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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'aventure tragi-comique d'une épouse suédoise ♀
*
Encore une bonne pioche ce mois-ci (dans le cadre du challenge Pioche dans ma PAL).
J'apprécie beaucoup ce que propose la maison d'édition Gaia. Je ne suis jamais déçue. De surcroît, je suis de plus en plus attirée par la littérature scandinave.
Dans ce primo-roman, une auteure suédoise conte les déboires d'une enseignante quarantenaire qui se souhaite parfaite à tous points de vue. Avec ce qu'il faut de causticité et de grotesque, elle place son personnage dans une situation cocasse : la survie dans un endroit clos.
*
Une épouse-mère maniaque et "freak control" se retrouve à son insu enfermée dans la salle de photocopie du collège le temps d'un week-end.
Durant son enfermement , elle puise dans ses souvenirs pour une introspection forcée. On assiste alors à ses moments de doute, de rancoeur, de fêlures conjugales et d'insécurité. Il est clair que l'héroïne n'a pas une place enviable.
*
Sur un thème assez classique de fragilité féminine, l'auteure sort tout de même son épingle du jeu. Cela fonctionne même parfaitement. Le ton est juste, amer sans apitoiement et résolument positif. Car cette femme va sortir de sa "léthargie" pour coucher tout cela sur papier (c'est à peine esquissé dans le récit mais on le devine ).
Il n' y a pas que son point de vue puisque le mari (presque infidèle) nous donnera son avis sur la question de cette "crise conjugale débutante". Le portrait de la meilleure amie extravertie est le contrepoint de la fragilité de l'héroïne.
Sous un air humoristique et absurde (au début j'ai ri de cette situation), cette histoire sonne juste et est ancrée dans la réalité. Si probable que je me demande si ce n'est pas un récit d'autofiction.

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Ne vous fiez pas à sa couverture (tant celle du grand format que du poche), ce n'est pas un livre drôle et léger tout le temps. Et c'est d'ailleurs ce qui m'a plu. L'auteure aborde en effet, l'air de rien, des questions graves (comme le harcèlement) ou sérieuses, avec parfois une pointe d'humour. Eva-Lena se retrouve coincée un vendredi soir dans la pièce des photocopies, ce qui ressemble d'ailleurs même plus à un cagibi. C'est donc le moment pour cette professeure de remettre sa vie en question et de faire un point sur elle-même. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Nous découvrons peu à peu une vie que je qualifierais d'aseptisée, sans passion, sans folie, sans imprévu. Je n'en dirai pas beaucoup plus pour ne pas tout dévoiler, mais j'ai beaucoup aimé ses réflexions et la vision que nous avons de cette femme.
J'ai aussi aimé les divers flash-backs qui nous a permis de mieux appréhender Eva-Lena, grâce à la mise en contexte avec ses enfants, son mari, son amie ou ses élèves.
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Je n'ai jamais eu l'idée de regarder un tableau à l'envers …
Solja Krapu nous le propose en se servant de son héroïne Eva-Lena :
« Une fois, Aurora m'avait montré à quoi ressemblait le Cri de Munch quand on mettait le tableau à l'envers : le cri semblait partir en arrière, vers l'intérieur, et museler la bouche. C'est à peu près la sensation que j'ai eue dans mon rêve. »
J'ai recherché une reproduction du Cri et j'ai fait l'expérience !
Je vous conseille de le faire aussi pour comprendre ce que l'on peut ressentir alors !

Une histoire où une femme active qui ne s'arrête jamais, qui a toujours quelque chose à faire, qui s'investi dans son métier d'enseignante, qui … mais peut être oublie t elle parfois sa famille, son mari, son fils, ses filles ?
Un simple incident, et une famille s'interroge …
Une, se retrouve coincée dans un petit espace avec rien à faire, rien à lire, juste se retrouver soi même et accepter de laisser passer le temps pour peut être se découvrir …
Un, se retrouve confronté à l'absence de l'autre, à l'obligation de gérer ce qu'il n'a jamais fait, à constater qu'il a oublié de parler de ses rêves …
Des enfants, se retrouvent confrontés à eux mêmes, seuls pour faire face à leur propre vie et constatent que ce n'est pas si facile.

