Avant de trouver la plage lointaine
où terminer en héros son immortel ennui, (1)
Lord Byron nageait dans le Grand canal,
éclairant de son cigare incandescent les étoiles;
il allait à Սուրբ Ղազար կղզի,
San Lazzaro degli Armeni,
apprendre l'arménien;
ce soir-là,
lui,
le lord Anglais,
celui à qui les mères de familles émoustillées
demandaient
'cher maître, ma fille veut devenir poète, que doit-elle faire ?' (1)
lui,
l'Anglais, demi-frère et amant,
dans la bibliothèque du couvent,
lut dans un vieux grimoire
jamais ouvert depuis des siècles,
ces vers profondément troublants -
en ce lieu sacré:
'cesse de geindre, ouvre plutôt les yeux:
dévoilée, me voici les seins,
le ventre nus, regarde,
viens, entre.'(2)
Des vers nouveaux pour lui,
mais dont il connaissait les vers frères:
'My beloved put in his hand by the hole of the door,
and my bowels were moved for him.' (3)
1 avec mes remerciements empressés, dans l'ordre à MM A. de
Musset et W.H.
Auden
2
Nahabed Koutchak, poète Arménien (né vers 1500, mort en 1592), appartenant à la tradition des trouvères, il écrivit de magnifiques
poèmes qui évoquent l'amour, l'exil et la condition humaine. Ils furent retrouvés à
San Lazzaro (île de la lagune de Venise), chez les pères Mékhitaristes, par Archag Tchobanian, à la fin du 19° siècle. On peut le lire en Français,
Cent poèmes d'amour et d'exil traduits par
Vahé Godel (Orphée/la Différence)
3 craignant une excommunication, je vous laisse retrouver l'auteur(e)...
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