chez Marquet le dessin vient cerner, caractériser, là où la peinture vient - souci permanent du contrebalancement - estomper, atténuer un réel par trop présent.
cette intrication si particulière chez marquet, la fenêtre s'inscrit dans le champ du tableau qui s'encadre dans la fenêtre - dit cette obsession de poser une limite: inscrire du proche dans tout l'espace, surtout quand on soit en même temps, affronter le lointain.
sa peinture est donc un véritable éloge de l'oblique, qui structure la plupart de ses toiles, quel que soit le motif.
c'est par le bais que Marquet affronte le monde, de biais et de haut, comme s'il fallait éviter toute frontalité, tout face à face impliquant d'être présent à ce que l'on peint.
le monde de Marquet est résumable, et c'est ce que celui ci veut. Construire un espace limité ou le lointain est borné par le proche, espace nommable en peu de mots, afin d'y vivre le vrai voyage.
faire du retrait le moteur de la construction du monde: donner par la peinture, forme et espace à la vie.
la peinture est fluide, rapide, composée selon un premier plan en surplomb ouvrant sur un second plan. La chose la plus simple du monde pourtant rien n'est plus reconnaissable qu'un tableau de marquet.
ses sujets sont des vues de bord de mer, de fleuve ou de lac, sans le moindre pittoresque. Rien ne s'y passe, si se n'est un subtil jeu de plans, de lignes et de teintes que permet justement une certaine banalité du sujet.