Une belle idée de scénario, une belle écriture, simple sans être simpliste, faisant bien ressortir tous les sentiments enfouis dans chaque individu et une proposition bien trouvée pour chacun de nous :
Se mettre hors service pour pouvoir devenir un adulte libre !
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Qu'est-ce qui fait découvrir à Eva-Lena, suédoise, mère de famille et professeur d'anglais, le sens de la liberté ? Un voyage, une aventure, des vacances ? Pas du tout, c'est de se trouver, par un malheureux concours de circonstances, enfermée dans le local de la photocopieuse de son collège un vendredi soir, sans téléphone, et avec la perspective d'y passer le week-end entier… Plus qu'organisée, rigide autant avec elle-même qu'avec ses enfants, son mari et ses élèves, elle est obligée, après avoir nettoyé le local et lu le manuel de la photocopieuse, de penser un eu à elle-même et de réfléchir à sa vie…

Eva-Lena revient, en couchant ses pensées sur des feuilles volantes, sur la dernière rentrée scolaire où elle a retrouvé Aurora, une amie d'enfance, qui est tout son contraire : expansive, à l'aise partout, ne craignant pas de faire des erreurs et d'en rire, Aurora a un passé assez douloureux, et pourtant semble bien plus heureuse qu'Eva-Lena qui a tout réussi.
Ce roman est intéressant à plus d'un titre, si on ne s'arrête pas à la couverture qui laisse imaginer un côté loufoque qui n'existe pas vraiment. Outre la psychologie des personnages, notre professeur de suédois et d'anglais, sa famille, ses collègues, quelques élèves particuliers, le roman excelle dans ses observations sur le système scolaire suédois, différent du nôtre, mais qui produit certes les mêmes types d'élèves et les mêmes genres de professeurs ! L'héroïne abandonnée dans le local de la photocopieuse rappellera à toutes et tous une wonder-woman, championne de l'organisation, qui ne laisse aucune place à l'imprévu… L'évolution du personnage, accélérée par la situation où elle n'a rien d'autre à faire que penser, pousse à la réflexion, la mise en situation ne manque pas d'humour, et je n'ai pas senti de longueurs dans ce roman, plutôt réussi !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Gaïa et le site Babelio (avec son opération Masse critique) pour la découverte de ce roman.

Pourquoi avoir choisi ce livre ? le résumé m'a attiré ! Une femme coincée, enfermée dans une petite pièce ! Je me suis dit que ça devait être assez angoissant… Je me suis souvent demandée ce que je ferai si je me retrouvais enfermée dans un ascenseur par exemple… C'est donc ça qui m'a incité à postuler pour ce titre !

Eva-Lena, le personnage principal, est quelqu'un de très pointilleux et très organisée dans sa vie professionnelle tout comme dans sa vie personnelle (organisation d'un emploi du temps avec heures précises et obligatoires de repas en famille par exemple…).Elle veut que sa famille ne manque de rien, mais ses actions ne sont pas réellement comprises par sa famille qui l'a trouve coincée ! Au début du roman, donc, on la retrouve coincée dans ce local à photocopie qui n'a pas de fenêtres et dont la porte est coincée… Elle n'a pas avec elle son téléphone portable, personne ne sait qu'elle devait venir au lycée, on est vendredi soir et il n'y a plus personne… Va-t-on la rechercher ? Va-t-on s'inquiéter de son absence ? Contrairement à beaucoup d'entre nous, je pense, Eva-Lena ne panique, garde un calme inimaginable dans cette situation… Elle va en profiter pour faire un peu de ménage et de tri dans le local, compter les secondes avant que la lumière automatique ne s'éteigne, et puis au bout d'un moment elle prend feuilles et crayon et commence à réfléchir à sa vie, à ce qu'elle est devenue depuis la rentrée. Elle prend alors conscience que depuis le retour d'une de ses anciennes amies d'enfance dans sa vie, elle a énormément changé de comportement…

