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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est un roman inclassable. Vendu comme un roman destiné à un jeune public, loué par des lecteurs de tous âges, histoire dense, longue, aux multiples changements de tons, The Poppy War n'a clairement pas vocation à rentrer dans une case.

On suit ainsi la jeune Rin, orpheline adoptée par une famille modeste d'une région rurale et isolée. Pour échapper au mariage arrangé, Rin n'a qu'une option : être admise dans la plus prestigieuse académie militaire de l'Empire, en réussissant un concours d'une exigence rare. C'est le début d'un long récit initiatique, qui retrace l'adolescence et le début de l'âge adulte de la jeune femme, au fur et à mesure qu'elle s'endurcit et réalise l'ampleur de son potentiel, dans un contexte politique de plus en plus crispé. The Poppy War démarre tout doucement, avec un rythme assez habituel en réalité, rythmé par des étapes "classiques" et propres à la plupart des romans de fantasy YA... mais dérive très vite vers quelque chose de plus sombre, de bien plus imprévisible, de bien plus violent, plongeant le lecteur dans une certaine confusion, qui, si elle peut parfois le déstabiliser, a quelque chose d'indéniablement prenant.

Comme c'est souvent le cas avec les premiers romans, R. F. Kuang a voulu tout mettre dans son livre, pour le meilleur comme pour le pire. le meilleur, c'est cette incroyable richesse de l'intrigue, avec une évolution ambitieuse de personnages qui passent du stade de l'adolescence innocente à celui du statut de soldat loyal, sanguinaire et déterminé. le roman propose toute une mythologie propre, un ensemble de décor variés, au moins une dizaine de personnages principaux, des scènes de combat à couper le souffle, bref, un récit captivant et intense, dans lequel il vaut mieux pouvoir s'immerger de façon intense et continue. le pire, c'est cette ambition justement, qui mène parfois l'ouvrage vers une certaine dissonance, un certain déséquilibre entre, d'un côté, des descriptions particulièrement exigeantes et des atmosphères sombres tirées au cordeau, et de l'autre, des dialogues étonnamment lourds et explicatifs, ou encore des ellipses plus maladroites qu'autre chose qui font passer des mois/toute une thématique d'un coup quand on vient de s'attarder quarante pages sur une seule journée/un seul sujet. le roman peine à trouver son ton, avec ses premières dizaines de page à la limite du stéréotype du "gentil" livre YA, et la violence presque dérangeante de son dernier acte, avec des descriptions allant parfois jusqu'à l'insoutenable. Sans rentrer dans les détails (l'autrice fait elle-même toute une liste de trigger warnings sur son site), ce n'est plus d'une dichotomie que l'on parle, mais d'une quasi bipolarité, même si certains tropes YA (l'héroïne particulièrement douée seule contre tous, moquée par ses camarades, confrontée à un mentor qui la malmène pour la pousser jusqu'à ses limites, puis un certain côté Suicide Squad dans la dernière partie, bref, on n'en manque pas) perdurent tout au long du roman et créent une sorte de fil rouge.

Le roman développe ainsi non pas une évolution, non pas un écart, mais un gouffre entre ses deux parties principales. La première, si elle reste tout à fait entraînante, semble parfois presque naïve dans le traitement qu'elle fait de la formation de Rin à l'Académie, tandis que la seconde atteint des sommets de violence. Rien de mal à cela en soit, tant que la transition est assurée de façon progressive et cohérente, ce qui pèche quelque peu ici : le tout reste bien entendu fluide et surtout saisissant, mais force est d'admettre que certains passages semblent nager entre deux eaux.

Par ailleurs, l'univers même de The Poppy War repose fortement sur différents événements de l'histoire moderne de la Chine, avec en premier lieu les guerres sino-japonaises. C'est là un aspect intéressant du roman, qui peut pousser à se documenter sur des événements bien réels comme le massacre de Nankin, mais là encore, l'autrice donne parfois le sentiment de manquer de nuance, et fait du camp ennemi une espèce de horde de démons assoiffés de sang - pourquoi pas dans un récit fictif, bien sûr, même si c'est un peu manichéen, mais sachant que toute la démarche de l'autrice était de partir d'un contexte historique solide, c'est aller un peu vite en affaires à mon humble avis.

