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Critique de Tachan


Après mes coups de coeur pour les histoires précédentes mettant en scène notre chère Lady Astronaute, Elma York, impossible de ne pas céder aux sirènes d'un tome s'intitulant Vers Mars. Cependant, la recette étant dévoilée, bien que toujours aussi efficace, elle a eu un peu moins d'effet sur moi et j'ai eu l'impression de lire surtout un livre très bien calibré mais auquel il manquait un peu l'émotion nécessaire à un coup de coeur.

J'ai d'abord été ravie de retrouver Elma sur la Lune mais j'ai très vite déchanté en voyant qu'au final le rôle des femmes avaient bien peu évolué puisqu'elle avait encore un boulot, une mission ultra répétitive, la version lunaire du travail répétitif du travail à la chaîne... J'ai donc vite compris que les thématiques de ce nouveau volume allaient être sensiblement les mêmes et je ne me suis pas trompée.

On repart en effet une nouvelle fois dans un roman volontiers contestataire, du moins à la manière légère d'une femme des années 60 vue par Mary Robinette Kowal, où la dit femme passe son temps à rêvasser sur la perfection de son cher époux... Ainsi, les lecteurs ne seront pas perdu de voir à nouveau Elma utilisée comme égérie par les grands pontes des programmes spatiaux pour promouvoir cette fois non pas le voyage sur la Lune mais vers Mars. Nous retrouvons exactement les mêmes dynamiques que lors du tome 1, avec une femme cherchant à se faire sa place au milieu d'une société patriarcale qui ne le souhaite pas pleinement. La petite nouveauté du tome, c'est la revendication plus affirmée d'une lutte contre le racisme, puisque celui-ci monte en puissance dans l'uchronie de Mary Robinette, tout comme il le faisait réellement dans ces années-là dans notre propre monde. En cela, c'est réussi, je ne peux pas dire le contraire.

Ce qui fut amusant, ce fut de voir ces questions déplacées dans la nouvelle mission qu'entreprend Elma, car le titre porte bien son nom, nous allons véritablement suivre sa traversée vers Mars. J'ai beaucoup aimé ce sentiment de réalisme qui s'empare alors de nous, non pas pendant qu'on voit ultra rapidement (trop à mon goût) l'entraînement des astronautes, mais plutôt lors de leur vie à bord. L'autrice n'a pas cherché à faire dans le spectaculaire et c'est là sa force selon moi. Elle a préféré raconter quelques petits incidents techniques perdus au milieu d'un quotidien fait de revendications raciales et féministes au milieu d'un équipage majoritairement constitué d'hommes blancs hétérosexuels. Pourquoi cette dernière précision ? Parce que l'autrice commence également à aborder la question de l'homosexualité, Alléluia !

Sous des dehors de train train quotidien, on se plaît ainsi à suivre l'évolution des relations entre les membres du petit équipage du vaisseau d'Elma, mais aussi entre les membres des autres vaisseaux autour. J'ai beaucoup aimé le développement de son ennemi de toujours, Parker, qui devient vraiment de plus en plus humain au fil des découvertes. J'ai aimé voir que ce n'était pas un long fleuve tranquille pour Elma qui a toujours du mal dans ses relations aux autres et ne sait pas s'y prendre. Je me suis amusée à lire les échanges entre nos astronautes et la Terre, avec d'un côté les dirigeants qui ne leur disent pas tout, et de l'autre les échanges plus secrets et intimes entre Elma et son époux resté sur Terre. C'était routinier mais relaxant à lire, un peu le même sentiment que je retrouve dans Space Brothers. Alors oui, lire des lignes expliquant les différentes manoeuvres ce n'est pas passionnant, pas plus de savoir comment ils font la cuisine à bord ou comment ils réparent les toilettes, mais cela a un je ne sais quoi de dépaysant aussi et de charmant.

Cependant au milieu de tout ça, l'émotion m'a manqué. Là où, j'avais été touchée par les problèmes d'anxiété d'Elma dans Vers les étoiles, ici elle gère bien trop facilement à de rares exceptions. Là où les questionnements sur son désir ou non d'enfant m'avait parlé dans Lady Astronaute, ceux-ci ont disparu ici remplacés par "comment prendre soin de mon mari qui est incapable de le faire seul ?" et là c'était un peu trop "bonne épouse" pour moi >
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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