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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
****

Justine est une jeune fille qui ne sait si elle doit chérir ou regretter le souvenir de son père. Alors qu'il est mort depuis quelques mois, elle revient sur leur vie, leur relation ou plutôt l'absence de toute émotion. Faute à sa mère, autoritaire, tyrannique, destructrice et castratrice. Difficile de prendre du recul et de mettre en lumière ce père resté dans l'ombre depuis toujours...

J'ai découvert Olivia Koudrine avec son roman de cinq à Sept et j'avais totalement adhéré à sa sensibilité. Avec L'homme battu, elle confirme l'attachement à des personnages malmenés par la vie, blessés et perdus.

Cette histoire est celle d'un homme, Jérôme, professeur de musique, qui a abandonné son amour pour épouser Delphine, professeur de maths. Enceinte, elle ne lui a pas laissé le choix...
Delphine est une femme jalouse et acariâtre, qui n'a aucune honte à rabaisser son époux, à lui donner des ordres et à effacer toute trace d'autonomie.
Justine, leur fille, vit dans cet environnement pesant, étouffant. Sans véritablement donner raison à sa mère, elle n'éprouve aucune empathie pour son père, faible, sans personnalité ni courage.

C'est à la mort de Jérôme que Justine renoue avec son passé, son histoire. Elle découvre alors la correspondance qui n'a jamais cessé entre son père et Suzelle, son amour de toujours. Elle comprend alors la perfidie de sa mère et tente de se raccrocher aux souvenirs qu'elle garde de cet homme effacé.

J'ai été touchée, émue, mais aussi étonnée et triste pour cette famille. A l'image de Justine, dès les premières pages, on déteste Delphine, cette femme qui baigne dans la méchanceté, on s'agace de Jérôme qui se laisse malmener. Mais doucement, nos sentiments évoluent. Justine nous touche. le couple disfonctionnel que forme ses parents la déstabilise et ne lui permet pas de grandir sereinement. Comme tout enfant, elle avait besoin d'un père aimant, aux gestes tendres, ce qu'ils lui ont refusé, chacun à sa manière...

Merci à NetGalley et aux Editions le Cherche midi pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Les apparences sont souvent trompeuses et ce n'est pas Justine qui vous dira le contraire ! Car "L'homme battu", c'est une histoire de famille, et dans chaque famille les secrets sont immenses. La famille de Justine à première vue semble ordinaire mais dans l'ombre se cache une mère autoritaire, omniprésente, manipulatrice et un père muet, effacé, faible, qui subit la violence verbale et physique de sa femme.

Justine, à la mort de son père décide de sortir de son silence, elle nous plonge dans ses souvenirs, durant des années où elle a été témoin de cette femme diabolique et d'un père en souffrance. Mais, quand on est enfant, comme avoir des yeux d'adultes et ne pas se laisser porter par un univers de faux-semblant ?

Un roman fort, puissant, une auteure, Olivia Koudrine qui ose, qui casse les odes en parlant de violences conjugales subies par les hommes. Et oui, les hommes aussi !

Olivia Koudrine nous plonge dans les souvenirs d'un père qu'elle pensait connaitre à travers une plume percutante, tonitruante, où le langage choisi est cru, mais qui donne toute sa valeur et son sens à l'histoire !

C'est un roman addictif, surprenant, complet, où l'auteure décrit le mécanisme de cette mère, de ce monstre, pour arriver à ses fins et les répercussions psychologiques chez l'enfant qui assiste au drame d'une vie.

