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Critique de kikenbook


Après avoir lu les excellents « à crier dans les ruines » et « la dixième muse », je ne pouvais pas ne pas lire le nouveau roman d'Alexandra Koszelyk qui pour son retour en librairie signe le premier tome d'une saga fantastique destinée à un public de jeunes adultes. Je suis un jeune adulte. Si, si. Depuis une (très) grosse vingtaine d'années.
Les deux précédents romans montraient tout l'attrait de l'autrice pour les références mythologiques qu'elle glisse en filigranes plus ou moins prononcés dans ses histoires. La nature y tient également une place importante, voire primordiale en troquant une figuration décorative contre un rôle à part entière. le sanctuaire d'Emona s'inscrit complètement dans la lignée des romans précédents en amplifiant la part de fantastique déjà amorcée dans « La dixième muse ». D'emblée, le prénom de la protagoniste principale, Séléné, emprunté à la déesse grecque de la Lune, donne le ton en plaçant l'adolescente orpheline sur le chemin d'une destinée exceptionnelle et sur celui d'Irina, une autre adolescente avec qui elle va partager le siège arrière de la voiture de son frère aîné, en route pour un séjour en Roumanie. Mais le voyage s'interrompt en Slovénie où Séléné et Irina sont hébergées dans une étrange maison bordée d'arbres centenaires. Assez rapidement, le doute n'est plus permis, Séléné et Irina ne se sont pas rencontrées par hasard et ce n'est sûrement pas une coïncidence non plus si les deux jeunes filles se trouvent si près de Ljubljana, la capitale slovène, dans une demeure dont le mystérieux plafond résonne avec les cauchemars de Séléné.
Encore une fois, la plume de Koszelyk fait mouche. Il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans l'histoire et me défaire de l'impression qu'avaient pu me laisser les premiers dialogues (un peu trop « écrits », à mon goût, et peu « naturels » dans le contexte), et puis l'arrivée en Slovénie m'a eu, j'ai fini par me laisser emporter dans le tourbillon. Il fallait que je sache dans quoi Séléné et Irina se trouvaient embarquées, quel mystère cachait la maison et son environnement, quelles révélations allaient nous arriver sur le passé de Séléné, ses rêves, sa relation avec cette Irina qui prétend lire dans les étoiles et fabriquent des santons magiques dans des écorces de bois. Bref, au fil du roman, les questions abondent et les indices se récoltent petit à petit. On sourit quand l'autrice glisse de temps en temps (sur) des « racines » (d'arbres, de cheveux ou ancestrales), ou quand la chambre puis la voiture se font sanctuaires, amorce à peine cachée de ce que le titre nous révèle d'ores et déjà. Tout ici participe aux mystères et à l'aventure et c'est jubilatoire. La nature omniprésente que ce soit dans la végétation ou les constellations, le bestiaire mythologique en partie emprunté au lieu même de l'action (de l'importance du dragon qui orne le pont et le blason de Ljubjana) ou encore le socle historique sur lequel repose l'intrigue (en utilisant notamment l'histoire d'Emona, la cité romaine qui fut en proie à différents envahisseurs et sur laquelle a été construite l'actuelle Ljubljana), tout s'imbrique impeccablement et noue les fils d'une intrigue extrêmement riche.
A grand renfort de scènes magistrales et fortes (on se serait parfois cru avec Indiana Jones ou Harry Potter), Alexandra Koszelyk nous raconte une jeune fille qui part à la quête de son identité comme un Jason à la recherche de la Toison d'Or (oui, j'avoue, je ne choisis pas Jason tout à fait au hasard : Jason, dragon, Ljubljana, toi-même tu sais…). Et Séléné semble découvrir sa vérité, son histoire, au fur et à mesure qu'elle s'enfonce concrètement dans les grottes souterraines… (ou l'art de retourner Platon et sa caverne !) ou qu'elle s'échappe spirituellement dans les étoiles. On a terriblement hâte de savoir quelles aventures l'autrice réserve à son héroïne et quels secrets seront percés dans les prochains tomes du « sanctuaire d'Emona ». Vivement la suite !
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