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Critique de balloonvenus


Quand un auteur écrit un premier roman, forcément on l'attend au tournant pour le deuxième. Surtout quand le premier fut une telle merveille. Après son magistral "A crier dans les ruines", Alexandra Koszelyk passe le cap avec "La dixième muse" et ô combien. Lyrique, onirique, écologique, ce roman est un livre-monde, voire un roman-cosmos. Alors qu'il se trouve avec un ami au cimetière du Père Lachaise, Florent est irrémédiablement attiré par la stèle de Guillaume Apollinaire. Il trouve aussi sur place un morceau de bois qui l'attire étrangement. Une fois chez lui, le morceau de bois vibre, ainsi que se développe chez lui une obssession pour le poète. Et plus le bois vit, plus l'obsession va grandissante. A moins que ce ne soit l'inverse.
Impossible d'en dire plus sans trahir l'âme du roman, sa complexité (non pas dans le sens péjoratif) et sa richesse. Deux personnages sont au centre du récit. Apollinaire, force de la Nature, solide comme un chêne, mais déjà déraciné avant même la tempête de la grippe espagnole. Apollinaire et ses femmes, compagnes, muses. Neuf... Et la dixième, la Première, la primale. La poésie nourrie au sein originel de la Femme monde, puis à la sève de ses femmes, essences variées et toutes aimées. le deuxième personnage ? Une source éternelle d'inspiration, celle qui est là en nous, pour nous dont elle se nourrit et à qui il ne faut pas oublier de rendre la pareille sous peine qu'elle ne nous détruise. Et c'est certainement le principal à retenir : l'osmose.
Alexandra Koszelyk nous fait là l'offrande d'une écriture riche et dense comme l'argile dont on fait les plus beaux tanagras, puis délicate et aérienne telles les branches d'arbre légères qui tutoient le ciel. Des morceaux de phrase tels des épithètes homériques. Etant émerveillée par la beauté et la force de la nature, et fascinée par les mythes antiques, j'ai embarqué pour suivre le flot d'une rivière dont les rives sont nature et littérature, se rejoignant en un pont par-dessus les étoiles. Apollinaire disaient qu'il était grand temps de les rallumer. Alexandra Koszelyk l'a fait.
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