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sur 205 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Certaines histoires sont comme des forêts, le but est d'en sortir. D'autres peuvent servir à atteindre des îles, des ailleurs. Qu'elles soient barques ou forêts, elles sont faites du même bois. »


Si l'auteur est entrée dans la forêt obscure, sur les traces des enfants morts de la Shoah, c'est sur l'invitation de sa soeur Esther, qui, s'étant découverte voisine d'un témoin des faits, avait commencé à reconstituer l'histoire de leurs trois petites cousines, mortes en déportation à la toute fin de la guerre. Cloé Korman s'est alors lancée dans une enquête qui, du Loiret à Paris, l'a menée pas à pas là où la France de Vichy a fait passé les soeurs Korman – Mireille, Jacqueline et Henriette – et leurs « presque soeurs » – Andrée, Jeanne et Rose Kaminsky –, toutes les six raflées à Montargis en 1942, internées dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, puis plusieurs fois séparées et réunies au hasard de leurs affectations dans différents foyers d'accueil parisiens où, recensées sur les listes juives des préfectures, elles attendirent que leur sort, apparemment encore indécis, se scellât au bon vouloir des autorités.


Aussi chaotique que le parcours de ces fillettes ballottées de lieux en lieux puissent paraître, le récit mène pourtant à un constat implacable : en fait de tergiversation quant à leur destin, il n'y eut jamais qu'une question d'organisation et de logistique. Si les enfants ne furent pas déportés dès le début avec leurs parents, restant orphelins à la charge d'un Etat français impatient de s'en débarrasser, ce fut uniquement pour ne pas encombrer les camps de travail en attendant que la machinerie d'extermination nazie eût atteint le niveau capacitaire requis. Alors, dans l'intervalle, on les casa, peu importe comment, dans des lieux d'attente, puisant dans leurs listes pour optimiser les convois d'adultes lorsqu'ils étaient incomplets… Pour les soeurs Korman, l'heure du départ fatal sonna en 1944, dénotant, de la part des responsables français, un « acharnement à faire des victimes alors que la défaite nazie était acquise ».


Nous faisant « prendre la mesure des mensonges putrides dont est capable un État jusqu'à assassiner ceux dont il a la protection avec la bonne conscience qui s'autorise des tampons de commissaires, et la respectabilité des signatures de sous-préfets ayant l'honneur de s'adresser à leur préfet, ou de préfets déférant à leur ministre avec des listes de noms d'enfants », établissant tristement le rôle « de mise à feu du génocide » joué par la France, la narration s'éclaire aussi fugitivement des actes individuels de révolte, des coups de pouce rencontrés ça et là qui ont pu renverser la fatalité et sauver des vies, comme celles des soeurs Kaminsky, enfuies après six tentatives manquées. Ainsi, sur les « presque soeurs » promises au même destin par la barbarie des hommes, trois auront pu emprunter une traverse vers la vie...


Moins introspectif et, du coup, peut-être moins chargé émotionnellement que la bouleversante Carte postale d'Anne Berest, le livre de Cloé Korman n'en frappe pas moins l'esprit en abordant la Shoah sous un angle demeuré méconnu : le sort très hypocritement réservé par la France de Vichy aux orphelins laissés par les adultes juifs déportés. Aussi soigneusement documenté qu'admirablement écrit, le récit très concret a de quoi ébranler profondément le lecteur, aussi averti soit-il déjà de la part de responsabilité de l'administration française dans le génocide. Et puis, déjà horrifié par le sujet dans son ensemble, comment ne pas rester songeur face aux bifurcations du destin, qui d'une pichenette condamne ou sauve, à partir de situations strictement identiques… Coup de coeur.

