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Critique de kielosa



Ce petit ouvrage de même pas 140 pages au titre un tantinet étrange, paru à Varsovie en 1977 ("Zdazyć przed panem bogiem") est non seulement l'oeuvre le plus célèbre de Hanna Krall, il constitue avant tout un monument sur l'histoire de la persécution des Juifs par les nazis en Pologne, du ghetto de Varsovie et du soulèvement héroïque, mais désespéré de celui-ci.

Il s'agit d'une interprétation personnelle de l'auteure, elle-même née dans la capitale polonaise le 20 mai 1935, de ses entretiens avec justement le dernier survivant de cet incroyable soulèvement, le docteur Marek Edelman, né le 1er janvier 1919 à Gomel (actuellement en Biélorussie) et mort le 2 octobre 2009 à Varsovie, à 90 ans.

En 1942, Marek Edelman a été, en dépit de son jeune âge, un des fondateurs de l'Organisation juive de combat - la fameuse ZOB ou "Zydowska Organizacja Bojowa" - dans le ghetto de Varsovie et commandant, à 24 ans, de la résistante juive à l'intérieur de l'un des plus horribles ghettos de la deuxième guerre mondiale.

Ce soulèvement du 19 avril au 16 mai 1943 a coûté la vie à à peu près 7000 Juifs et environ 6000 Juifs sont morts lors de la destruction complète du ghetto. Les rares Juifs rescapés ont été transférés aux camps de la mort de Majdanek et Treblinka.

Marek Edelman a été un des 40 survivants de l'épreuve extrême, en fuyant in extremis par les égouts.

Après la guerre, il a entamé des études de médecine pour devenir un cardiologue réputé au centre hospitalier de Lódź, la 4ème ville du pays, avec son épouse, Alina Margolis (1922-2008), pédiatre, avec qui il a eu 2 enfants. Leur fils Alexandre est devenu directeur au CNRS à l'Hôpital Necker de Paris, et leur fille, Ania Edelman, un cadre chez EDF.

Marek et Alina Edelman-Margolis ont tous les 2 écrit un livre autobiographique, respectivement : "Mémoires du ghetto de Varsovie" (2002) et "Je ne le répéterai pas, je ne veux pas le répéter" (1997).

Dans son pays, Marek Edelman a reçu la plus haute distinction, chevalier de l'Aigle blanc ; en France, il a été nommé commandeur de la Légion d'honneur en 2008, et en Belgique, il est devenu docteur honoris causa de l'Université libre de Bruxelles, en 1996.

L'ouvrage de Hanna Krall est un document émouvant et poignant, qui ne se laisse pas résumer et qui a bénéficié d'une traduction de qualité par Pierre Li et Maryna Ochab. L'exemplaire que j'ai lu est paru chez Gallimard, en 2005, dans l'intéressante collection "Arcades" dans une édition revue et augmentée par la grande spécialiste de littérature polonaise, Margot Carlier.
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