Critique éclairé de Kafka et Stravinsky,
Kundera propose dans ses Testaments trahis une analyse brillante du roman et par extension de la musique dans leur rapport à l'émotion. Je reste encore étourdi par cet essai vraiment brillant. Un éloge critique de Kafka qui me réjouit, une renaissance de Stravinsky qui fait palpiter sa magnifique musique. Je me retiens de trop d'éloges pour ce livre qui est justement l'anti-panégyrique.
Kundera reproche par exemple à Brod d'avoir trahi Kafka par trop d'éloges (la kafkologie!). Je voudrais donc me garder de trop encenser ce bel essai, qui apporte vraiment un éclairage utile à l'histoire du roman et de la musique ; le lien entre
Rabelais et
Hemingway, Bach et Stravinsky. On pourrait lui opposer une certaine vanité dans l'expression de celui qui a vraiment compris les grandes oeuvres contre tous ceux qui les ont méprisées. Mais au final, il y a bien dans ce livre une vraie délectation des oeuvres. J'allais oublier comment
Kundera admire (de façon critique toujours) ses compatriotes. J'ai cité kafka déjà, mais j'oubliais Janacek, et qui connaît La petite renarde rusée comprendra cette admiration. Un livre qui donne envie de lire, et une fois n'est pas coutume, d'écouter de la musique !
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