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Cloé Korman, à la manière d'un détective, remonte les traces de son passé familial et nous livre un bouleversant témoignage, aussi intime qu'édifiant, en ravivant la mémoire de ses « petites » - mais grandes en fait – cousines. « Les presque soeurs », c'est l'histoire d'un groupe de petites filles qui, durant quelques mois, vont se désigner ainsi. C'est un livre où l'on va raconter comment elles ont vécu leurs mois d'emprisonnement, l'absence de leurs parents et leur vie de petite-fille.
A Montargis, en juillet 1942, suite à la rafle de leurs parents, les petites Korman, Mireille, 10 ans, Jacqueline, 5 ans et Henriette, 3 ans, sont placées chez une femme, Mme Mourgue, une femme non juive mais qui en sa qualité d'épouse d'un homme juif, est éligible à être l'hôte d'enfants juifs. En octobre, les petites sont arrêtées par les gendarmes et envoyées en prison. C'est là qu'elles retrouvent les soeurs Kaminsky, Andrée, Rose et Jeanne, qu'elles connaissent déjà. La mère de ces dernières a également été raflée alors que leur père se trouve en zone libre, dans un camp de travail. Prochaine destination pour les fillettes, le camp de Beaune-la-Rolande, avant les orphelinats de l'UGIF, à Paris.

Comme je le dis souvent en lisant ce genre d'ouvrages, c'est lorsque la grande histoire s'écrit à travers la petite que l'on prend toute la dé-mesure de ce qui fut. L'histoire de ces fillettes est hallucinante à bien des égards. D'une part par le récit profondément intime qu'en fait Cloé Korman qui rend ces petites filles si proches de nous, d'autre part par l'enquête minutieuse de l'autrice qui nous permet de lever le voile sur le sort des enfants juifs en France durant ces mois qui ont suivi les rafles de leurs parents.
Cloé Korman alterne dans son récit le passé et le présent, insufflant dans l'évocation des petites-filles ses sentiments du moment alors qu'elle s'apprête à devenir mère pour la seconde fois. L'émotion aurait-elle été la même sans cela ? Sans doute pas lorsqu'elle voit son petit garçon de deux ans qui a un an de moins que sa petite cousine Henriette au moment de son arrestation. C'est sans doute aussi ce qui lui permet de raconter les gens et les faits à hauteur d'enfant, rendant les 7 mois où les Korman et les Kaminsky se sont soutenues comme un temps très long, qui s'étire à l'infini. Alors que 7 mois, ce n'est rien, sauf pour des enfants si jeunes.
C'est toujours à hauteur d'enfant que l'on prend en pleine face toute la folle maniaquerie d'une administration collaborationniste qui signait les arrêts de mort des enfants en dressant des listes de noms et en gardant un contrôle sur eux dans les lieux de semi-liberté qu'étaient les centres de l'UGIF. Que représentaient ces « home » au final ? Juste le purgatoire avant l'enfer.
Pour remonter si précisément les traces de ses cousines, Cloé Korman n'a pas hésité à mener une quête topographique en retournant sur les lieux du passé. de la prison de Montargis aux anciens orphelinats de Paris, en passant par Beaune-la-Rolande, l'autrice s'est muée en enquêtrice, imaginant dans les cours ou à travers une fenêtre, le périple des petites-filles. Certains se perdront peut-être dans ce dédale de rues parisiennes. Pour ma part, je les ai sillonnées sans les connaître et cela m'importait peu. Car comme le dit un rappeur très connu, "c'qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête". Et celle de Cloé Korman donne sens à tout le récit.

Oui « Les presque soeurs » est un témoignage important sur le sort des enfants juifs en France à cette époque, sur ceux qui les ont trahis, sur ceux qui les ont aidés - des figures comme Adélaïde Hautval ou encore le médecin Weill-Hallé, des « justes », sont évoquées. C'est enfin un bouleversant hommage à la mémoire des siens et à ces vieilles dames d'aujourd'hui qui, un jour, ont organisé leur propre évasion, digne d'un roman d'espionnage. A quoi tient le fait que les unes s'en sortent et pas les autres ? Peut-être au fait qu'un papa était encore en vie et qu'il donnait de l'espoir et de la force à ses petites-filles. Andrée, Rose et Jeanne s'en sont sorties, courageusement, heureusement. Mireille, Jacqueline, Henriette s'en sont allées, courageusement, malheureusement. On ne les oubliera pas.
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Livre que je n'aurai jamais lu si je ne l'avais pas reçu. Voilà, c'est dit : je lis très peu de livres sur la seconde guerre mondiale et la déportation, ma propre histoire familiale (trois ans de camp de travail pour mes grands-parents polonais catholiques) me suffit amplement.

