au fur et à mesure de la lecture, cette immense culpabilité de ne pas aimer, de ne pas aimer du tout une oeuvre à l'évidence méritoire.

Ouvrage referme et lu en entier. Je dois avouer qu il m a ete tres complique de rester concentree et de suivre. Que ce soit pour les deplacements tres precis dans les rues de paris d un numero a l autre ou d une navigation entre le present de la narratrice et le passe des protagonistes parfois sans frontieres claires, il y a mille occasions de se perdre. Et d y perdre le raisonnement suivi. Pourtant on percoit les emotions, le travail intense de recherche et l imagination pour essayer de combler les trous. Mais le rendu est tres difficile pour le lecteur que nous sommes et la lecture a risque d etre inachevee.

L'histoire de ces six petites filles est très émouvante et ce livre nous démontre une fois de plus la cruauté pendant la seconde guerre mondiale.
Hélas je n'ai pas accroché avec l'écriture. le texte semble parfois trop brouillon, on passe d'une date à une autre pour revenir en arrière et on finit par s'y perdre. Des passages sont inutiles et il n'est pas toujours évident de suivre puisque l'auteure passe du passé au présent sans transition réelle.
Je salue toutefois la difficulté qu'à du rencontrer celle-ci en essayant de retracer les derniers moments de vie de sa famille perdue.