Rin, enfin, pour le dire de façon euphémique, était un sacré personnage. Pour faire simple : elle adopte très vite un comportement relevant davantage du robot que de l'être humain. Son sens du calcul, sa détermination froide, sa soif de pouvoir et ses loyautés aveugles sont autant d'aspects qui peuvent en faire une figure intéressante, mais qui m'ont de façon personnelle empêchée de tisser un véritable lien avec elle, surtout dans cette fameuse deuxième partie où elle vire à mon sens à la quasi-caricature, tant dans sa puissance exponentielle que dans sa façon d'appréhender le monde.

The Poppy War, quand bien même j'admets sans difficulté avoir bien apprécié sa première moitié, laisse un arrière-goût amer en bouche. Si on ne peut lui nier une véritable ambition romanesque, un sens de l'épique tout à fait convaincant, et une imagerie frappante, force est d'admettre que le ton manque cruellement de recul et de distance, et qu'on a finalement davantage le sentiment d'avoir lu un pot-pourri d'à peu près tous les tropes de fantasy (du YA au grimdark - un genre dystopique de fantasy - en passant par l'heroic fantasy) qu'une oeuvre solide et cohérente. Malgré cela, force est d'admettre que le roman a rencontré un succès assez considérable chez nos amis anglophones, et à mon avis, nous n'avons pas fini d'entendre parler de cette histoire. A vous de voir donc !
Lien : https://mademoisellebouquine..
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La guerre du pavot commence comme un roman d'apprentissage. le personnage principal Rin est une orpheline de guerre, pauvre, venant du Sud du pays bien loin de la Capitale. Alors que sa « mère adoptive » décide de la donner en mariage lorsqu'elle atteint ses 14 ans, Rin se révolte. Elle commence alors à étudier pour passer le concours Jeju, concours national qui permet d'intégrer différentes école réparties sur l'ensemble du territoire du Nikan. Rin vise la seule école gratuite, la meilleure : Sinegard qui forme les officiers de l'armée du Nikara. Une fois admise avec les honneurs commence alors pour Rin un apprentissage aussi bien social qu'académique dans cette école où les autres élèves sont pratiquement tous issus de familles nobles.

J'ai trouvé cette première partie du roman extrêmement accrocheuse. L'autrice y démontre une envie de sortir des terrains classiques de la Fantasy et nous propose une héroïne vivante et passionnante que l'on découvre « en construction ». A noter, que l'autrice n'hésite pas à mentionner les menstrues de son héroïne ce qui contribue à nous la représenter très « réelle ». Un roman de Fantasy qui marque son coté atypique en développant le shamanisme des guerriers « traditionnels » de l'empire Nikara. Ces guerriers qui se mettent à disposition des dieux et qui acquièrent alors une partie de leur pouvoirs. Étonnant et fort bien manié car tout en ambiguïtés : le prix à payer pour ces guerriers étant particulièrement élevé.

Le roman évolue ensuite avec le début de la seconde Guerre du pavot : d'un récit d'apprentissage il passe à un récit de guerre et c'est là que l'autrice m'a moins convaincue. Alors que le coté shamanique de la troupe d'assassins du Nikan créé par l'autrice m'a bien accroché, c'est les relations entre les personnages qui pour moi manquent de profondeurs. Certaines relations sont surjouée ou sonnent faux notamment celle de Rin avec Altan. le dernier tiers du roman m'a laissé perplexe, du bon mais un récit décousu qui m'a laissé un poil dubitative.

Il faut savoir que même si La guerre du pavot est un récit de fantasy, il s'inspire, sans se cacher, des guerres sino-japonaise : un grand pays divisé et une ile de guerriers ayant un objectif de conquête et d'asservissement voire d'éradication. C'est là aussi que ce roman n'est pas à conseiller à tout le monde. Les scènes de guerre sont particulièrement explicites et violente : âmes sensibles s'abstenir. La guerre du pavot est aussi un livre qui parle d'indépendance, de recherche d'identité et d'addiction. Des thèmes que l'autrice aborde de manière intelligente même si c'est parfois avec quelques maladresses. C'est tout de même le point fort du roman pour moi : une réflexion sur la possibilité de l'ascension social lorsque l'on ne connait pas ses origines, le doute, la colère devant l'injustice et la tentation de l'oubli via les drogues. Des thèmes qui restent puissants.
Au final je trouve que La guerre du pavot est un premier roman réussi. On pourrait le qualifier de Fantasy historique avec des éléments Fantasy très présents. Certes, il y a quelques maladresses dans la narrations et les relations entre les personnages manquent parfois de réalisme mais l'univers créé est très intéressant. Je rappelle (parce que ce n'est pas du tout visible sur la couv') que La guerre du pavot est un tome 1, pour le moment il y a trois tomes sorties en VO.
Lien : http://chutmamanlit.fr/2020/..
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Voici un livre que j'avais envie de lire depuis très longtemps et que je me réservais pour ce mois spécial “lectures de l'Asie”.