Nous avons à faire avec un récit minutieux, qui fait suite à une enquête non moins minutieuse, qui nous emmène dans des lieux marquants de l'histoire de la déportation des juifs en France, des lieux oubliés, des lieux dont on ne parle pas, ou peu. Je pourrai presque dire qu'il nous parle de la vie quotidienne dans les camps de transit, dans les centres de « tri », et l'autrice ne nous cache jamais ce que ces mots recouvrent.
Le récit fait des aller et retour entre le présent, celui de l'enquête de l'autrice, interrompue par le confinement, et le passé, le parcours des trois soeurs, les cousines de son père, et des trois « autres » soeurs, qui elles, ont survécu. le récit reste toujours fluide, précis sans être froid, émouvant sans jamais sombrer dans le pathos. Il donne à voir les enfants, les adultes, à redonner des noms, des visages, des morceaux de vie, à des êtres qu'allemands et français (l'autrice ne gomme jamais le rôle des français dans ce récit) ont voué à l'extermination.

Il donne aussi la parole à celles qui ont pu survivre, parce que des personnes, autour d'elles, se sont organisées pour faire tout leur possible pour les sauver. Mention spéciale à Andrée, qui aura tout supporté de l'état français, même après la guerre.

Pour moi, ce fut une des rencontres les plus percutentes de cette rentrée littéraire : quelle soit notre situation, il est des sujets qu'il ne faut pas passer sous silence. L'autrice elle-même était enceinte quand elle a retracé le parcours des cousines de son père, et pourtant, elle ne s'est pas arrêtée aux croyances de certains (= ne pas penser à des événements tragiques pendant une grossesse).
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Cloé Korman remonte la piste de ses 3 petites cousines victimes du Nazisme et déportées comme des milliers d'autres enfants...
Leur destin semble lié à jamais à celui des 3 soeurs Kaminsky, compagnes d'infortune à multiples reprises lors des rafles...
Un roman chargé d'émotions
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La plus âgée a 13 ans, la plus jeune vient de naître. Toutes les sept sont juives, orphelines: un des pères se cache en zone libre et quelques mois plus tard, l'autre père et les deux mères sont arrêtés, internés, gazés.
On a procédé par étape, tout était planifié et organisé: les parents d'abord, les enfants ensuite.

Alors ces petites filles, comme des milliers d'autres enfants, restent en France, orphelines, en attendant que leur sort soit scellé, trimballées de camps en centre de tri, de centre de tri en foyers, de foyers à Drancy, de Drancy à Auschwitz.

Ces deux années d'errance entre les mains des adultes qui décident de leur destinée vont permettre aux filles de devenir des presque soeurs.
Elles se retrouvent autour du bébé, première petite fille sauvée, puis dans le camp de Beaune-la-Rolande où elles échappent aux maladies, à la folie et l'inanition.
Elles sont ensuite envoyées à Paris et assistent aux rafles ponctuelles de leurs camarades d'infortune jusqu'au jour où leur tour arrive.

Cloé Korman, sous l'impulsion de sa soeur, retrouve la trace de ces petites filles. Trois d'entre elles sont ses petites cousines assassinées. Les trois autres étaient leurs amies.

L'autrice explore Paris, ces lieux oubliés où ont été parqués ces enfants en transit et passe beaucoup de temps avec Andrée, une des soeurs qui se souvient de tant de choses.

Ce récit est magnifique, bouleversant et très bien écrit. Il vous faudra prendre des notes sur les 50 premières pages pour ne pas vous perdre dans les noms, les dates et les liens de parenté, mais rien d'insurmontable et surtout indispensable car cette enquête c'est LE récit des enfants.

À travers ses cousines, Cloé Korman raconte tous les enfants. Qu'a-t-on fait d'eux pendant ces longs mois? Qui les gardait? Comment étaient-ils convoyés ? La partie historique est indispensable et dramatiquement captivante.

