Terminologie du monachisme
Le mot français moine est issu du grec monos (seul). A l'origine, les ascètes vivant dans la solitude étaient appelés monachoi, des solitaires également dénommés ermites (du grec eremos, solitaire) ou anachorètes (du grec anachorein, se retirer). Les ermites vivant dans une certaine proximité géographique pouvait former un regroupement ou "laure". Les moines vivant en communauté et se réunissant régulièrement pour la prière et les repas étaient en revanche appelés "cénobites" (du grec koinos bios, vivre ensemble).
(p. 17)
La position prééminente du monachisme en général et des différents monastères en particulier constitue une caractéristique du christianisme qui le distingue des deux autres grandes religions monothéistes. Jamais aucun mouvement, monastère ou ordre ascétique ne jouèrent un tel rôle dans le judaïsme ou dans l'islam. Même le monde antique des Romains et des Grecs ne connaissait pas un tel mode de vie monastique. D'où vient alors ce lien étroit qui unit le christianisme à cette volonté ascétique de rompre avec le monde ?
Le monachisme primitif, p. 12
Nul besoin d'évoquer de grandes figures telles que saint Bernard ou le saint le plus célèbre du Moyen Âge, saint François d'Assise, fondateur de l'ordre des Franciscains, pour souligner le rôle des religieux dans le monde séculier. En effet c'est à un grand nombre de moines copistes anonymes que nous devons pléthore de livres manuscrits : non seulement une grande partie de la littérature chrétienne, mais également la pérennité de textes historiques, philosophiques et naturalistes, lesquels n'auraient peut-être pu nous être transmis sans le travail appliqué des copistes.
Avant-propos p.8
La vie et la mort de ces deux religieux (Edith Stein et Charles de Foucauld) sont représentatifs d'une conscience chrétienne originale, en dehors de la normalité sociale du temps et en marge des conventions des Eglises, qu'elle ébranle et réveille.
La frontière entre réputation de sainteté et déraison est ténue - mais c'est dans la sainteté que réside le scandale persistant de la foi ; là où demeure un total renoncement au monde, il existe nécessairement aussi un total don de soi.