La première partie du livre met au premier plan notre héroïne, Rin, et son objectif personnel : fuir son mariage arrangé et entrer dans la meilleure école militaire du pays située à la capitale. Une fois qu'elle y est parvenue, on retrouve alors un schéma narratif très courant : un.e meilleur.e ami.e, un.e ennemi.e juré.e, un enseignant qui la hait et un maître étrange à souhait ! Même si c'est commun (Harry Potter, Nevernight, le Nom du vent, etc.), cela fonctionne avec moi, j'aime beaucoup les histoires se situant dans des écoles car le développement du personnage principal sous la tutelle du maître est toujours intéressant et évident d'une certaine façon. Jiang est d'ailleurs bien loufoque, ce qui me rappelle Elodin dans le Nom du vent. J'ai beaucoup apprécié son personnage, probablement mon préféré. Rin suit ses enseignements avec assiduité au début et semble comprendre la démarche de son maître mais tout bascule dès la deuxième partie.

C'est à partir de là que cela a commencé à coincer pour moi. On change de dynamique car la guerre s'installe sur le territoire et Rin commence à rejeter ce qu'elle a appris, principalement sous l'influence d'Altan. J'ai eu de plus en plus de mal à la comprendre et à rationaliser ses choix. Autant je comprends qu'Altan soit mué par la vengeance et soit déjà “perdu”, mais Rin aurait pu faire tellement mieux. Elle n'est pas stupide et réalise plusieurs fois qu'elle ne fait pas les bons choix mais continue pourtant sur cette voie malgré les TRES nombreux avertissements qu'elle reçoit. Absolument tout lui montre que ses choix sont dramatiques, même Kitay (son meilleur ami), qui a vécu l'horreur de la guerre en premier plan ne la comprend pas.

La guerre est également très authentique dans ses descriptions comme l'autrice s'inspire de faits passés. Ce sont des crimes de guerre et ce n'est certainement pas facile à lire. Je pense que le fait que ce soit si réel m'a également sorti du récit. Je suis habituée aux récits durs dans la fantaisie adulte mais là, on sait que cela s'est produit et c'est là la grande différence.

Ces deux éléments combinés ont fait que ma lecture est devenue pénible et forcée. J'ai tenu à terminer le livre pour voir si un retournement de situation me redonnerait l'envie de découvrir la suite mais la fin m'a finalement vraiment déplu. Si ce livre vous tente, faites-vous bien sûr votre propre opinion !

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C'est à la fois avec beaucoup d'attentes et de certitudes que j'allais aimer que j'ai démarré ce livre (qui, même si, encore une fois, ce n'est marqué nulle part, n'est qu'un premier tome de trilogie) tellement il avait tout pour me plaire.
Et, en effet, dans sa première partie, je me suis retrouvée dans un roman d'apprentissage très agréable où on fait la connaissance de Rin, jeune fille qui, pour éviter un mariage forcé, tente le concours d'entrée dans une académie militaire prestigieuse située à l'autre bout de son gigantesque pays.

Elle réussit son pari et on va suivre en sa compagnie ses premières années d'études, difficiles, ardues, mais au cours desquelles elle apprend beaucoup, en compagnie de Kitay, son petit pote sympathique, et Nezha, son ennemi juré.
Franchement, même si elle est très classique, j'ai beaucoup aimé cette partie. Les matières enseignées sont très techniques, il y a un peu de magie mais on nous enseigne aussi la tactique militaire et l'Histoire et on voit vite à quel point la situation géopolitique est loin d'être réglée puisque l'Empire Nikara vit une paix plus que très relative depuis que l'ile voisine de Mugen a du capituler à la fin de la guerre précédente à peine vingt ans plus tôt.