J'ai quitté ces petites filles avec tristesse et je suis nostalgique de leur présence. Comme tous les récits de la Shoah, je le garderai précieusement en moi.
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Listées sur des registres, étiquetées d'étoiles jaunes, empêchées de travailler et rejetées par la société française, les familles juives furent séparées de leurs enfants et envoyées dans les camps de concentration dès 1942. le triste sort des jeunes orphelins ne fut décidé par les nazis qu'en 1944, année durant laquelle ils vinrent compléter les convois à destination des camps.
Cloé Korman se lance sur la trace de ses trois petites cousines qui vivaient à Montargis et dont la route croisa celle des trois soeurs Kaminski.
Grâce à plusieurs témoignages de survivants dont celui d'Andrée, l'aînée des Kaminski, de six lettres de Mireille, l'aînée des Korman, ainsi que de ses nombreuses visites sur les lieux de regroupement des enfants, l'autrice retrouve toutes les étapes de la détention des fillettes de 1942 à 1944.
Ainsi du camp d'internement de Beaune-la-Rolande à l'ancienne synagogue du foyer Vauquelin à Paris, en passant par les centres de tri de l'UGIF* de Lamark puis de Guy-Patin, les six petites filles nouèrent un lien fort durant ces deux années d'emprisonnement.
Si son récit est profondément triste sur le fond, elle consacre toute la finesse de sa plume à nous faire partager les quelques instants de joie que vécurent ces enfants, malgré l'isolement, le dénuement et l'absence de leurs parents.
Posant ses mots sur le canevas de l'Histoire reconstituée, Cloé Korman tisse le fil d'un récit sensible et vibrant d'humanité.
Un roman difficile mais ô combien essentiel, qu'il fallait absolument écrire pour cette réalité qu'il révèle, même si elle est tellement violente.
Merci Madame Korman d'avoir mis au jour, avec cette enquête minutieuse et tellement émouvante, le calvaire qu'ont vécu les enfants juifs, petites victimes innocentes d'une inconcevable barbarie, alors que leurs parents n'étaient déjà plus.
Et tant pis si vos petites silhouettes, marchant main dans la main dans les allées boueuses d'un camp d'internement, dans les couloirs vides d'un centre de tri ou dans les rues d'un Paris occupé, hantent désormais mes nuits, Mireille, Jacqueline, Henriette, vous êtes dans mes pensées pour toujours. Je ne vous oublierai pas.
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Encore un livre sur la Déportation -avec un d'majuscule ! Oui, mais encore un livre absolument utile, qui nous mène à travers la France des années de Guerre, de camps en homes d'enfants. Un joli nom que ce Home d'enfants. On se croirait presque en villégiature ! Mais non. Nous sommes dans la France des années terribles. Celles de la Shoah, de l'Holocauste et de la déportation des juifs de France par des policiers français qui obéissaient à l'État français.
Finalement dans ce livre, pas de nazis, pas d'uniformes SS ! Rien que la France et ses directives. Enfermer les juifs : adultes et enfants. Alors que les nazis n'avaient pas réclamé les enfants. Une aubaine, un cadeau, une monstruosité.
Nous suivons le parcours des 3 petites Korman et de leurs amies les Klaminsky (4 petites soeurs). Livrées à elles-mêmes après l'arrestation, la déportation ou la fuite en zone libre de leurs parents.
Les grandes s'occupent des petites ; la plus jeune n'a que 4 ans, la pus âgée à peine 13.
Quand on voit les jeunes d'aujourd'hui, comment imaginer une enfant de 13 ans prendre soin de sa petite soeur lors des nombreux déplacements dans les camps, faire en sorte qu'elle reste propre et ne voit pas l'horreur autour d'elle ?
A l'heure où la télé-réalité l'emporte sur la réalité, comment se mettre à la place de ces gamines sans parents, sans référents ?
C'est absolument inimaginable.
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Ce roman puise sa vérité dans deux temporalités, celle de l'autrice et de son présent (entre découverte des archives, exploration de villes françaises, confinement, grossesse) et celle des Presque Soeurs, 6 petites filles ballotées dans la France collaboratrice de Vichy. En revenant sur les lieux mêmes du drame, en réunissant les mots des survivantes et des témoins, Cloé Korman reprend le fil de l'histoire vécue tout en rappelant sa présence. Elle raconte son propre ressenti, sa nécessité toute personnelle de faire entendre ses émotions. Ses mots viennent en écho aux paroles des survivants. Elle ne comble pas le passé mais avec ce nouveau filtre, nourrie des nouvelles rencontres, observe son présent autrement.

