Micha Lescot lit 'Matin sur Bourbon Street' de Tennessee WILLIAMS.
La vie d'un homme peut être considérablement enrichie par la présence d'une femme intelligente, cultivée, bien élevée. Je peux lui offrir tout ça, le temps n'use pas ces choses: la beauté est passagère, c'est un bien provisoire... mais la beauté de l'esprit, la richesse de l'intelligence... et la tendresse du coeur... j'ai tout ça... ça ne flétrit pas, au contraire; ça s'améliore... avec les années...
Ah, vous autres, hommes faibles et merveilleux qui mettez tant de grâce à vous retirez du jeu ! Il faut qu'une main, posée sur votre épaule, vous pousse vers la vie .... Cette main tendre et légère...
La vie n'est que souvenir, à l'exception du moment présent qui passe si vite que l'on peut à peine le saisir.
Je suis tellement démodé maintenant, que je redeviens presque à la mode.
Nous vivons tous dans une maison en feu. Et il n'y a personne pour l'éteindre, et pas la moindre issue. Uniquement les fenêtres du dernier étage par lesquelles regarder dehors pendant que les flammes consument la maison, et nous avec, pris au piège.
- Je vous ai dit cela parce que vous m'aviez blessé. D'ailleurs si l'on aime quelqu'un on ne doit pas prendre garde à ce qu'il dit. On blesse par crainte d'être blessé soi-même. Il faut n'étudier que le cœur et ne regarder que les yeux !
La haine est un sentiment qui ne peut exister que dans l'absence de toute intelligence.

Brick : Je n'ai pas l'intention de demander le divorce. Et ça me soulagerait que tu prennes un amant.
Margaret : Je ne veux pas prendre des risques. Je préfère rester sur ce toit de tôle brûlant...
Brick, se levant : Ce n'est pas très confortable.
(Il se met à siffler doucement.)
Margaret : Non, mais j'y resterai aussi longtemps qu'il le faudra.
Brick : Pourquoi ne me quittes-tu pas ?
(Il siffle)
Margaret : Je n'en ai aucune envie. (Brick est face à la porte au premier plan. Au loin, trois cris de faucon. Au fond, Grand-Père traverse la pelouse de droite à gauche suivi de Grand-Mère qui chantonne "She came to my window". Grand-Père fume un gros cigare dont elle écarte la fumée en agitant son mouchoir. Ils disparaissent. Margaret va à la porte au fond à droite. Margaret à Brick.) D'ailleurs, pour divorcer, il faut beaucoup d'argent et tu n'as pas un sou. (Elle traverse la chambre et rejoint Brick.) Tu n'as que ce que ton père te donne et ce n'est guère. S'il mourait demain...
(Elle remonte vers la porte du fond.)
Brick, s'assied sur la marche de la véranda : Mais pourquoi mourrait-il ? Maman vient de nous dire qu'il n'avait rien.
Est-ce qu'après tout, il n'y a pas 50% d'illusion dans le charme d'une femme ?

BLANCHE : On dirait que ma malle a explosé.
STANLEY : Stella et moi, on vous a aidé à déballer.
BLANCHE : Vous avez certainement fait vite et bien !
STANLEY : On dirait que vous avez dévalisé toutes les boutiques de mode de Paris.
BLANCHE : Ha-ha ! Oui… les toilettes, c'est ma passion.
STANLEY : Ça peut coûter combien une fourrure comme ça ?
BLANCHE : Oh, ça, c'est le cadeau d'un de mes admirateurs !
STANLEY : Il a dû vous admirer… beaucoup !
BLANCHE : Eh oui, dans ma jeunesse, on m'a pas mal admirée. Quand on voit ce que je suis devenue ! (Elle lui adresse un sourire radieux.) Cela vous paraît-il encore concevable qu'on ait pu me trouver aussi… séduisante ?
STANLEY : Vous êtes encore correcte.
BLANCHE : J'attendais un vrai compliment, Stanley.
STANLEY : Je connais rien à ces trucs-là.
BLANCHE : Quels… trucs ?
STANLEY : Filer des compliments aux dames sur leur dégaine. Les femmes que j'ai rencontrées savaient toutes seules si elles étaient belles ou pas, sans qu'on ait besoin de leur dire, et y en a même qui se trouvent mieux qu'en réalité. Je suis sorti une fois avec une fille qui me disait, « Y a pas plus sexy que moi, tu peux chercher, y a pas ! » Et j'ai répondu, « M'en fous » !
BLANCHE : Et qu'est-ce qu'elle a répondu ?
STANLEY : Rien. Ça lui a cloué le bec.
BLANCHE : Ça a mis fin à votre romance ?
STANLEY : Ça a mis fin à la conversation… c'est tout. Y a des hommes que tout ce truc de séduction hollywoodienne excite, et d'autres pas.
BLANCHE : Je parie que vous appartenez à la deuxième catégorie.
STANLEY : Exact.
Scène 2.