Bref, un roman unique, au sujet percutant et tabou, à une auteure à suivre. Un roman coup de poing, lumineux malgré le thème abordé !
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À l'heure où on parle de la violence faite aux femmes, Olivia Koudrine a pris tout son monde à contre-pied. Puisqu'elle a fait le choix difficile de traiter de la maltraitance, surtout psychologique faite aux hommes.
*

Bien sûr le pourcentage est infime, mais il existe et est bien réel. J'ai rencontré cette « violence » même, qu'a subi un de mes proches.
Alors vous pensez bien que ce livre, très bien écrit, a eu une grande résonance en moi.
*

Je fus bouleversé par ce roman moderne, surprenant et unique où l'auteure s'est inspirée de faits réels pour écrire son livre.
Son écriture est sèche, nerveuse et addictive. de sa plume très grinçante, cynique et crue, Oliva Koudrine a bien su décrire, avec des mots d'adolescente parfois, les justes ressentiments de Justine, le personnage central du roman.
Une jeune fille qui va se retrouver très jeune, face à des situations inédites et très déstabilisantes pour elle.
Une jeune fille qui devra vivre avec cette image désastreuse, dégradante d'une mère toujours grimaçante et jamais satisfaite de son mari et d'un père tristounet et effacé, qui s'était réfugié dans un immense mutisme.
*

Justine qui durant son adolescente et même après à l'âge adulte, sera prise en tenaille par plusieurs sentiments différents et contraires, qui auront de graves conséquences sur son équilibre psychique.
Elle en perdra par périodes, ses repères.

La jeune fille sera oppressée constamment par de la tristesse et surtout par de la colère, de constater cette injustice, en voyant cette mère si agressive, si castratrice, si méprisante. Une mère, un monstre, une Gorgone, une mégère, qui ne cesse de déverser sur son mari, sa méchanceté, son fiel, ses amertumes, sa jalousie, ses rancoeurs.
*

Malgré ce désir de protéger parfois ce père si faible, c'est une fois de plus de la colère et de la honte qui s'empareront de Justine. Et elle n'aura pas assez de mots durs pour décrire son géniteur.
Un père qu'elle voit comme une mauviette, comme un poltron, comme un pauvre mec qui ne sait pas et ne veut pas se défendre face aux invectives de sa femme.
Un homme malmené, maltraité, qui a préféré abdiquer depuis longtemps en faisant le dos rond, qui a choisi le silence pour bouclier contre la rage et l'humiliation journalières de son épouse.
Un homme qui mourra d'un cancer, comme une délivrance.
*

C'est un roman qui questionne aussi sur les rapports malsains, très ambiguës parfois et pervers qui existent dans un couple. Un roman qui interroge sur les êtres, sur leur pouvoir et sur leur emprise, et sur la victimisation.
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Évidemment le titre interpelle. J'ai lu ce roman aux allures de récit intime presque d'une traite !
Il faut savoir qu'en matière de violences conjugales, on a toujours tendance à présupposer que la femme est la victime. Pourtant les chiffres sont là, 28% des cas enregistrés concernent les hommes.

L'originalité de ce roman écrit dans une langue directe, parfois brutale et crue, est de se placer du point de vue de l'enfant dont le père est l'homme battu. Il lui faudra attendre d'être à la veille de la disparition de son père pour réaliser les choses et prendre la mesure de la manipulation dont à n'en pas douter, elle est une seconde victime. Car de mauvaise foi en mensonges, de méchancetés en dénigrements systématiques, la mère avait toujours su rallier sa fille à sa cause.
"Mon cerveau d'enfant s'était trop longtemps retranché dans le déni. Il avait fallu l'odeur âcre de la mort pour l'en délivrer "
On suit Justine, jeune adulte, qui plonge dans ses souvenirs et tente de démêler le faux du vrai, entre culpabilité et colère. Cela faisait longtemps que son corps avait parlé et que la situation familiale avait généré de la boulimie/anorexie, puis plus tard, l'addiction à l'alcool, au sexe... tout un ensemble de signaux d'alarme qui traduisaient son désarroi. Comment se construire avec un tel vécu au quotidien ? Quel rapport aux hommes peut-on avoir?
Justine va tenter de restaurer l'image qu'elle a de ce père qu'elle connaissait si peu si mal, à travers des souvenirs transmis par les rares amis de son père. Car sa mère avait fait le vide autour de lui.