Ce roman est écrit dans un style très léger, on s'attache facilement au personnage Eva-Lena (ses enfants et son mari ne sont pas vraiment à son écoute, et la critiquent sans chercher à la comprendre). Solja Krapu nous décrit cette situation assez absurde de façon, fraîche, drôle, délicate, mais aussi de façon réfléchi dans les « récits » les plus importants de la vie d'Eva-Lena. Hors-Service est son premier roman traduit en France et j'espère que ça ne sera pas le dernier !

J'ai vraiment passé un très bon moment de lecture, entre sourire et tristesse (lecture qui fut donc riche en émotions…).
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Eva-Lena range sa vie et celle de ses proches pour que tout soit plus pratique. Mais ils n'en peuvent plus de cette femme maniaque et autoritaire, cette épouse (f)rigide qui ne pense qu'à son boulot de professeur de collège, cette mère qui se soucie plus de ses élèves que de ses enfants. Alors qu'elle se retrouve enfermée un vendredi soir pour une durée indéterminée dans le cagibi qui sert de local pour la photocopieuse, Eva-Lena commence par y faire du ménage et du rangement. Puis viendra une phase d'introspection.

Des circonstances qui ont amenée son héroïne à être enfermée dans ce local, mais également dans sa vie, Solja KRAPU en fait un récit minutieux, à la fois drôle et acerbe. Bien qu'ayant des traits que je trouverais horripilant chez une personne que je côtoierais, j'ai été pris d'une tendresse pour Eva-Lena, qui va bien plus loin que l'envie de savoir ce qui va lui arriver. D'ailleurs, l'auteur a la perversité de dresser plusieurs pistes possibles au court de la narration, afin de tenir le lecteur en haleine.

Hors service est un roman contemporain dans sa construction et dans son récit. le sens du détail et l'alternance entre les paragraphes narratifs de la vie du personnage et ceux à la première personne ou adoptant le point de vue de son entourage, le concept même d'une personne enfermée dans une pièce sur qui toute notre attention est braquée nous plongent dans un voyeurisme qui n'est pas sans rappeler la construction hyper scénarisée de la télé-réalité. Je ne m'étais pas senti aussi immergé dans une histoire depuis ma lecture de L'incident de personne par Eric PESSAN (http://www.babelio.com/livres/Pessan-Incident-de-personne/191154/critiques/562654). Au final, chacun trouvera chez l'un ou chez l'autre des personnage quelque chose qui nous rappellera quelqu'un, ce qui laisse planer un doute autofictionnel (oui, je me suis demandé si l'auteur n'a pas été enfermée à un moment ou un autre dans sa vie pour aussi bien décrire certaines phases).
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Très drôle, surtout en cette période de confinement... l'héroïne se retrouve par inadvertance coincée, enfermée, confinée, dans le local de la photocopieuse de son établissement (soit 9 m2 et un peu plus, mais il y a les étagères, une table et la machine). Du coup, grosse remise en question, révision de ce qui est son quotidien habituel, retour sur ses relations aux autres... surtout quand on en aurait bien besoin !
Cela se passe dans le monde enseignant, et je me dis que la Suède n'a rien à envier à la France et réciproquement. Ce livre est truffé de remarques drôlatiques, désopilantes.
Un livre fait de portraits, de caractères, de personnalités, souvent narcissiques et complexées, dans une société qui privilégie les envahissants, les invasifs.
Un livre qui rafraîchit, qui décoiffe aussi (gentiment cependant), qui remet à l'heure tout aussi gentiment. Cela ne va pas loin dans une révolution radicale, mais cela ne fait pas de mal.
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Ce roman semblait un peu absurde une prof qui se retrouve coincée dans la salle de photocopies pendant un week-end ...

Je m'attendais à des situations cocasses et bien pas vraiment , sur un air léger, les états d'ames de l'héroïne, Eva-Lina, sont profonds .