Il ne manque qu'une toute petite bascule pour que tout reparte mal et ça ne manque pas de se produire, embarquant ainsi le récit vers tout autre chose que je n'ai malheureusement pas beaucoup aimé.
Pendant ma lecture, j'ai beaucoup comparé l'héroïne à celle de Celle qui devint le soleil. Toutes les deux sont arcboutées sur leurs certitudes et s'enfoncent dans un niveau profond de détestabilité. A partir du moment où la guerre débute, Rin devient un personnage infect, enchaine décisions foireuses sur décisions foireuses malgré les multiples avertissements qu'elle reçoit et j'ai perdu tout attachement à elle parce que je ne comprenais plus du tout ses motivations (ou je les comprenais mais je n'étais pas d'accord avec elle). C'est assez déstabilisant parce que alors qu'Altan est un personnage très ambivalent qui a déjà décidé qu'il allait être méchant, Rin a elle encore le choix, j'aurai vraiment aimé l'aimer et le groupe formé fonctionne plutôt bien de par sa diversité et les personnages qui le composent.

Les réflexions posées sont plutôt justes, notamment sur les décisions prises pour boucler les conflits et qui laissent des situations inachevées ne demandant qu'à repartir. On nous parle aussi d'atrocités de guerre et ça tranche énormément avec un début de roman très scolaire, rendant l'ensemble très difficilement classable, mais aussi très décousu et dans le fond asse peu crédible alors que l'autrice cherche à nous ancrer dans une certaine réalité. Au moins le volet fantasy est bien plus présent que dans Celle qui devint le soleil, mais c'est pas pour autant que j'ai plus apprécié ma lecture.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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J'ai adoré la première partie, moins la seconde et j'ai récupéré de l'enthousiasme à la dernière. 

J'ai vraiment apprécié l'histoire, c'est indéniable. Je l'ai lue en une journée et je n'ai quasiment pas posé le livre avant de l'avoir fini. J'ai apprécié l'écriture, fluide, facile à lire, l'aventure, même si elle m'a souvent emmenée face à des horreurs et Altan que j'ai souvent eu envie de claquer, mais pour lequel j'ai fini par avoir beaucoup d'affection. 

Après, je trouve que la rupture entre la partie un et deux est très déstabilisante. Le changement, de décor, d'ambiance et d'événements est normal puisque l'on suit une nouvelle étape dans la vie de Rin, mais je n'ai pas trouvé que c'était fait de façon très fluide. J'ai eu la désagréable impression en lisant la partie 2, surtout au début, de ne plus du tout être dans le même roman, tant la transition entre les deux parties m'a semblé étrange. Pas naturelle dans un sens. Les membres du Cike sont pour beaucoup dans cet effet déroutant. J'ai trouvé que leurs personnages, dynamiques, caractéristiques et leur façon d'être introduits, détonaient énormément avec ce que j'avais lu jusque-là. Tout le côté Dieux, bien plus présent que ce que la première partie laissait entendre, m'a pas mal perturbée aussi. Je n'ai pas détesté la seconde partie et j'ai continué ma lecture avec la même avidité, mais avec moins d'enthousiasme et plus de "reproches". Une fois la troisième partie arrivée, j'étais mieux préparée et puis, il n'y a pas eu de nouvelle surprise déstabilisante. 

Rin est un personnage à qui je ne vois rien de spécifique à reprocher et qui n'est pas mal écrit, mais j'avoue ne pas y être spécialement attachée. Une simple question d'affinités pour le coup. 

Ce n'est pas le 5 étoile coup de coeur que la première partie m'a fait espérer, mais ça reste une bonne lecture qui m'a kidnappée toute une journée. Je lirais la suite avec intérêt, mais pas tout de suite.
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Une déception, qui partait bien !
Mais trop d'incohérences, et un manichéisme de plus en plus présent dans le roman qui finit par faire ressortir un peu trop ses emprunts à d'autres titres phares comme le Nom du vent ou même Harry Potter.
Si en plus la suite n'est pas prévue en France, pas de regrets !
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