Le roman, construit en plusieurs parties selon les lieux visités (Montargis, Orléans pour le Cercil, Beaune-la-Rolande, Paris), est un parcours qui se rapproche de la chronologie des vies évoquées. Face aux vestiges du temps, elle laisse parler sa sensibilité, son émoi, sa détermination. Compte tenu du sujet, il est bien sûr question de transmission, de devoir de mémoire. Les années de guerre marquent encore et toujours la chair des survivants, qu'ils aient été observateurs malgré eux ou victimes, encore plus injustement. Quelle place avoir quand on écrit et que les mots choisis ne peuvent se rattacher au vécu directement ? L'imaginaire ne doit rien étouffer, la mièvrerie non plus. La douceur des images, la tendresse des évocations ne tombent jamais dans le larmoyant ou le spectaculaire. Son roman parle autant des absents que des présents, de celles et ceux qui ont survécu, de celles et ceux qui sont nés tout de même, de celles et ceux qu'il ne faut pas oublier. Avec une écriture très cinématographique, Cloé Korman accompagne le lecteur dans sa découverte de cette période historique sans jamais se perdre dans le surplus d'émotions.
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Dans ce livre très documenté et très émouvant, l'autrice évoque un aspect de la Shoah qui nous est sans doute moins connu. Dès 1942, de nombreux parents juifs sont arrêtés puis déportés, laissant derrière eux des milliers d'enfants, souvent en bas-âge, qui se retrouveront « ballotés » de camps en foyers parisiens. Souvent seuls, les fratries étant régulièrement séparées puis parfois réunies, ils sont arrachés à une vie paisible et se retrouvent désemparés, à la merci d'adultes à l'empathie et à la compassion « variables ». C'est ce qui arrive aux trois petites cousines de Cloé Korman, Mireille, Jacqueline et Henriette qui, dans leur malheur se trouveront toutefois réunies avec trois amies, Andrée, Jeanne et Rose Kaminsky.
Au fil des transferts ordonnés par la politique de Vichy qui, sous prétexte de prendre soin d'elles ne fera que reporter mais préparer soigneusement la déportation prévue, elles finiront par être éloignées, se perdant ainsi de vue.
Si grâce à leur évasion, les soeurs Kaminsky parviendront à survivre à cette politique de la honte, les trois petites filles Korman n'auront pas cette chance. Elles feront partie de la rafle de Saint-Mandé, le 22 juillet 1944 et quitteront Drancy le 30 juillet à destination d'Auschwitz.
Au-delà de sont aspect historique, ce roman nous rappelle, si besoin était, jusqu'où est capable d'aller « l'inhumanité » et, surtout, qu'il ne faut jamais cesser de parler, de témoigner et d'évoquer notre histoire pour que jamais l'on oublie.
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" Ce sont les faits, entre 1942 et 1944, des milliers d'enfants juifs, rendus orphelins par la déportation de leurs parents, ont été séquestrés par le gouvernement français de Vichy."
Raconter cette période de l'histoire sordide restera nécessaire au fil du temps, on en dira jamais assez, on n'a pas le droit d'arrêter de témoigner.
Parmi ces enfants internés, sans mère ni père, les soeurs Korman, petites cousines de l'auteure, elles sont trois soeurs : Mireille (10 ans), Jacqueline (5 ans) et Henriette (3 ans) et une autre fratrie de trois soeurs, Andrée, Jeanne et Rose Kaminsky qui ont sensiblement le même âge.
Elles se sont fréquentées dans la vie d'avant, se connaissent et se voient dans leur enfance.
Nous voici face à deux familles, et surtout 6 enfants qui vont se côtoyer durant 7 mois dans cet enfer de foyers, d'internement dans plusieurs lieux d'enfermement à Paris.
Ce sont des enfants "bloqués" du régime de Vichy, elles sont scolarisées, ont une certaine liberté de mouvement mais peuvent à tout moment être emmenées vers un ailleurs et ne jamais revenir.
Elles se nomment elles mêmes presque soeurs.
Véritable enquête minutieuse de C.Korman pour apprendre ses racines, pour rechercher le parcours de ses petites cousines.
Ne pas trop dévoiler ce vif témoignage, ne gâchons pas notre précieuse lecture et nos émotions.
Celle-ci seront suffocantes face à cette réserve de chair humaine, et ce génocide programmé.
J'ai souvent relu certains chapitres, j'ai ralenti ma lecture pour ne pas quitter ou abandonner ces petites filles.


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