C'est féroce, l'écriture est percutante, l'héroïne attachante, et c'est avec un certain soulagement qu'on la voit émerger de la noirceur de cette enfance volée par une mère indigne et se réconcilier avec l'image de son père, se reconstruire elle aussi, figure forte d'un féminisme équilibré, consciente que "dans le pire comme dans le meilleur, femmes et hommes sont égaux."

Un roman fort.
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Justine vient de perdre son père. Sa mort est un vrai déclic pour elle. Il y a quelque temps, elle ne voulait pas qu'il lui parle ou pose la main sur elle. Elle le voyait comme "une lavette", "un moins que rien". Mais plus maintenant... Aujourd'hui, elle se rend compte que cette vision a été influencée par sa mère, une femme qui prenait plaisir à rabaisser son mari. Elle réalise qu'elle a été aveugle devant les insultes ou les coups qu'il prenait. C'était un homme battu, elle le sait désormais... Ou l'a-t-elle toujours su ? Est-ce de là que viennent son anorexie, son mal de vivre ? Justine doit se reconstruire. Et peut-être qu'il n'est pas trop tard apprendre quel homme il était vraiment ?

J'ai apprécié ce livre, qui explore le thème de la violence conjugale, dont la victime est un homme. Un angle moins courant, mais tout aussi important. Un roman fort et poignant !

L'autrice décrit parfaitement les mécanismes de la violence, physique et psychologique. Pluie de coups, dénigrement, isolement de la victime... Avec le personnage de la mère, elle va même plus loin : elle montre comment les rôles peuvent être inversés et comment le bourreau arrive à se faire passer pour la victime. Quand une femme bat son compagnon, il arrive qu'elle joue sur les stéréotypes pour se faire plaindre et justifier ses actes, "tu n'es pas assez viril", "je parie que tu regardes d'autres femmes et que tu ne penses qu'au sexe", "ne t'approche pas de notre fille, espèce de pédophile". Ces comportements attribués aux hommes en général sont de bonnes occasions pour s'en prendre à son mari et se défendre aux yeux des autres. le parfait portrait du manipulateur. Et l'entourage, qui évolue dans cet environnement toxique, devient complice en étant berné. C'est le fardeau de Justine.
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Justine, jeune femme qui va nous raconter ses mémoires, avec sa mère et son père. Ce livre est une claque. de manière subliminal mais intense. Nous découvrons une femme néfaste, perverse et odieuse et en face un mari effacer. N'osant affronter la cruauté de son épouse. Justine, va donc dépeindre le portrait de son enfance et des événements.

de part son passé, elle ne sait si elle doit aimer ou éprouver de l'empathie pour cet homme de l'ombre. Avec les yeux d'une enfant, c'est n'est pas simple. Mais lors de la perte de ce dernier, qu'elle va renouer avec son passé, prendre le recul nécessaires et comprendre. Elle va s'émanciper afin de pouvoir garder en mémoire les moments de joie avec son père. Qui s'est toute sa vie sacrifier. Un texte émouvant, parfois brut mais tellement vrai.
Au delà des souvenirs et du regard sur les événements, il ya aussi les répercussions. Les mécanismes, comment le bourreau réussit à se faire passer victime. Les étapes, quelles soient psychologiques, physiques..
Les ravages que peuvent provoquer les actes et les paroles. Un livre fort de sens, qui doit être lu et partagé.
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L'Homme battu . D'Olivia Koudrine.
Un roman gagné lors d'un concours babelio, que je remercie pour l'envoi, ainsi qu'olivia Koudrine et le Cherche midi.
Ce fût une excellente lecture, j'ai aimé beaucoup de chose dans ce roman.
La plume, déroutante au début, avec ce mélange de vocabulaire ampoulé et argotique, très acide par moment, si émouvante à d'autres. Captivante en définitive.
La structure, avec des souvenirs de l'enfance et de l'adolescence de Justine qui se rappellent à sa mémoire , subtilement intégrés dans le récit de sa vie d'adulte.
Ces moments de non dits qui laissent le lecteur lire entre les lignes et comprendre seul.
Et Justine, l'héroïne, la narratrice, Pour qui tout bascule le jour de la mort de son père.
Sa colère, tellement puissante. Envers une femme abominable, perverse, qui a causé malheur, tristesse et démoli la vie de Justine et de son père.
Un roman qui sonne juste, avec une Justine si attachante, si touchante de ses drames , de ses excès, de ses imperfections , de son courage et de ses espoirs.
Un court roman, mais intense et percutant.
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Récit d'une fille de 20 ans qui revient sur une enfance et adolescence douloureuse suite au décès de son père !
Une mère autoritaire, méchante et manipulatrice qui a eu raison de son père qui lui était faible et effacé !
Je ne peux que conseiller ce livre d'Olivia Koudrine, facile et plaisant à lire .
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L'homme battu c'est l'histoire d'une famille où tout semble ordinaire. Et pourtant...

