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Critique de miriam


miriam
03 septembre 2018
Koumandaréas est l'auteur de la Verrerie et du Fils du concierge, deux romans que j'avais trouvés charmants d'une simplicité étonnante, mettant en scène des gens ordinaires avec une telle maîtrise que l'histoire vous prend et vous émeut. 

"j'ai du mal à comprendre comment cet homme, né dans un milieu aisé avec langues étrangères et musique, a plus tard parlé pour le compte de vagues employés, de dames en perdition dans le métro et de gamins d'Omonia"

Play est un  roman autobiographique. Un jeune journaliste demande une interview d'un écrivain célèbre pour une revue littéraire. le jeune homme transcrit les cassettes enregistrées sur un magnétophone - d'où le titre Play . Quatre soirées et en épilogue, une conversation (non enregistrée à la terrasse d'un café), où l'écrivain monologue et se raconte. 

L'écrivain raconte ses années d'enfance, d'apprentissage. Il évoque de manière vivante son quartier d'Athènes, sa place, ses cafés. On comprend rapidement par allusions à ses écrits que l'écrivain n'est autre que Koumandaréas lui-même. Play devient donc une auto-biographie écrite par un journaliste inventé par Koumandaréas lui-même; Jolie pirouette littéraire.

"Un écrivain, mon jeune ami, vit en permanence entre les deux aspects du monde, le réel et l'imaginaire, si l'on peut ainsi grossièrement les définir. Aucun des deux ne lui suffit. Un schizophrène abdique d'ordinaire devant son mal ; l'écrivain, à travers l'écriture, tend à la guérison"

De littérature, il est beaucoup plus question que de la vie personnelle que Koumandaréas livre fort peu. de création littéraire :

"...mais c'est peu à peu qu'on devient romancier, en regardant, en observant, en meurtrissant sas vie, pour pouvoir la décrire dans son état natif, faire d'elle, un mythe..."

Il raconte aussi la vie à Athènes, ses rencontre avec des gens simples dans les cafés et avec les écrivains athéniens. Comme son interlocuteur lui demande ses influences littéraires   Il passe en revue tous les auteurs connus - ceux que je connais comme Kazantzaki qu'il rejette "parce qu'il a un talent de conteur, dit-il,  mais il a donné à voir une Crète qui n'avait pas d'existence, dans une langue qu'aujourd'hui personne ne parle ni n'écrit. Voilà pourquoi les étrangers qui le lisent en traduction sont ceux qui le comprennent"

Séféris, est à part, "c'est autres chose, dit-il, ne mélange pas ; lui était un poète"

Il en cite de nombreux écrivains grecs par allusions, que les Grecs comprennent sûrement mais que j'ai eu du mal à décoder (malgré les notes de bas de page précises) .

Pour les écrivains étrangers, Lorca, Tennessee Williams, sont cités mais plutôt caricaturés, mais surtout Melville et Faulkner et enfin Tchékov, sans aucune réserve.

Avec ce panorama de la littérature grecque, ce roman clôt  ma série de lectures grecques de très agréable façon. Je reviendrai à Koumandaréas, maintenant je vais m'éloigner d'Athènes et découvrir une nouvelle île : la Corse






Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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