A mi-parcours de sa vie, Eva-Lina est une personne fade , à la vie insignifiante qui tente de faire tout bien mais qui ne vit pas grand chose ... Elle passe à côté de ses enfants , son mari a une présence fantomatique , et son métier même n'est plus un plaisir. L'arrivée dans son établissement d'une amie d'enfance , pétillante , souriante , vivante va peu à peu l'amener à regarder sa vie , jusqu'à son week-end "photocopieuse "....

Coincée dans une vie bien bornée où on s'étiole peu à peu,n'étant déjà plus qu'une ombre à qui n'est ce pas arrivé ? ( tant mieux pour celles/ceux-ci dont ce n'est pas le cas )

J'ai lu ce roman en miroir , tant de similitudes... sauf la fin et l'âge .....

Bref j'ai aimé -beaucoup- et en plus il se lit en deux coups de cuillères à pot !
Lien : http://theetlivres.eklablog.fr
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"Hors service" de Solja Krapu (267p)
Ed. Gaïa.

Bonjour les fous de lectures....

Agréable découverte que cette autrice finlandaise!!

Eva-Lena, mère de trois enfants, est enseignant de suédois dans un collège.
Sa vie est réglée comme un coucou suisse.. c'est monotone, mais elle ne l'envisage pas autrement.
Tout ce qui pourrait modifier cette belle routine est pour elle inenvisageable.
Un vendredi soir, voulant s'avancer dans son travail, elle se rend au collège pour faire des photocopies.
Elle va se retrouver enfermée dans le cagibi faisant office de local à photocopieuses.
Le temps va être long .. très long.
La voici face à elle-même.
Après avoir occupé son temps comme elle pouvait, il ne lui reste plus qu'une chose à faire se remettre en question sur sa vie, ses choix, son comportement ... et là, la belle image qu'elle a d'elle-même commence à se lézarder.
Serait-elle passée à côté de l'essentiel ?
L'enfermement dans ce placard va-t-il la libérer ?

Roman pétillant à l'écriture fluide.
Récit léger dont le seul but est de nous distraire mais pas que.. ne sommes nous pas un peu tous prisonniers de notre quotidien, de notre routine qui nous rassure?
Ne sommes nous pas un peu comme Eva-Lena en mode automatique ?
STOP... brisons la routine et les habitudes de vie.. osons aller vers l'inconnu, la découverte d'autres horizons et surtout n'ayons pas peur de nous remettre en question!
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Eva-Lena Eliasson, professeur de suédois et d'anglais, est mariée et mère de 3 ans. Eva-Lena est une femme assez pointilleuse, elle planifie sa vie de famille. Mais un vendredi soir, alors qu'elle retourne au collège faire des photocopies, elle reste coincée dans le local de la photocopieuse...

C'est la couverture et le résumé qui m'a attiré. Que se passe-t-il quand une femme reste coincée dans un local ? Elle peut réfléchir à sa vie. A sa relation avec son mari, ses enfants, ses collègues et une amie d'enfance, Aurora, qui maintenant enseigne dans le même collège qu'elle. J'ai été un peu désorientée au début parce que le récit n'est pas du tout chronologique. On passe d'un moment avec Eva-Lena dans le local à un autre dans ses souvenirs (pas forcément dans l'ordre, évidemment) et d'autres avec son mari. Ce qui m'a le plus intéressé, c'est la psychologie des personnages et leurs relations. A travers les scènes, se dessinent doucement un caractère particulier pour chacun des personnages. Les questions sont aussi posée : comment concilier vie personnelle et vie professionnelle ? comment changer la routine du quotidien ? Ce livre n'apporte pas vraiment de réponses mais il peut faire écho avec nos vies.

Ce n'est un roman prétentieux, je dirai mais c'est un bon roman. Au départ, la situation est comique mais finalement, il permet une remise en question de la personne. J'espère ne pas avoir à rester coincée dans un local pour y réfléchir...
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