Justine, à la mort de son père, décide de sortir du silence. Elle se remémore cette vie chaotique, tiraillée entre une mère manipulatrice et omniprésente, et un père effacé et vaincu...
Sa mère incarne la perfidie même. Autoritaire mais aussi violente verbalement que physiquement, elle aura passé une vie à humilier et chosifier ce père que Justine a longtemps délaissé...
Parfois drôle, parfois coupable, la jeune fille essaie de se pardonner d'avoir autant fermer les yeux sur cette situation dévastatrice imposée par sa mère.

J'ai été très touchée par cette histoire. Les brimades quotidiennes que ce père accepte d'endurer pour être auprès de sa fille sont absolument abjectes. Souvent Justine l'appellera Jérôme plutôt que papa et j'avoue que c'est très déstabilisant de voir les ravages provoqués par une telle enfance. Cette mère castratrice est le diable personnifié.

Réputées pour être un sujet tabou, les violences conjugales subies par les hommes représentent pourtant 12% des victimes recensées en France.

Olivia Koudrine signe un roman coup de poing. Je vous invite fortement à le lire, il vaut le détour 🙏🏻
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L'enfance de Justine a été jalonnée par les crises de violence de sa mère Delphine envers son père Jérôme. Des violences verbales, psychologiques mais également physiques. Il décède lorsqu'elle a 20 ans et elle nous raconte l'histoire de sa famille.

Les parents de Justine sont tous deux profs lorsqu'ils se rencontrent. Enceinte, ils se marient. Jérôme, pris au piège va se retrouver au coeur d'un couple où Delphine va tenir le rime de marâtre au sein du foyer uniquement. Elle dirige, ordonne tout privant parfois de Jérôme de ses besoins élémentaires, l'humiliant et le frappant devant Justine.

Toute petite fille qu'elle est, Justine se rend parfois complice malgré elle des agissements de sa mère. L'image du père en est bouleversée. du père idolâtré par certaines petites filles, elle considère le sien comme un faible, une "lopette".

En grandissant, Justine s'est cherchée au sein de cette famille dysfonctionnelle. Elle s'est retrouvée seule, testant ses limites et adoptant des comportements qui la mettent en danger.
Lors du décès de Jérôme, elle prend conscience des violences commises par sa mère et s'en veut de ne jamais avoir essayé de protéger son père. Dès lors, sa mère devient l'objet de sa colère..

Un roman au ton sec, nerveux, à la fois fort et touchant sur les manipulations perverses physiques et psychologiques, le processus de victimisation et sur les répercussions de ces violences sur les enfants.

Bref, un roman qui aborde une thématique très peu vue en littérature et dont j'ai apprécié l'angle d'approche.
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